Pour leur retour en D1, le Rodez AF n'a pas affronté le plus facile des adversaires, avec un déplacement au stade Charlety pour défier le Paris FC (3e de l'exercice précédent, ndlr). Une rencontre qui s'est soldée par le score de 2-0 en faveur des Parisiennes. Le coach du RAF, Mathieu Rufié n'a pas caché son amertume et veut que ce match soit un moyen pour galvaniser ses joueuses, afin de se maintenir cette saison !
Coeurs de Foot - Votre analyse a chaud de cette défaite ?
Logique... Parce qu'on a été dominé, on s'y attendait. Après on a deux périodes [moments] où on baisse un peu la concentration, on est puni deux fois. J'aurai préféré être puni sur les moments où on était concentré (sourire cynique) et elles [les Parisiennes] ont eu aussi des situations, ce n'est pas le problème de dire qu'on méritait autre chose, sur le match c'est très logique. Il faut bâtir dessus [à présent], on sait qu'il faut qu'on bosse, qu'on se mette au niveau, on sait qu'on n'a pas le droit de faire des erreurs ou de ne pas se concentrer à ce niveau-là. C'est sur ces choses-là qu'on doit avancer.
CDF - Sur le but vous vous êtes laissé déconcentrer, avec Paris qui a fait tourner le ballon pour brouiller les pistes et piéger votre équipe ? Sur le deuxième but, c’est une mauvaise entente qui amène ce coup de massue ?
(Il réfléchit brièvement) Oui après l'ouverture du score, j'ai eu peur qu'on baisse un peu les bras, car on a pas mal subi, alors que jusque là, elles ont eu des situations mais on arrivait plutôt à les contenir et je pense que la coach adverse (Sandrine Soubeyrand), je n'étais pas loin d'elle, c'est un peu ce qu'elle regrettait, qu'elles ne mettaient pas assez de vitesse dans leur circulation de balle etc Moi ça m'allait bien (sourire), parce qu'on arrive à faire le dos rond, mais oui l'ouverture du score fait mal, parce qu'on manque de débauche d'énergie sur cette action-là et on est puni.
Le second fait mal aussi, car on est au contact. Ce sont des erreurs qu'on ne peut pas faire là [à ce niveau]. Après il ne faut pas se tromper de championnat, nos matches seront face à d'autres équipes. Pour autant il ne faut pas jouer les matches pour [faire de la figuration], on ne va pas tendre la joue.
"On voulait exister, on ne voulait
pas être ridicules"
CDF - Vous n'êtes pas venu pour faire de la figuration, vous étiez vraiment venu pour les contrer et tenter de créer l'exploit ?
Si on perd d'avance [dans l'état d'esprit], on ne se déplace pas. Après on est réaliste, mais on voulait exister, on ne voulait pas être ridicules, je pense que c'est en partie fait, malheureusement on a fait des erreurs qu'on ne peut pas faire à ce niveau-là.
CDF - On a vu des belles phases de jeu, avec des Ruthénoises qui parvenaient à se trouver, même sur de longue distance, vous auriez même pu égaliser ? Ce sont des points encourageants pour la suite, pour le maintien ?
Oui après je regrette qu'on n'est pas assez joué court aussi, de temps en temps, le ballon il nous brûlait un peu les pieds, il ne faut pas non plus qu'on le jette systématiquement, car oui elles venaient nous chercher haut, mais pas à chaque fois non plus. Il faut qu'on progresse sur cet aspect-là, garder le ballon quand on peut le faire aussi.
Oui ce sont des points encourageants. Si à la fin de la journée on baisse les bras, il ne faut pas faire du sport à un certain niveau. On va travailler !
"On doit arriver à amener plus de
monde devant le but aussi"
CDF - Qu’est-ce qu’il a manqué selon vous ? Il a manqué d'un peu plus de caractère et de pragmatisme pour y parvenir ? Mylaine Tardieu n'est pas passée loin d'inscrire un but.
Il nous manque de l'expérience, il nous manque un peu de maturité, il nous manque un peu de culot peut-être.
Oui la frappe il me semble, il faudra que je revois, qu'elle ne passe pas loin effectivement. Après on a un peu manqué de présence sur les coups qu'on a eu à jouer. On doit arriver à amener plus de monde devant le but aussi, lors des contre-attaques.
CDF - Il vous a manqué aussi de la créativité pour convertir vos quelques occasions ?
Oui oui, pourtant dans la créativité on est quand même, entre Cance et Barbance, on est servi en terme de créativité. On partait de trop loin aujourd'hui pour faire vraiment mal, trop bas sur le terrain.
Pourtant le premier quart d'heure je trouve qu'on a récupéré le ballon en zone à peu près médiane, majoritairement, mais sur la fin de première [après le but parisien], on partait de loin quand même.
CDF - Après trois saisons à aller chercher la montée, vous y parvenez enfin sans avoir fait trop de bruit, en étant resté très discret ? Dans quel état d'esprit sont vos joueuses aujourd'hui, après avoir vécu ces long mois sans foot (lors de la saison 2020/21) notamment ?
Oui l'an dernier on a joué, on a fait la saison entière. Les valeurs de chez nous c'est l'humilité déjà, travailler. Je l'ai souvent dit l'an dernier à mon groupe, il ne faut pas changer et je ne veux pas qu'elles changent cette année non plus. Puis on verra bien où on en est, mais on ne se pose pas 10000 questions. Il faudra grandir vite pour gratter ce qu'on veut gratter.
CDF - Vous avez donné le brassard de capitaine à Laurie Cance (présente au club depuis 2010 avec les U19, ndlr), c'est aussi la plus ancienne et la tête d'affiche de cette équipe de Rodez ?
Oui elle est de chez nous, elle n'est jamais partie, donc on récompense aussi la fidélité et l'ancienneté, le talent aussi, c'est une bonne joueuse, c'est tout naturel pour moi [de lui avoir donné le brassard].