C'est un entraîneur de Rodez en colère qui s'est présenté devant nous après le match perdu 4-0 face au PSG. Probablement moins qu'à l'issue de celui contre Juvisy, mais encore très remonté et avec des mots très durs pour les joueuses du RAF après un match où Sébastien Joseph a notamment pointé « le manque de discipline » de son équipe.

 

« On savait très bien que Paris pour se relancer c'est pas le match idéal. Donc après, on attendait surtout les filles sur la manière et l'attitude plus que sur le résultat en lui-même. Le résultat, on le connaissait plus ou moins, après c'est de savoir combien. (…) Après ce qui est frustrant... les trois premiers buts, ils sont évitables parce que le premier et le troisième c'est des coups de pied arrêtés donc à un moment c'est du marquage, c'est de la rigueur sur les coups de pied arrêtés et puis le deuxième, c'est un ballon qui est perdu bêtement au milieu de terrain (…) On prend encore une fois des buts bêtes qui sont évitables, qui montre par moment le manque de discipline qu'on peut avoir et qu'à ce niveau-là, on paye cash.

«Pire que la semaine dernière, c'était impossible à faire, donc on va dire que c'est mieux. Après voilà, y'a des filles qui par moment, on se demande si elles réfléchissent sur un terrain. Y'a 4-0, on dit qu'on reste bloc bas, et plus on prend des buts, plus on va les chercher haut, plus on laisse d'espaces dans le dos, un moment, c'est quoi, on va pas leur en mettre cinq sur les dix dernières. Reste bas et évite d'en prendre sept ou huit »

 

Comment expliquer ce manque de discipline, d'organisation qui est pourtant l'une des forces de Rodez ?

« Ça pose problème parce que notre force, et notre style de jeu, on peut l'exploiter contre des équipes qui sont à notre niveau, mais à un moment, on sait très bien que contre ces équipes-là, on peut pas jouer pareil et on doit pas jouer pareil parce que de toute façon on a pas le ballon et à un moment, c'est compliqué de jouer au football quand on a pas le ballon. Donc au moins, soyons disciplinés sur l'aspect défensif ce qu'on a pas su faire la semaine dernière du tout, ce qu'on a un peu mieux fait aujourd'hui... »

 

Sur le côté rugueux de la rencontre, et la volonté des joueuses du RAF d'aller au contact dans les duels pendant le match

« A un moment, on est en D1 et on peut pas accepter même face à un adversaire plus fort de se faire marcher dessus pendant 90 minutes donc forcément, il faut aller au duel, forcément il faut mettre de l'impact et puis de temps en temps, on va se faire bouger et de temps en temps, on doit les bouger aussi.

Et c'est vrai que là-dessus, on avait demandé aux filles, pas de mettre des coups, pas d'être méchantes, mais d'être présentes dans les duels et de pas constamment accepter d'être soumises dans les prises de balle de l'adversaire, d'être constamment à cinq mètres de son adversaire, à chaque fois qu'elle décrochait dans les espaces. Voilà, tout ce qui nous a fait défaut la semaine dernière.

Parce que qu'on perde contre Juvisy, c'était pas gênant, c'était dans la manière, dans l'attitude, où on a été nuls dans tous les domaines. Donc voilà, il fallait rectifier ça. Après, est-ce que l'image a été plus positive aujourd'hui ?... ça fait quand même 4-0.

 

La trêve internationale peut-elle permettre à l'équipe de se remettre dans le bon sens ?

«[On a] surtout à cœur de bien préparer cette réception de Marseille qui sera un match important pour nous. Trêve ou pas, on est dans une logique de travail, en fonction des matches et en fonction de ce qu'on souhaite travailler sur la saison. Qu'on ait une semaine ou quinze jours, ça va pas changer notre méthode de travail. On va préparer Marseille. Est-ce que ça va faire du bien dans les têtes de pas jouer le week-end prochain ? Je sais pas... C'est bien aussi d'enchaîner les matches, garder du rythme et surtout pouvoir se relancer rapidement. »

Hichem Djemai