Après la grosse démonstration de force des ses joueuses face à l'OM, avec un succès 11-0, Olivier Echouafni avait le sourire, mais sait qu'il faudra faire plus face aux cadors du football.

 

Une victoire sérieuse et appliquée de votre équipe aujourd'hui ?

Oui une victoire éclatante (sourire). Le match parfait par excellence. Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu mon équipe comme ça, notamment en première mi-temps, où il y a eu tout ! 

Il y a eu les huit buts, il y a eu du mouvement, beaucoup de simplicité dans le jeu, de magnifiques buts, de la variété dans ces buts, que ça soit par des centres, des frappes, des coups de pied arrêtés, tout ce qu'on peut travailler tout au long de l'année, donc je suis vraiment un entraîneur heureux, parce que je sens que les filles ont vraiment mis beaucoup d'application et beaucoup de sérieux dans cette rencontre.

Vous vous attendiez à un tel écart de niveau entre les deux équipes ?

Non sincèrement non. Il y a deux façons de voir [ce résultat]. Au vu du score, on peut dire que Marseille était en dessous, mais moi j'ai envie de me dire que c'est notre équipe qui a vraiment fait ce qu'il fallait, pour se rendre le match facile. On avait décidé de faire une grosse entame de match et c'est ce qu'on a réalisé.

 

"Les matches en Ligue des champions ou

contre Lyon, c'est un calibre au-dessus"

 

Coeurs de Foot - Est-ce que cela vous prépare vraiment pour les gros matches, de D1, de Coupe de France, de Ligue des Championnes ?

Oui d'un côté ça les prépare. Je pense que ce qu'il nous manquait peut-être sur une partie de la saison, c'était l'efficacité et aujourd'hui, on l'a retrouvée. 

En plus, on a des buteuses différentes (Katoto, Diani, Formiga, Nadim, Baltimore). Ça démontre aussi qu'on a un vrai potentiel [même sur le banc]. Maintenant on sait aussi qu'on devra mettre encore plus d'intensité sur d'autres matches, et à tous les niveaux, parce que les matches de haut niveau en Ligue des champions ou contre Lyon, c'est un calibre au-dessus.

Mais vous ne trouvez pas que Marseille a manqué de répondant ?

Oui mais elles ont été tellement étouffées, je pense qu'à un moment donné elles ne s'en sortaient pas. À la perte de balle, on avait décidé qu'il fallait la récupérer dans les trois secondes, qui suivaient et c'est ce qui s'est passé. Elles n'ont jamais pu placer leurs attaques rapides, comme contre Lyon la semaine dernière (défaite 9-1 de l'OM en Coupe de France, avec l'ouverture du score de la Marseillaise Mickaella Cardia, ndlr), car on ne voulait pas qu'elles le fassent et elles n'y sont pas parvenues. Je pense qu'en terme de confiance, elles ont pris un gros coup sur la tête.

Est-ce que ce score n'est pas une contre-publicité pour le championnat de D1 ? 

(Il respire un grand coup) Je ne sais pas si c'est une bonne pub, et moi je ne rentre pas là-dedans. Moi, je regarde la performance de l'équipe, collective et individuelle. De mon côté aujourd'hui, j'ai vu un vrai collectif avec beaucoup de jeu, tout ce qu'on met en place depuis maintenant depuis un certain nombre de semaines voir de mois, donc les choses avancent aussi. 

Pour vous c'est avant tout le PSG, qui a fait déjouer l'OM cet après-midi ? C'était une consigne de passer par les côtés également ?

Oui je pense, après le niveau de Marseille peut être n'était pas forcément à la hauteur [du rendez-vous], mais c'est parce qu'on a fait ce qu'il fallait aussi !

Oui, il y en a eu 28 [centres] exactement et 18 occasions, mais l'objectif c'était de [les contourner], car c'était un bloc très bas, très regroupé, et qui opérait en contre, donc il fallait éviter l'axe et passer par les côtés.

 

"Il ne faut surtout pas se laisser

griser par le score"

 

Coeurs de Foot - Vous sentez vos joueuses "sur-motivées" pour la dernière ligne droite qui les attend sur cette deuxième partie de saison ?

"Sur-motivées" peut être pas, motivées oui. La motivation il faut qu'elle soit la même pour toutes les rencontres, que ça soit face à une équipe de R1 ou une équipe de D1, ou de Ligue des Champions. Je pense que c'est comme ça qu'on progresse et bien sûr, il ne faut surtout pas se laisser griser par rapport à l'ampleur du score non plus. Ce qui m'a beaucoup plu, ce sont les attitudes, c'est ce qu'il faut retenir.

Un changement de mentalité des joueuses ?

Oui peut être, peut être une prise de conscience aussi. Quand vous voyez le score de Lyon face à Marseille en Coupe de France (9-1), on se pose la question de quel score on va pouvoir faire face à cette équipe de Marseille qui vient jouer une semaine avant, Lyon. Et finalement on s'aperçoit qu'on est capables aussi de faire pareil, voir mieux, donc c'est plutôt positif.

Vous revenez à deux points de Lyon, qui se rend à Bordeaux (3e) ce dimanche. L'espoir pour le titre renaît-il à vos yeux ?

L'espoir de toute façon, jusqu'à la dernière minute du dernier match, on y croira jusqu'au bout. Regarder les autres n'est pas la bonne solution. On se concentre sur nous et on joue les matches les uns après les autres. 

Quand je vois que Montpellier fait une contre-performance (défaite 1-2 contre le Paris FC, ndlr), c'est peut-être un concurrent de moins pour la [qualification en] Ligue des champions. C'est déjà quelque chose qui est acté. Maintenant on suivra le match de Lyon avec attention et on verra ce qu'il va se passer.

Dounia MESLI