Tout juste après ESOF/ASP Vauban (3-0) pour le compte des 1/8e de finale, nous sommes allés à la rencontre de Bastien Pasquereau pour évoquer ce match, les ambitions du club, ancien pensionnaire de D1 et la formation des joueuses.

 

 

"Le match était compliqué mais on a réussi à élever notre niveau de jeu, notamment sur la deuxième mi-temps et de valider ça par des buts, donc on est très très satisfait pour le groupe."

 

Vous avez su tenir bon, parce qu'il y a eu l'ouverture du score rapidement mais ça n'a pas été si simple après ?

Oui il y a eu un petit moment où on a manqué un petit peu de maîtrise, mais on a un groupe très jeune donc pour elles ce sont aussi ce genre de matches qui sont des apprentissages. Le discours qu'on a un peu avec Florence [Audouin] c'est que ces matches là, sont un moyen d'apprendre parce qu'il y a une autre manière de les aborder, y'a une appréhension qui est différente, il y a de temps en temps du stress qui peut apparaître. Ça va permettre peut être de dédramatiser ce genre de match sur les prochaines rencontres et d'être capable de bien les préparer pour pouvoir faire de grande performance.

 

Est-ce que vous étiez avec l'idée en tête dès le départ que vous alliez gagner ce match sans problèmes par rapport à l'expérience du club acquise en D1 par exemple ?

Non du tout, parce que la Coupe il faut avoir un grand respect de l'adversaire que l'on rencontre. On l'a vu cette année il y a des clubs de DH qui ont éliminé des clubs de D2, et des clubs de D2, des D1 donc il y a jamais rien d'écrit. Maintenant justement ces matches-là il faut aborder en étant très très concentrés, impliqués et puis dans le soucis de vouloir bien faire sur le plan technique et tactique parce que c'est souvent ces aspects là qui font la différence. Bien évidemment que les deux équipes dans la mentalité ont tout donné. Après ce qui fait la différence, c'est celle qui va être capable d'avoir un peu plus de justesse, un peu plus d'efficacité [devant le but] et ça a été le cas aujourd'hui donc on est vraiment contents.

 

C'est vrai que la première mi-temps et la deuxième ont été la nuit et le jour, mais vous faisiez face au vent en première période, c'est ce qui vous a fait déjouer votre jeu ?

Je pense que ça a eu un vrai impact, ça nous a mis en difficulté, surtout dans nos ressorties de balles, et dans ce soucis d'aller presser, ce qu'on a mieux fait en deuxième mi-temps, mais en étant aussi porté par le vent. On a récupéré les ballons beaucoup plus haut, donc ça c'est vraiment un fait qui a impacté le jeu [le vent]. Au-delà de ça, on a manqué aussi de maîtrise technique en première mi-temps, avec beaucoup de pertes de balles, des jeux en une touche qui n'étaient pas nécessaires et je pense qu'il y avait aussi un peu d'appréhension de la part de certaines joueuses. Le fait d'avoir aussi vécu ces 45 minutes [face au vent] et à la mi-temps d'avoir recadré certaines choses et d'avoir reboosté les joueuses, d'avoir envie de jouer, d'avoir envie de poser le jeu, d'avoir envie de maîtriser le ballon surtout, a fait qu'en deuxième mi-temps, les joueuses se sont remobilisées, ce sont reconcentrées sur l'essentiel, c'est-à-dire essayé de jouer.

 

Elles ont eu beaucoup de mental à la fin, là où parfois c'est le plus difficile à tenir finalement ?

Ce qui a été positif c'est qu'on peut avoir des tendances des fois, après une ouverture du score à descendre, de vouloir défendre, de vouloir baisser un petit peu le pied, ça a été plutôt l'inverse. On a continué à essayer de jouer, on a continué à essayer d'attaquer et ça a été positif parce qu'on est allé marquer un deuxième puis un troisième. Donc on est resté dans notre objectif et c'est très satisfaisant pour les filles.

