Vu de France, la Colombie peut ressembler à une angoisse, le souvenir de la Coupe du Monde 2015, et cette défaite 2-0 en phase de poules face à une équipe décomplexée, multipliant les dribbles et les gestes techniques de grande classe. Un an après, où en est la Colombie ? Les chicas superpoderosas (filles surpuissantes) rêvent d'amener un peu de folie dans ce tournoi olympique et pourquoi pas de bouleverser la hiérarchie. État des lieux.

Parler de l'équipe de Colombie, c'est d'abord parler d'une génération de joueuses, qui pour beaucoup ont grandi et progresser ensemble. De leur titre dans le Championnat d'Amérique du Sud des moins de 17 ans en 2008 (le seul remporté par la Colombie) aux huitièmes-de-finales au Mondial 2015 en passant par une troisième place à la Coupe du Monde U20 en 2010. Parmi les 18 joueuses convoquées par Felipe Taborda pour ces Jeux, la moitié étaient présentes en 2010 avec les U20 en Allemagne.

Une continuité qui explique la progression continue de cette équipe qui a pourtant dû attendre la Coupe du Monde 2015 pour inscrire son premier but dans un grand tournoi international. Désormais deuxième meilleure équipe d'Amérique du Sud derrière le Brésil, la Colombie a désormais pris l'habitude des grands tournois. Deux Coupes du Monde (2011, 2015) et une deuxième participation aux Jeux où elle retrouvera les États-Unis et la France qu'elle avait déjà rencontrés en Angleterre en 2012.

Pourtant, la Colombie arrive en position délicate dans ces Jeux. Attendues, les Colombiennes ont accusé le coup au printemps avec deux larges défaites face aux États-Unis en amical (7-0 / 3-0), leurs seules rencontres face à une équipe présentes aux Jeux. Du côté de l'effectif, la Colombie a perdu Yoreli Rincon, forfait à la suite d'une blessure à la cheville. Un forfait qui compte, Yoreli Rincon, la numéro 10 et meneuse de jeu de cette équipe était considérée par beaucoup comme la meilleure joueuse de cette sélection.

Autre absence, celle de Daniela Montoya, un choix du sélectionneur très commenté en Colombie pour une joueuse qui avait inscrit le premier but de la Colombie en Coupe du Monde (et quel but!) face au Mexique l'an dernier. Progressivement écartée du groupe, Montoya pourrait avoir subi ses prises de position (au nom de l'équipe) sur le non-paiement des primes à l'équipe colombienne à la suite du mondial. Une situation qui s'est réglée par la suite mais dont la joueuse colombienne paierait aujourd'hui le prix. Du côté de Felipe Taborda, l'argument est l'émergence de nouvelles joueuses à commencer par Liana Salazar qui sort d'un parcours remarqué dans le championnat universitaire aux États-Unis. Elle fait son retour dans l'équipe colombienne puis qu'elle avait déjà disputé les Jeux en 2012.

Des absences auxquelles on pourrait ajouter la situation de Lady Andrade, peut-être la joueuse la plus spectaculaire de cette équipe et qui connaît une situation difficile en club. Fin mai, elle a été écartée par son club, le Western New York Flash (NWSL), et n'a pour le moment pas trouvé de point de chute pour la suite de sa carrière. Paradoxalement une raison supplémentaire de faire un grand tournoi...

 

A suivre : Catalina Usme, la serial buteuse

Catalina Usme est la meilleure buteuse (20 buts en 44 sélections) en activité de la sélection colombienne. Cette année, à chaque fois que la Colombie a marqué au moins un but, Catalina Usme était de la partie. Si elle n'est pas la joueuse la plus spectaculaire de cette sélection, elle aura son importance devant le but adverse pour conclure les actions colombiennes.

 

Équipe de Colombie – JO 2016

Gardiennes : Catalina Pérez, Sandra Sepulveda

Défenseures : Isabella Echeverri, Liana Salazar, Mildrey Pineda, Orianica Velasquez, Angela Clavijo, Nataly Arias, Carolina Arias

Milieux : Carolina Arbelaez, Natalia Gaitan, Diana Ospina, Leicy Santos, Catalina Usme, Tatiana Ariza

Attaquantes : Ingrid Vidal, Nicole Regnier, Lady Andrade

Hichem Djemai