Aux États-Unis, ce dimanche avait lieu la finale du championnat universitaire féminin NCAA (National Collegiate Athletic Association). Une compétition nationale prestigieuse avec une finale 100% californienne opposant Stanford à UCLA (Université de Californie - Los Angeles). Ce sont les joueuses de Stanford qui se sont imposées 3-2 sur la pelouse de l’Orlando City Stadium ajoutant alors un second titre en football féminin et un 114e titre au palmarès de l'université (tous sports d'équipe confondus).
Au-delà de la victoire et du sacre, cette finale avait également pour intérêt de départager ces deux équipes en nombre de titre. En effet, avant le coup de sifflet final venu mettre un terme à 90 minutes de combat et voyant Stanford soulever la coupe, les universités de Stanford et UCLA étaient à égalité avec 113 titres chacun dans les différentes compétitions sportives universitaires et un titre chacun en football féminin, 2011 pour Stanford et 2013 pour UCLA. Ainsi, le gagnant de ce match passait devant au palmarès. De plus, une telle affiche assurait à la conférence, Pacific-12, de l’Ouest Américain d’être certain de ramener un second titre consécutif, puisque l’an dernier les USC Trojans (Southern California) s’était imposé aux tirs au but en finale face à West Virginia. Cependant, c’est la première fois que deux équipes du Pac-12 s’affrontent en finale, de quoi rendre cette rencontre encore plus unique.
Deux universités peu titrées au niveau national en soccer féminin, mais qui comptent quelques anciennes pensionnaires aux noms prestigieux. Parmi elles, Kelley O'Hara et Christen Press pour UCLA, Sidney Leroux et Lauren Holiday pour Stanford, quatre joueuses qui ont en commun d'être championnes du monde en titre retraitées ou en activité, après la victoire des Etats-Unis au Canada 2015. Julie Foudy, double-championne du monde (1991 et 1999), et qui commente les matches de l'équipe nationale des États-Unis pour la télévision américaine est également une ancienne de Stanford.
Et si cette année, Stanford faisait figure de favori au regard de sa première place au classement des universités et de ses récents résultats lors des confrontations directes avec son adversaire du soir, UCLA comptait bien jouer le coup. D’autant plus que les joueuses d’Amanda Cromwell restaient frustrées de leur dernière opposition, le 26 octobre 2017, où un but leur avait été injustement refusé et Jordan DiBiasi avait marqué dans la foulée suite à un corner, offrant la victoire finale à Stanford.
Stanford, un favori qui s’assume
Stanford prend rapidement le dessus sur son adversaire et se montre plus dangereux. Cependant, UCLA n’est pas loin d’être le premier à ouvrir le score sur une frappe de Zoey Goralski, l'internationale américaine U23, mais Alison Jahansouz sauve son équipe en réalisant l’arrêt qu’il faut. Un arrêt d’autant plus capital que dans la foulée son équipe va ouvrir le score. La meilleure passeuse de l’équipe (14 passes décisives) et joueuse de l'année du Pac-12, Catarina Macario déborde côté gauche et centre en direction de Kyra Carusa. Ce centre du droit est contré et ralenti par Karina Rodriguez, Teagan Micah tente alors de sortir pour capter le ballon, mais l'internationale australienne (appellée cet été en équipe première pour un tournoi amical aux états-unis) se troue et Carusa qui avait bien suivi peut marquer dans un but vide (15e).
Au dessus, Stanford va tirer quatre fois plus au but que son adversaire (8 contre 4 pour UCLA en première période) et va logiquement accentuer son avantage. Bien lancée dans la profondeur côté droit par Madisson Haley, l'internationale américaine Andi Sullivan (7 apparitions en A) prend de vitesse Kaiya Mccullough et ajuste parfaitement Teagan Micah d’une frappe du droit filant au ras du poteau gauche de la gardienne de Los Angeles (25e).
UCLA, un outsider avec du caractère
Mené 2-0 à la mi-temps, UCLA n’a pas dit son dernier mot pour autant. Le champion de 2013 revient avec de meilleures intentions et va surtout se montrer très réaliste puisque sur leur trois tirs cadrés de la seconde période, deux finiront au fond des filets. Tout d’abord la Canadienne médaillée de bronze aux JO de 2016 Jessie Fleming réduit l’écart en transformant un penalty (55e), puis Delanie Sheehan égalise quatre minutes plus tard en reprenant au second poteau un corner tiré de la gauche par Anika Rodriguez.
Mais la joie sera de courte durée pour les joueuses de Los Angeles puisque Stanford va reprendre les devants grâce à une sublime reprise du gauche à plus de vingt mètres de Jaye Boissiere (67e). Un but somptueux qui conclut une belle finale à rebondissements où l'internationale U23 et meilleure buteuse stanfordienne, Jordan Di Biasi - double buteuse lors de la demi-finale remportée 2-0 face à Penn State - n'a pas trouvé le chemin des filets cette fois-ci. UCLA n'a pas démérité dans cette finale, mais a sans doute payé physiquement ses efforts consentis lors de la demi-finale face à Duke, où elles ont joué les prolongations dans un match soldé par un 0-0 avant de s'imposer lors de la séance des tirs au but.
L'université de Stanford remporte donc son 114e titre tous sports confondus et devient seul recordman du nombre de titre en NCAA. Cependant, sur la période 1982-2017 ce n’est que le second titre de Stanford en "soccer" après celui de 2011, obtenu après deux défaites consécutives en finale (2009 et 2010). Le recordman en football féminin reste North Carolina avec 21 titres en 30 ans (1982-2012). Mais depuis l’équipe universitaire stagne un peu, après une élimination au second tour l’an dernier, elles se sont inclinées au troisième tour cette année face à Princeton.
Morgane Huguen