Lors du 16es de finale de Coupe de France, la gardienne du CPB Bréquigny, Andréva Miloche a eu forte à faire face au PSG, mais elle a su être un rempart de taille pour son équipe, qui a pu compter sur elle pour éviter un score plus lourd (8-0).

 

 

Ton coach nous a dit que tu n'étais pas la gardienne titulaire d'habitude ?

Oui parce que je travaille un week-end sur deux, en milieu hospitalier donc pour le coup c'est dur de faire [jouer] la concurrence...

 

Le coach du PSG, Olivier Echouafni nous interrompt et la félicite "doublement" de sa prestation et parce qu'elle travaille dans le domaine médical à côté

 


Comment tu as vécu ce match ?
J'ai adoré, j'avais des étoiles plein les yeux, c'était une chance pour moi [de jouer ce match contre le PSG] parce qu'habituellement je ne suis pas la gardienne en D2, donc je l'ai pris vraiment comme une chance. Je devais travailler normalement ce dimanche, mais je voulais vraiment vivre ce match, je me suis dit que ça n'arrivera pas deux fois, c'est une super expérience, je veux la vivre avec le groupe même en étant sur le banc. Et j'ai réussi à avoir mon dimanche (sourire) et ensuite j'ai appris, que j'allais être titulaire parce que la gardienne [numéro 1, Jade Lebastard] ne pouvait pas être là. D'autant plus contente (sourire) d'avoir eu mon dimanche et j'en ai bien profité.

 

C'est un match qui restera gravé dans ta tête ?
Ça fait 20 ans que je fais du foot et c'est la première fois que je joue contre une aussi bonne équipe, une équipe professionnelle, c'est vraiment une super expérience et j'en retiens que du positif, malgré le score. Je suis contente parce que certains pensaient qu'on allait en prendre entre 15 et 20 [buts] et moi j'étais déterminée à leur prouver que je n'en prendrais pas autant et je voulais leur montrer que j'en prendrais pas autant. C'est pour l'équipe aussi, on a rien lâché, on a toutes fait des efforts, jusqu'à la fin et c'est ça où on peut être fiers de nous. Dans notre championnat c'est très compliqué, c'est très dur et on a vu que dans certains matches où dès le premier but, on lâchait, on baissait la tête et là on a su rester ensemble. Malgré le premier but qui est arrivé dès les premières secondes du match, et qui a été très très dur [à accepter], on a pas baisser la tête, on a fait les efforts jusqu'au bout. Tout le monde a été ensemble, les filles, le staff, les supporters, même les filles qui sont venues nous encourager au stade.

 

Comment vous avez préparé ce match en amont justement mentalement ? Vous vous êtes dit qu'il fallait rester soudées, solidaires, faire les efforts ensemble...
Oui, complètement. Mentalement on s'était toutes préparées et moi la première, en tant que dernier rempart, je me disais que si je prenais un, deux, trois buts... il ne fallait rien que je lâche jusqu'à la fin du match et on était toutes dans cette même optique. On s'était dit qu'il fallait faire les efforts jusqu'au bout pour ne rien regretter.

 

C'est vrai que le seul vrai bémol est technique, parce que si vous vous entraîniez autant que des équipes comme le PSG, vous pourriez vraiment pu rivaliser ?
Voilà c'est ça qu'il faut se dire, c'est qu'on ne peut pas rivaliser contre une équipe professionnelle, elles, c'est leur métier, elles gagnent leur vie grâce au foot donc on ne peut pas rivaliser contre une équipe comme ça. On est contentes, on a fait les efforts et c'est le principal.

 

En plus de cela vous êtes une équipe jeune ?
Oui très jeune (rires) je fais partie des plus vieilles. C'est ça aussi qui nous manque, peut être un peu plus d'expérience.

 

Comment tu expliques de ton côté que vous êtes derniers au classement, parce que vous avez montré un beau visage aujourd'hui face au PSG ?
Oui on a montré un très beau visage, peut être que c'est le fait du changement de coach, peut être qu'il y avait une mauvaise dynamique et que peut être qu'il fallait ce déclic. C'est difficile à expliquer parce qu'on a fait les efforts pour monter en D2, ça faisait plusieurs fois qu'on échouait (deux fois, CPB Bréquigny était en D2 entre 2005 et 2012) et là pour le coup c'est compliqué, mais la saison n'est pas terminée. On va travailler d'autant plus, on a prouvé qu'on avait les capacités pour rivaliser dans notre championnat, on doit prendre ce match en référence, parce qu'on a montré qu'on pouvait tenir et de faire les efforts pendant plus de 90 minutes. Il faut vraiment garder ce match en tête pour avancer et on a réussi à faire un match nul contre la Roche-Sur-Yon (0-0), qui était 3e de D2, donc il faut garder aussi ça, on a gagné un point, c'est comme une victoire et là on va continuer à progresser. On va réussir à grappiller d'autres points, il n'y a pas de raison et on espère se maintenir.

 

On entend beaucoup de rumeur sur des rapprochements avec le Stade Rennais, ça vous permettrait certainement d'avoir de meilleures infrastructures, plus de temps pour vous consacrer au foot...
Il y a eu cette idée [de fusion] avec le Stade Rennais, on a eu les locaux en parallèle avec ce rapprochement, mais pour le moment ça ne parle pas du tout de fusion entre les deux clubs. Malheureusement, c'est vraiment dommage parce qu'il y a beaucoup de clubs masculins qui ont leur équipe féminine. A l'image de Caen, qui monte son équipe féminine et nous c'est vraiment dommage [qu'on ne soit pas rattaché à un club pro] parce qu'effectivement on joue avec nos moyens. Financièrement un petit club, ne peut pas rivaliser contre certaines même D2, qui ont des infrastructures beaucoup plus importantes et qui ont beaucoup plus de moyens pour assurer leur saison en D2. Nous on est à 5 entraînements par semaine, mais ce n'est pas pour autant qu'on a les capacités de rivaliser face à des internationales comme Paris, donc c'est dommage que le Stade Rennais ne nous suive pas mais c'est comme ça, on va essayer de faire au mieux cette année pour se maintenir, c'est le but et on va tout faire pour.

 

Photo : CPB Bréquigny Football

Dounia MESLI