Dans le football français, l'ASJ Soyaux fait un peu partie des meubles. Une longévité au plus haut niveau pour un club qui conserve sa modestie par principe et face une réalité où la D1 est désormais majorité composée de sections féminines de clubs professionnels. Pourtant après avoir fait l'ascenseur au début des années 2010, Soyaux s'est de nouveau installé en milieu de tableau. Une zone que les joueuses de Nicolas Goursat viseront de nouveau cette année.

Cet été, Nicolas Goursat a pris la direction de l'équipe féminine de Soyaux. En place de Juan Paredes, il « travaille conjointement » avec l'ancien coach de Soyaux qui conserve des fonctions sportives au sein du club. Une « évolution » pour lui et le club après deux ans à s'occuper des U19. Un poste stratégique pour un club où la « formation [est] ultra-importante » et joue un rôle stratégique dans la capacité de l'équipe première à se maintenir au plus haut niveau.

Derniers exemples en date, Anna Clérac et Julie Thébaud, toutes deux récentes championnes d'Europe U19 avec l'équipe de France. Deux joueuses qui l'an dernier avaient déjà disputé plus de matches avec l'équipe première de Soyaux que avec leurs camarades en U19. Au total, elles sont sept joueuses de l'effectif de Soyaux à être issues de la formation soldjacienne dont certaines cadres comme Justine Deschamps ou la capitaine Anaïs Dumont.

Un groupe stable avec une expérience commune de la D1

Pour Nicolas Goursat, ces deux joueuses font partie d'un « noyau dur d'une dizaine de joueuses » qui ont acquis « l'expérience du haut niveau » au sein d'une équipe dont il souhaitait « conserver l'ossature ». Si Soyaux a vu le départ de Mélissa Godart qui a rejoint le FC Metz, c'est finalement la seule titulaire de la saison dernière à quitter la Charente.

Une autre joueuse titulaire la saison pourrait ne pas disputer la saison à venir avec Soyaux. Il s'agit de la gardienne Amandine Guérin qui souffre « d'anomalies cardiaques » et pour qui la suite de la saison voire de sa carrière est suspendue à des examens médicaux dont les résultats sont attendues pour la fin septembre. Pour le moment, c'est donc l'une des recrues estivales qui gardera les buts de Soyaux. Romane Munich arrivée cet été de Nancy et plusieurs fois convoquée ces derniers mois avec l'équipe de France B.

Au total, elles sont cinq joueuses à être arrivées à Soyaux cet été. Parmi elles, Pamela Babinga qui avait remporté la Coupe du Monde militaire avec Laura Bourgouin, meilleure buteuse de Soyaux la saison passée. Une association en attaque qui sera forcément à suivre cette saison. Élodie Nakkach, a elle quitté la Roche-sur-Yon, reléguée en deuxième division, et vient renforcer le milieu de terrain de Soyaux. Les deux dernières recrues, Makan Traoré et la joueuse étasunienne Madison Krauser présentent des profils polyvalents, qui peuvent convenir au milieu de terrain ou en défense (à droite pour Krauser, plutôt dans l'axe pour Traoré).

Un effectif étoffé pour tenir toute la saison

Nicolas Goursat se dit « satisfait du recrutement » même si il aurait « souhaité peut-être plus de densité sur les postes défensifs ». Pour lui l'objectif était « d'étoffer [l'effectif] en terme de qualité mais aussi de quantité » pour faire face à des « saisons de plus en plus éprouvantes ». Il se souvient de la fin de saison dernière finie « sur les rotules » (une seule victoire sur les 6 derniers matches) et où « heureusement que le maintien était assuré ».

Pour la saison qui vient, le maintien sera bien sur l'objectif premier. Nicolas Goursat veut d'ailleurs « l'assurer (...) rapidement ». Avec le volonté de se montrer « lucide », le coach de Soyaux parle de tout autre ambition comme d'un « bonus » qui viendra « si on fait le travail ».

A l'issue de la préparation estival, Nicolas Goursat s'estime « content de la tournure des choses » avec notamment « des recrues qui se sont bien fondues dans le groupe ». Il est également satisfait de constater que ses plus jeunes jeunes joueuses « travaillent bien », avec à l'instar d'Anna Clérac et de Julie Thibaud « des filles qui ont du potentiel [et] qui sont intelligentes ».

Cette intelligence, elle est l'une des clés de la « progression individuelle et collective » de ces jeunes joueuses qui selon Nicolas Goursat est l'une des conditions à réunir si Soyaux veut pouvoir regarder vers le haut. Une manière de ne pas mettre la charrue avant les bœufs et de dire que la volonté d'assurer l'essentiel n'est pas le signe d'un manque d'ambition, bien au contraire...

Hichem Djemai