Tout juste après la victoire 3-2 de Montpellier face à Lille pour la dernière journée de D1, nous avons échangé avec Marion Torrent capitaine du jour, mais qui a toujours gardé les pieds sur terre. Un état d'esprit qui a été récompensé par sa sélection en équipe de France, pour disputer la Coupe du Monde 2019 dans un mois.

 

 

Jeudi tu étais avec Valérie [Gauvin] et Sakina [Karchaoui] à l'annonce de la liste. Comment tu as réagi ?

Oui on était toutes ensemble, on a vécu [ce moment] avec un peu de stress, et dès qu'on a vu nos noms dans la liste, on était super heureuses. On est contentes pour chacune d'entre nous, de pouvoir être dans cette liste et d'être récompensées de tous nos efforts.

 

Sa complicité avec Sakina Karchaoui

On est super potes et c'est vrai que dans le foot, c'est compliqué parce que y'a de l'enjeu, y'a de la concurrence mais en dehors comme sur le terrain, on s'entend super bien, je suis contente pour elle parce qu'elle le mérite. J'espère qu'on va profiter ensemble, parce que vivre ces moments-là c'est beau, mais les vivre avec des gens qu'on apprécie c'est encore meilleur.

 

Vous avez eu une progression linéaire en plus toutes les deux, alors que ce ne sont pas vos postes de base ?

(rires) Oui c'est vrai qu'en plus on a été formées toutes les deux à Montpellier et on est un peu plus du côté de Marseille, du coup c'est vrai qu'on a pas mal de points communs et on sait se mettre des exigences et on essaye de se pousser l'une et l'autre pour qu'on puisse progresser et chercher toujours plus haut.

 

Une saison compliquée dont il fallait faire abstraction en équipe nationale ?

Le club [cette saison] ça a été des hauts et des bas, ça a été difficile de passer à autre chose quand on arrivait en sélection, mais il fallait vite se remettre dedans parce que c'était deux choses bien distinctes. Mais c'est vrai que quand on a une défaite avec son club et qu'on gagne avec son équipe nationale, ça compense [le moral]. Maintenant dès le début de la première partie de saison, on savait que ça allait être compliqué pour atteindre la première et la deuxième place, il fallait se concentrer, continuer à travailler et essayer d'atteindre la troisième [place] et c'est ce qu'on a fait aujourd'hui. Et pour l'équipe de France, il faut continuer à travailler, continuer à montrer des choses positives et être prête le jour-j. 

 

Tu as toujours eu ce double objectif en tête (3e place et jouer la Coupe du Monde) ?

Oui bien sûr, après il fallait arriver à alterner ces objectifs avec son club et se remettre dedans quand on arrive en équipe nationale, c'est ce qu'on essaye de faire [tous les jours]. C'est compliqué mais c'est ce qu'on a su faire.

 

C'est ta première Coupe du Monde (senior) en plus donc c'est d'autant plus excitant d'y être ?

Oui c'est ma première et en plus elle est en France, il y a beaucoup de choses qui sont entrées en jeu et j'étais super contente (sourire) à l'annonce, et maintenant on sait qu'il va falloir se concentrer sur cet objectif commun, parce que ça part dès mercredi [avec l'équipe de France]. C'est le début d'une nouvelle étape qu'il faudra franchir.

 

Qu'est-ce que ça représente pour toi cette Coupe du Monde ?

On va se confronter aux meilleures équipes qui se font dans le football féminin, on va pouvoir se jauger, on va pouvoir faire des matches de haut niveau. On va apprendre, j'espère qu'on va vivre des bons moments et des émotions qu'on peut vivre qu'une seule fois dans sa vie et que dans un sport qu'on fait depuis tellement longtemps que c'est que du bonheur, j'ai hâte et en même j'ai envie de bien faire. Donc je vais direct me mettre dedans, me concentrer et puis essayer de gérer tout ce qui peut se passer autour.

Dounia MESLI