Les initiatives se multiplient pour venir en aide aux populations ukrainiennes. Parmi elles, celle organisée par le FC Cologne en Allemagne, qui a accueilli l’équipe féminine du FC Kryvbas Kryvyi Rih cette semaine en Allemagne. Au total, une quarantaine de personnes ont été concernées par cette évacuation, avec parmi elles les joueuses, l’entraîneure de l’équipe, Alina Stetenco, et une partie de l’encadrement.
Sous les bombes
Club basé dans le sud de l’Ukraine, le FC Kryvbas Kryvyi Rih occupait la troisième place du championnat ukrainien avant le déclenchement de la guerre par la Russie, le 24 février dernier et donc l'arrêt de toutes les compétitions sportives. La ville de Kryvyi Rih est située à mi-chemin entre Mykolaïv et Dnipropetrovsk sur la rive gauche du Dniepr, une zone où les combats semblent progressivement s’intensifier.
Au moment de l’invasion de l’Ukraine, les joueuses du FC Kryvbas Kryvyi Rih devaient se rendre en Turquie pour un stage de préparation, avant la deuxième phase de la saison, initialement programmée à partir du 19 mars. Alors en route pour l’aéroport, les joueuses ont dû rebrousser chemin en raison des premiers bombardements russes, le 24 février. Réfugiées dans la cave d’un hôtel, les joueuses ont vécu comme beaucoup d’Ukrainiens dans la crainte de ces bombardements qui se sont intensités depuis le début de la guerre.
Le championnat féminin ukrainien est dominée par des équipes basées dans des zones particulièrement impactées par les combats. Les deux meilleures formations sont basées à Kharkiv, alors que la quatrième équipe du championnat évoluait du côté de Mariupol, peut-être la ville ukrainienne la plus durement frappée par les combats en cours.
Une équipe en exil
Pour les joueuses du FC Kryvbas Kryvyi Rih, leur sortie du pays a notamment été facilitée par l’intervention d’un ancien joueur du club, vivant aujourd’hui en Allemagne. Artur Podkopayev fait partie des Ukrainiens basés hors de leur pays et qui contribue à l’acheminement d’une aide humanitaire en direction de leur terre natale. Un effort auquel a, par exemple, contribué Tanya Romanenko, internationale ukrainienne et joueuse du Stade de Reims.
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La fondation du FC Cologne a ensuite participé aux négociations pour permettre que l’équipe du FC Kryvbas Kryvyi Rih puisse sortir d’Ukraine, avant de les transporter en bus vers l’Allemagne. Arrivées dans la nuit de mardi à mercredi, et logées dans un hôtel mis à disposition pour les réfugiés venus d’Ukraine, elles ont assisté jeudi à un entraînement de l’équipe masculine de Cologne. Elles se sont ensuite entraînées elles mêmes sur les terrains de Geissbockheim, le centre d’entraînement du FC Köln, dont l’équipe féminine évolue également en première division allemande (Frauen-Bundesliga).
L’équipe du FC Kryvbas Kryvyi Rih compte dans ses rangs plusieurs internationales ukrainiennes, des joueuses aujourd’hui amenées à fuir le pays pour pouvoir continuer à jouer au football. C’est le cas par exemple d’Anna Petryk, réfugiée en Espagne avant de signer avec le club de Breidablik en Islande, ou encore des cadres de la sélection comme Olga Ovdiychuk ou la capitaine de l’équipe ukrainienne Daryna Apanashchenko, qui vont évoluer à Ankara dans le championnat turc au moins pour les semaines à venir. On peut également citer l'exemple de Kateryna Monzul, l'arbitre internationale ukrainienne qui va désormais officier en Serie A italienne.
Photo : FC Köln
Hichem Djemai