L'information ne faisait plus de doute outre-Atlantique depuis plusieurs jours, Vlatko Andonovski va prendre la tête de la sélection des États-Unis. Une information attendue et officialisée ce lundi par la fédération des États-Unis alors que Jill Ellis avait tiré sa révérence le 6 octobre dernier à Chicago à l'issue du Victory Tour, une série de 5 matches joués aux États-Unis pour célébrer la victoire étasunienne lors du dernier Mondial.

 

Depuis mi-octobre, un nombre croissant de médias ont mis en avant la piste Andonovski, avant que la plupart des grands médias américains ne relaient l'information, censée rester secrète jusqu'à aujourd'hui avec la conférence de presse de présentation du nouveau « Boss » de la sélection américaine.

 

Le coach de l'année

Le choix de Vlatko Andonovski ne devrait pas surprendre les familiers de la NWSL, le championnat des États-Unis. Le coach américano-macédonien entraînait cette saison le Seattle Reign, où évolue notamment Megan Rapinoe, même si elle a très peu joué cette saison, accaparée par l'équipe nationale et la préparation de la Coupe du Monde.

C'est l'une des raisons qui ont mené à l'élection de Vlatko Andonovski comme entraîneur de l'année en NWSL. Avec le Reign, il est parvenu en demi-finale du championnat (battu en prolongation par le North Carolina Courage), des playoffs atteints malgré un effectif diminué.

Entre Coupe du Monde et blessures multiples (et notamment celle de Jess Fishlock), la qualification du Reign pour les playoffs a fait figure de petit exploit. Une saison qui a participé à révéler d'autres joueuses, comme Bethany Balcer ou Casey Murphy qui s'impose déjà en NWSL après son très bon passage à Montpellier en D1.

 

Au contact des championnes du monde

Vlatko Andonovski n'en est pourtant pas à son coup d'essai. Il avait déjà reçu le prix de coach NWSL de l'année lors de la saison inaugurale de la ligue en 2013, et remporté deux titres de champion avec le FC Kansas City (2014 et 2015), franchise aujourd'hui dissoute. À l'époque, il dirige des joueuses comme Lauren Holiday, Amy Rodriguez ou Heather O'Reilly.

Une liste de championnes du monde à laquelle il faut ajouter le nom de Becky Sauerbrunn, cadre actuelle de l'équipe américaine et double-championne NWSL avec le Kansas City d'Andonovski. Sauerbrunn qui a été aux premières loges de ce processus de sélection, alors que Laura Harvey, son entraîneure actuel aux Utah Royals (et ancienne coach du Seattle Reign) faisait également partie de la shortlist pour succéder à Jill Ellis.

Comme le confirmait Megan Rapinoe, les joueuses de l'équipe nationale ont d'ailleurs été consultées par Kate Markgraf, la manager générale de la sélection dans sa quête d'un nouveau coach, d'autant plus avec des profils aussi familiers des internationales américaines. Connu pour sa rigueur sur le plan défensif, il est également loué pour sa « flexibilité » sur le plan tactique par Megan Rapinoe.

 

Objectif Tokyo

Technicien aux qualités indéniables, Andonovski sera aussi jugé sur son management et sa capacité à assurer la transition après la longue mandature de Jill Ellis. Auréolée de son quatrième titre mondial, le second consécutif, la sélection étasunienne est attendue pour remporter le titre olympique après son élimination dès les quarts lors des Jeux de Rio en 2016.

Une perspective qui peut permettre à Vlatko Andonovski d'asseoir sa légitimité ou au contraire le placer sur un siège éjectable en cas de déconvenue l'an prochain lors des J.O de Tokyo. Les prochains mois permettront de voir quels seront les premiers choix significatifs du nouveau coach, avec des premiers matches amicaux à venir face à la Suède et le Costa Rica (7 et 10 novembre, avant le tournoi de qualification olympique de la zone CONCACAF début 2020.

 

Photo: Getty Images

Hichem Djemai