 

On a vu aussi beaucoup d'intelligence de jeu chez vos joueuses avant même le coup d'envoi lors de l'échauffement, elles étaient très calmes, c'est ce qui a fait la différence aussi ? Il y a des joueuses d'expérience en plus de cela dans votre groupe.

Oui il y a des joueuses sur le plan technique qui sont intéressantes, ça c'est sûr. Après des fois l'appréhension, le stress peuvent faire qu'on peut perdre ses moyens donc c'est toujours quelque chose qu'il faut maîtriser. Maintenant ce qui a été positif c'est que sur la deuxième mi-temps on a réussi à retrouver de la maîtrise et ça c'est vu dans le jeu. Les matches de Coupe, pour en avoir vécu quelques uns [en tant que joueur], il faut toujours avoir une grande maîtrise du contexte, une grande maîtrise de soi, parce que c'est ce qui fait la différence au moment opportun, où il faut être juste, efficace et concentré sur l'objectif.

 

Il y a eu un coaching gagnant également avec l'entrée de Laurène Martin par exemple, puis les autres changements dont Charlotte Boisneau également ?

Les entrées c'est vrai ont apporté un plus. On savait en faisant démarrer certaines joueuses qu'on allait avoir un peu moins d'expérience mais ça a été aussi un choix de notre part de servir de ces matches-là pour pouvoir leur donner aussi du temps de jeu. Et puis les filles qui étaient sur le banc ont fait le boulot, ont apporté le plus et bravo à elles, parce que ce n'est jamais facile de rentrer dans un match et elles l'ont vraiment bien fait.

 

La suite de la Coupe de France

On espère recevoir, pour faire un beau match et une belle fête au niveau du club, et puis après on tâchera de bien préparer ce match. Avant cela il y a des échéances qui vont être très importantes en championnat avec la réception de Saint-Maur et puis un déplacement à Orléans. Mais on sait qu'il va certainement y avoir une belle affiche à l'issue du tirage donc on va se concentrer maintenant sur la Ligue et on aura le temps de préparer à nouveau la Coupe quand ça sera la venue.

 

Est-ce que vous avez encore l'ambition de retrouver la D1 dans quelques années ?

L'ambition... Toute ambition se mesure bien évidement. C'est quelque chose que l'on aimerait. Après il faut aussi être lucide, la D1 ça devient de plus en plus compliqué d'y accéder, ça se professionnalise donc il faut que nous en interne au club, on puisse continuer à se développer, continuer à travailler encore pour améliorer ce qu'on fait déjà. Et puis essayer encore de peaufiner ce qu'on pourrait faire et dans une démarche toujours de s'étendre vers le plus haut niveau. Maintenant les clubs que l'on peut rencontrer avec qui on se bat, sont de plus en plus armés, sur des structures professionnelles (le HAC, le Stade de Reims dans le groupe A), avec des moyens qui sont différents. On a encore nous des acquis, je pense notamment à la formation, donc il faut que ça qu'on arrive à le garder, à l'améliorer pour continuer à concurrencer ces clubs-là.

 

La formation c'est quelque chose qui peut rapporter beaucoup d'argent chez les clubs masculins, mais ce n'est pas encore le cas chez les féminines. C'est quelque chose qu'il faudrait aussi amener dans le foot féminin ?

Exactement c'est ce qui est difficile. On sait qu'on ne fera pas d'argent avec notre formation. Par contre le club à cette volonté, cette fierté de donner la chance à des jeunes joueuses de pouvoir jouer [en D2]. Puis il y a l'exemple de Clara Matéo, qui est maintenant au PFC, d'avoir des opportunités pour ces joueuses de pouvoir aller gouter le niveau supérieur. C'est tout aussi valorisant pour nous, même si financièrement ça ne nous rapporte rien, il n'y a pas de gain. Mais moralement et dans le travail qui est fait au quotidien par l'ensemble des éducateurs, c'est valorisant et ça donne envie de continuer à travailler.

Dounia MESLI