L'Afrique de Sud arrive au Rio dans la peau d'un petit poucet. Avec le Zimbabwe, les équipes africaines semblent destinées à sortir de la compétition à l'issue du premier tour. Pourtant, l'Afrique du Sud n'en est pas à son coup d'essai. Si l'on a pris l'habitude de voir le Nigeria en Coupe du Monde, les Banyana Banyana (les filles) en sont à leur deuxième tournoi olympique après avoir participé aux Jeux de Londres en 2012.

 

À l'époque, elles étaient sorties au premier tour sans avoir remporté le moindre match. Les sud-africaines avaient néanmoins fait sensation en accrochant le Japon (0-0), à l'époque championnes du Monde et futur médaillées d'argent de ces J.O.

Régulièrement présentes dans le dernier carré des coupes continentales, l'Afrique du Sud n'a pas encore remporté de trophée majeur. Pour se qualifier pour ces J.O, les Banyana Banyana ont dû venir à bout de l'une de leurs bêtes noires, la Guinée Équatoriale, une équipe qui les avaient battu en finale de la Coupe d'Afrique des Nations à deux reprises en 2010 et 2012.

Pour ces Jeux, l'Afrique du Sud a bénéficié d'un beau coup de projecteur à l'issue de leur match amical contre les États-Unis. Une rencontre perdue 1-0, mais qui laissait entrevoir de belles qualités notamment sur la capacité à résister aux meilleures équipes avec une organisation défensive bien huilée et des joueuses rapidement au pressing sur le porteur de balles pour gêner la construction adverse.

Ces qualités entrevues amènent à poser une question: l'Afrique du Sud peut-elle rêver des quarts de finale ? Notamment avec la possibilité de se qualifier pour les meilleures troisièmes ? Des espoirs douchés ce vendredi avec une défaite cinglante 4-1 face à la Nouvelle-Zélande, une autre équipe réputée modeste dans ce tournoi olympique.

A la suite de ce match, Vera Pauw, la sélectionneuse néerlandaise remerciera la Nouvelle-Zélande de leur avoir « montré [qu'ils] devaient redescendre sur terre  (…) Nous aurions pu le voir venir et nous sommes contentes que cela soit arrivée » Une sorte de prise de conscience (« wake-up call »), à quelques jours de leur premier match du tournoi face à la Suède.

 

À suivre : Jermaine Seoposenwe, la nouvelle étoile des Banyana

A bientôt 23 ans, Jermaine Seoposenwe s'est imposée dans l'attaque sud-africaine. Elle compte déjà une quarantaine de sélections et représente l'avenir de sa sélection après la retraite de Portia Modise, meilleure buteuse de la jeune histoire de la sélection sud-africaine. 101 buts avec les Banyana Banyana pour Modise, dont le seul but inscrit par l'Afrique du Sud lors des Jeux à Londres.

Les Jeux à Londres, Jermaine aurait dû y participer mais une blessure l'a empêchée de prendre part au tournoi. En octobre dernier, c'est elle qui inscrit le but de la qualification pour les Jeux à Bata sur le terrain de la Guinée-Équatoriale.

Meilleur espoir (young player) 2010 en Afrique du Sud, elle joue désormais aux États-Unis avec les Bulldogs de l'Université de Samford. Une équipe qui ne fait pas partie des meilleures formations du pays mais dans laquelle la joueuse sud-africaine s'illustre, multipliant les passes décisives (10 buts et 24 passes décisives en 40 matches).

Elle fait aujourd'hui partie des meilleures passeuses du pays au niveau universitaire. Samford vient de remporter deux années de suite le titre de la Conférence Sud (Southern), une performance à laquelle Jermaine Seoposenwe n'est pas étrangère.

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Équipe d'Afrique du Sud – JO 2016

Gardiennes : Roxanne Barker, Andile Dlamini

Défenseures : Lebogang Ramapele, Nothando Vilakazi, Noko Matlou, Janine Van Wyk (capitaine), Bambanani Mbane

Milieux : Mamello Makhabane, Stephanie Malherbe, Robyn Moodaly, Amanda Dlamini, Linda Motlhalo, Refiloe Jane, Leandra Smeda, Nompumelolo Nyandeni

Attaquantes : Shiwe Nongwanya, Jermaine Seoposenwe, Sanah Mollo

Sélectionneuse : Vera Pauw

Hichem Djemai