Tout juste après la rencontre amicale de la Women's Cup du Grand Est, entre l'Eintracht Francfort et le FCG Bordeaux (0-2), nous avons retrouvé la joueuse Sandrine Mauron et le coach Niko Arnautis, pour avoir leur sentiment sur ce match, le foot allemand par rapport au foot français ou encore l'équipe nationale d'Allemagne. Anciennement FFC Francfort, l'équipe féminine a rejoint son célèbre pendant masculin à l'été 2020, l’Eintracht, entrant dans une nouvelle dimension !
L'Equipière - Une équipe de Francfort extrêmement entreprenante en première période, un peu moins sur la seconde. Quelles ont été les consignes d'avant-match ?
Sandrine Mouron - C'était juste un match amical, mais les consignes étaient justement de retrouver notre jeu, d'avoir les automatismes entre nous, de pouvoir faire une bonne prestation mais en même temps de jouer contre une équipe, qui n'est pas de notre championnat, c'était un bon test. C'est vrai que la première mi-temps était très bien, la deuxième il y a eu pas mal de changements, de jeunes qui sont entrées en jeu, donc forcément les automatismes ne sont pas les mêmes, mais on a encore trois semaines avant le début du championnat [pour roder notre jeu], donc on a le temps et son sera prête.
Coeurs de Foot - Que pouvez-vous nous dire sur votre vision du championnat français, par rapport au championnat allemand ? Trouvez-vous que la France a pris de l'avance sur l'Allemagne à ce sujet ?
S. M. - Je ne dirais pas qu'il a pris de l'avance, je pense que ce sont les individualités françaises se sont beaucoup améliorées. Après le championnat allemand est très discipliné et puis ça fait de longues années que ce championnat est au niveau européen [les précurseurs].
Ensuite le championnat français, étant Suisse je regarde parfois les matches et j'ai remarqué que c'était très porté sur l'individualité et c'est un jeu très rapide. On le voit aussi justement avec Bordeaux ou encore Lyon et le PSG, qui sont assez proche [ces dernières années] !
Le championnat allemand il ne faut pas l'oublier parce que ça fait de longues années qu'on est sur le devant de la scène, comme l'Eintracht Francfort (ex-FFC-Francfort, 4 fois Champion d'Europe avec 6 finales disputées, ndlr), qui veut encore viser la Champions League et aussi embêter Wolfsburg et le Bayern qui sont les deux équipes qui se tirent la bourre en haut du classement ces derniers temps.
L'Equipière - Quels enseignements vous pouvez tirer de cette rencontre, notamment sur le plan offensif ?
S. M. - Sur le plan offensif, il faut encore améliorer deux/trois choses, c'est vrai. On est au milieu de la préparation, on a des choses à rectifier et à mettre en place en vue de la saison à venir, mais on se doit de marquer des buts en matches amicaux, ce qui n'a pas forcément était le cas aujourd'hui. Nous sommes en mode préparation et on apprend, on va mettre des buts lorsqu'on aura des occasions ces prochains matches.
"[La fusion] ça nous a apporté une plus grande visibilité"
CDF - C'est vrai qu'il y a eu une fusion avec l'Eintracht l'année dernière (juin 2020 ndlr), qu'est-ce que vous cela vous a apporté ?
S. M. - Oui ça c'est passé l'année dernière, le FFC Francfort est devenu l'Eintracht Francfort, ça nous a apporté beaucoup de stabilité, mais aussi une plus grande visibilité, parce que Francfort est une ville de foot, homme ou femme, c'est le foot qui importe, ce n'est pas du tout séparé.
Là on a senti beaucoup de soutien de tout cette ville justement et c'est une grande fierté de porter ce maillot !
L'Equipière - Sur la saison à venir en championnat, pouvez-vous nous parler des objectifs attendus, en terme de jeu, mais aussi en terme de résultats espérés ?
Niko Arnautis - C'est seulement notre 3e semaine de préparation "sur les 6" que l'on a entre guillemets, on est sur la bonne voie, mais c'est vrai que ça fait du bien aussi de jouer contre une équipe, qui est dans un autre championnat. Ensuite on a aussi la semaine prochaine un camp, donc on aura le temps de se préparer chaque jour, on aura le temps d'être ensemble, en groupe, de parler de nos objectifs, d'avoir une bonne ambiance et puis les semaines à venir pour être au top de notre forme.
Forcément nous avons des objectifs, mais aujourd'hui on a essayé aussi un nouveau système de jeu, donc forcément les erreurs se font et se voient, mais on va analyser cela en détails la semaine prochaine lors du camp ! Cela va nous permettre d'être préparé au mieux sur le plan physique, tactique, technique et tout ce qu'il faut pour que l'on fasse une bonne saison.
Coeurs de Foot - Est-ce que vous vous sentez soutenus par votre club, comme l'a dit votre joueuse, il y a le Bayern et Wolfsburg devant, qui sont les locomotives de la Bundelisga à l'image de Lyon et Paris en D1 ? Et que pensez-vous de l'équipe nationale féminine allemande, qui semble avoir régressé depuis son sacre aux Jeux Olympiques de Rio 2016 ?
N. A. - La fusion nous a donné énormément de confiance en nous justement, à l'équipe féminine, parce que le club est attaché à une ville de foot. Cela nous a apporté du soutien !
L'Eintracht et Bordeaux se connaissent bien chez les masculins déjà, parce qu'ils se sont rencontrés il y a quelques années en Europa League et Eintracht avait gagné (sourire).
Nous allons continuer à suivre nos objectifs qu'on s'est fixés, et nous allons monter crescendo [en puissance].
Par rapport à l'équipe nationale, depuis les JO il y a eu une autre équipe [de constituer], avec des joueuses cadres, qui ont pris leur retraite depuis (Mélanie Behringer, Saskia Bartusiak, Annike Krahn, Simone Laudehr etc) et des jeunes qui sont arrivées. L'équipe nationale est dans un nouveau "processus" entre guillemets, pour le développement du foot féminin allemand et je pense que l'année prochaine à l'Euro, ça sera une grosse équipe, mais talentueuse, avec beaucoup d'allemandes qui jouent en Bundesliga.