Face à l'Angleterre, c'est un défi de taille qui se présente face à l'équipe de France. En pleine confiance après leur phase de poule, les Anglaises veulent prouver que ce n'était pas dû au hasard, mais les Bleues ont arraché leur qualification avec beaucoup de mental et de solidarité. Deux points qui sont déterminants pour cet Euro 2017. Peggy Provost habituée de la compétition avec 91 sélections sous le maillot français et qui compose le staff d'Olivier Echouafni apporte un vrai plus au groupe France, tout comme Cecile Locatelli. Elle donne son impression sur la qualification des Bleues au quart et de cette confrontation face à l'Angleterre.
Comment on prépare ce quart de finale contre l'Angleterre ?
On le prépare très bien. Déjà la priorité c'est de le préparer sereinement. On connait très bien cette équipe d'Angleterre, qu'on suit depuis un bon moment, qu'on a d'ailleurs gagné lors de la She Believes Cup (en mars 2017). On les a suivi derrière sur leurs différents matchs amicaux et nous de notre côté on se prépare de la manière la plus sereine possible, avec beaucoup d'humilité, beaucoup de confiance, ce qui nous permettra de nous exprimer de la meilleure façon donc la priorité c'était de récupérer [après la Suisse] et après on ira sur le lieu du match où on aura un entraînement la veille du match.
Après ce dernier match contre la Suisse, plusieurs joueuses ont évoqué d'un scénario à la Portugal (à l'Euro 2016) avec un jeu peut être décevant mais qui gagne. Est-ce que ce n'est pas frustrant de faire passer le jeu au second plan quand on est l'équipe de France ?
Non non après faut faire en fonction des adversaires. En phase de poule déjà c'est une première compétition. Et on a eu une phase de poule effectivement difficile, avec des nations en face qui travaillent. Décevant, non pourquoi parce qu'on se qualifie. La priorité c'est quoi sur cette première compétition, c'était de se qualifier, maintenant on va rentrer dans une deuxième compétition. Et dans cette phase là, l'objectif il est clair, c'est de gagner. Après par rapport à votre question, on a développé un jeu, peut être pas le notre par rapport à la fluidité du jeu qu'on espérait mais la priorité par rapport à nos adversaires c'était de gagner et de se qualifier. Chose faite, contrat remplit donc ça c'est le plus important. Maintenant c'est une autre compétition qui a commencé et on se plonge avec l'objectif de gagner et la priorité est bien là.
On l'a vu en phase de groupe, l'équipe de France a fait quelques erreurs qui lui ont couté deux buts. L'équipe d'Angleterre a notamment remporté un match avec seulement 26% de possession, deux tirs cadrés, deux buts. Plus que jamais il faudra être attentive pour ne pas prendre de but ?
Oui effectivement c'est sûr après on apprend toujours de ces erreurs, c'est toujours pareil, il faut toujours positiver. Par rapport à ça, effectivement l'Angleterre gagne contre l'Espagne avec 26% de possession donc là elles ont été très très réalistes. Maintenant à nous de l'être également, d'avoir un jeu de préparation, possession, d'attaque rapide. On est en capacité de pouvoir utiliser toutes nos armes pour pouvoir marquer donc par rapport à ça, on va travailler pour le faire et pour gagner. En tous cas on est confiant et même si sur la phase de poule, y'a eu quelques erreurs, l'important c'est de ne pas le répéter, et si d'aventure on devait le répéter, c'est de marquer un but de plus que l'adversaire.
Y'a eu beaucoup de rotation et beaucoup de changements dans ces trois onze titulaires en matchs de poule. Est-ce finalement vous n'avez pas trouvé votre onze titulaire face à la Suisse ?
Non pas du tout, on a un groupe de 23 joueuses dont 3 gardiennes donc forcément pour l'instant y'en a qu'une qui a joué mais en tous cas l'idée de concerner tout le monde, comme j'ai eu l'occasion de le dire, on est un groupe France et la priorité c'est de pouvoir concerner tout le monde. En tous cas faite nous confiance, on a notre équipe et notre équipe concerne 23 joueuses. Après effectivement sur chacun des matchs, y'a un équipe qui démarre et y'a des remplaçantes. Et aujourd'hui je crois que les remplaçantes ont prouvé qu'elles étaient tout aussi importantes que celles qui démarraient le match. Après les stratégies sont différentes. Effectivement l'Angleterre y'a une équipe qui est titulaire et on l'a vu hier y'a une équipe qui est remplaçante. Chacun sa stratégie, chacun son fonctionnement et par rapport à ça en tous cas nous dans notre préparation tout le monde est concerné, et tout le monde va être concerné par le match contre l'Angleterre.
Coeurs de Foot - Gaetane Thiney nous disait tout à l'heure que la confiance était peut être du côté de l'Angleterre par rapport à leur phase de groupe, mais on peut aussi dire que l'état d'esprit est pour la France, après toute la difficulté de la qualification ?
Oui effectivement l'Angleterre est première de son groupe avec 10 buts donc beaucoup d'efficacité, beaucoup de réalisme. Nous en tous cas, on a gagné, on s'est qualifiés et dans la difficulté et par rapport à ça : état d'esprit très bon, force mentale très bonne et une équipe forcément très soudée après cette qualification. Derrière ça nous laisse présager un bel avenir pour cette nouvelle compétition qui démarre parce que encore une fois c'est maintenant qu'il faut gagner.
Quel impact peut avoir l'absence de Wendie Renard et comment jugez-vous l'association entre Griedge M'Bock et Laura Georges, qu'on avait vu justement à la She Believes Cup contre l'Angleterre ?
Déjà par rapport à Wendie, y'a les décisions arbitrales qui font qu'elle ne jouera pas après ces deux cartons jaune. Après elle va avoir un autre rôle, encore une fois elle sera concernée mais autrement donc aujourd'hui dans le cadre de la préparation elle est là, elle sera là avant le match, pendant et après le match. Elle est très importante dans l'impact psychologique.
Après par rapport à Laura Georges, par rapport à l'expérience qu'elle a, elle est prête. Que ça soit dans l'impact, elle a joué l'Angleterre a plusieurs reprises, elle était là sur la She Believes Cup. L'association Laura et Gridge est très bien, nous on va faire nos choix aussi par rapport à l'équipe qui démarrera contre l'Angleterre. Mais en tous cas on est confiant, elle est confiante et le groupe est confiant. Il faut vraiment... Comme vous l'avez souligné tout à l'heure par rapport au Portugal, ça a été fait du côté des garçons. Après les poules qui aurait pensé que le Portugal allait être champion d'Europe ? Ils l'ont été donc après encore une fois, c'est une force collective, ils l'ont démontré. Aujourd'hui on l'a démontré et contre l'Angleterre, on peut le faire, on le sait, c'est vraiment un groupe et Laura Georges est en capacité de répondre présente.
Pour en revenir à l'absence de Wendie qui est la capitaine attitrée. Est-ce que du coup la vice-capitaine a été désignée par le staff ?
Non on a effectivement notre vice-capitaine après je laisserai le selectionneur annoncer en temps voulu donc là-dessus y'a pas de problème tout est bien préparé, les filles savent donc aucun soucis par rapport à ça.
Média étranger - Derrière la défense il y a Sarah Bouhaddi. Comment jugez-vous sa forme après la phase de poule ?
Oui effectivement. Après chaque match on a un retour individuel. Déjà sur le montage vidéo et ensuite on a une discussion donc chaque membre du staff voit ces filles. Pour Sarah c'est Bruno Valencony qui la suit particulièrement, mais ce qui ne pas dire que je ne peux pas y aller. Olivier Echouafni aussi peut y aller, comme Frédéric Née. Effectivement, on a discuté avec elle, Sarah a besoin de confiance, on est là, on travaille avec elle là-dessus. Jusqu'à présent elle a montré qu'elle pouvait, même s'il y a eu des erreurs, le faire et elle sera là dans les grands moments. Elle a sortie aussi beaucoup de ballons, il faut pas l'oublier parce que effectivement de votre côté on voit toujours plus facilement les erreurs, mais de notre côté on voit aussi les nombreux ballons qu'elle a arrêté notamment en fin de match. Donc elle a été décisive, elle a été décisive à la She Believes, elle a été décisive avec l'Olympique Lyonnais donc Sarah Bouhaddi est une grande gardienne.
Avant l'expulsion de Eve contre la Suisse, on a vu l'équipe évoluer en 4-2-3-1 avec Camille Abily en numéro 10. Est-ce que c'est la position qui convient le mieux dans l'impact, la dernière passe et son état physique ?
Oui effectivement Camille Abily aime bien se situer dans l'inter-ligne, aime bien se déplacer justement dans cette inter-ligne là pour pouvoir distiller de bon ballon. Donc cette position est très importante et pour elle et pour nous et pour l'équipe. (sourire) Donc ce qui veut pas dire qu'on va forcément démarrer comme ça contre l'Angleterre mais en tous cas, Camille est très importante dans la liaison entre le défensif et l'offensif, et on l'a vu décisive sur les coups de pied arrêtés. Sans oublier qu'elle a un impact psychologique très important sur le groupe.
Pensez-vous que l'Angleterre sur ce match soit favorite par rapport à la France ?
Aujourd'hui, elles finissent première de leur groupe vec 10 buts et beaucoup d'efficacité donc à partir de là on peut penser qu'elles sont favorites. Après elles sont troisième de la dernière Coupe du Monde (2015 au Canada), elles ont été sur le podium. Après par rapport à ça, oui. Maintenant la vérité est sur le terrain, on peut sortir effectivement de nombreux chiffres, le classement FIFA, ou le nombre de fois où on les a rencontré, 21 fois on a gagné 10 fois, y'a 9 matchs, on a perdu 2 fois contre elles, ça remonte à 1974. Donc à partir de là on peut regarder ce qui s'est fait avant, mais le présent c'est ce dimanche. Donc après favori, pas favori, nous en tous cas, on est sereines, on est confiant, on est solide et on est humble. Après par rapport à ça, la victoire se construira, elle commence à se construire et faudra juste la confirmer dimanche.