Dans ce choc de la 16e journée qui opposait Guingamp à Montpellier, Marine Pervier a su bouger les lignes héraultaises, tout en étant présente en défense. Pour cause, la joueuse a été formée par ce club dès l'âge de 14ans, elle a répondu à nos questions à l'issue du match.
Le résumé du match => 16e journée – Victorieux contre l’EAG (2-0) , Montpellier talonne le PSG
Coeurs de Foot - Tout d'abord, qu'est-ce qu'il a manqué à l'équipe de Guingamp pour accrocher Montpellier ?
Marine Pervier - Je pense qu'on a pas entamé le match comme on avait prévu, comme on le souhaitait. Donc forcément se prendre un but à la 4e minute, on part déjà avec un gros handicap. Après faut réagir, mais ça n'a pas forcément été évident avec un score de 0-2 à la mi-temps. En seconde mi-temps y'a peut être eu une petite réaction, mais qui arrive tard, parce qu'on sait que c'est toujours très compliqué contre ces équipes là.
CDF - Au niveau du milieu de terrain, c'était difficile de faire la différence. Comment tu l'expliques ?
M. P. - Après l'expliquer, nous on vit [le match] sur le terrain... Oui y'a eu des erreurs, forcément. Après c'était à nous d'en prendre conscience, on a changé un petit peu [en seconde mi-temps] de dispositif de jeu. Maintenant on savait le jouer, mais voilà, on est passées à côté.
CDF - C'était un match vraiment particulier pour toi, puisque tu as fait toute ta formation avec le MHSC jusqu'en 2013/2014 ?
M. P. - Oui c'était un match particulier parce que j'ai joué à Montpellier, mais y'a plus trop de filles avec qui j'ai joué qui y sont, mais c'est toujours une rencontre particulière. Maintenant je sais faire la part des choses, je voulais vraiment qu'on fasse quelque chose aujourd'hui et malheureusement c'est pas passé, donc on va penser à après surtout et se servir de ça aussi pour se dire que si y'a le moindre grain de sable dans nos performances, forcément ça va être compliqué.
CDF - Entre temps, tu avais rejoint Nîmes parce que tu n'avais pas assez de temps de jeu... Club avec lequel tu as été championne de D2 significatif de montée en D1 et d'être détectée par Guingamp en 2016. Comment ça s'est passée ton adaptation ?
M. P. - C'est ça, j'ai joué deux ans à Nîmes et je suis venue à Guingamp. Voilà, la montée [en D1] et la redescente aussi. Et après du coup, je suis arrivée à Guingamp, là, en août dernier.
Très bien, j'ai été vraiment agréablement surprise parce que (rire) ça faisait une petite distance par rapport à Nîmes. Changer du tout au tout, mais pour le coup j'ai été super bien intégrée par les joueuses par le staff et par la région, très bien.
CDF - Tu as fait quelques sélections en jeunes avec l'équipe de France. C'était quand même difficile de t'y faire ta place ? Mais tu participes à la Coupe du Monde 2008 U20. C'était un moment intense à l'époque ?
M. P. - Oui difficile parce que j'y suis rentrée en U19, donc j'avais pas fait beaucoup de sélection en U17. Voilà j'y ai pris beaucoup de plaisir, ça m'a aussi donné beaucoup d'expériences et puis après je me suis concentrée on va dire (sourire) sur mon jeu en club.
Oui [la Coupe du Monde] en 2008 au Chili (sourire) très très bon souvenir oui, j'en garderai toujours un beau souvenir.
CDF - Tu dis que tu as eu un peu de mal à t'habituer du sud au nord, mais tu es originaire de Nantes ? Donc forcément on se dit qu'être footballeuse pro pour toi c'était déjà cochée ?
M. P. - Oui (sourire) mais voilà à 14 ans je suis partie à Montpellier pour rentrer en centre de formation.
Ah oui oui oui je voulais jouer au foot, ça c'était une certitude.
CDF - En 2009 on a vu que tu avais eu une grave blessure, tu peux nous en parler ? Est-ce que d'un côté ce passage compliqué aussi, ça t'a renforcé ?
M. P. - Je me suis fait une rupture des ligaments croisés au genou droit et j'étais en plein essor, malheureusement, ça m'a mis un gros coup derrière la tête, j'ai eu beaucoup de mal à m'y remettre et à reprendre une place dans l'effectif [du MHSC]. Mais voilà à force de travail, j'ai réussi et j'en suis là aujourd'hui (sourire).
CDF - Face à Bordeaux tu as donné la victoire à Guingamp, c'est une bonne satisfaction pour toi d'avoir marqué le but ?
M. P. - Oui, bonne satisfaction, le but contre Bordeaux, c'est vrai que ça a effacé notre prestation à Bordeaux parce qu'on est quand même rentrées avec les trois points. Moi personnellement ça m'a fait du bien, pour le groupe aussi. C'est dommage qu'aujourd'hui on ait cet échec, mais bon on va essayer de rebondir, et pourquoi pas dès la semaine prochaine à Marseille.
CDF - On peut dire que tu as connu Sarah à Montpellier et à Guingamp. Est-ce que ça a changé quelque chose de passer d'un club à l'autre avec la même coach ?
M. P. - Oui j'ai connu Montpellier avec Sarah [M'Barek] et aussi avec Jean-Louis Saez sur la dernière année. Ça change quoi ? C'est un autre effectif, c'est un autre projet, c'est d'autres objectifs donc forcément on s'adapte et j'ai adhéré rapidement. Le défi et le challenge me plaisaient, donc on essaye de le relever au mieux et on va le continuer jusqu'au bout (sourire).
CDF - Là vous êtes cinquième, c'est quand même une bonne place par rapport à la saison dernière qui avait été un peu compliquée quand même ?
M. P. - C'est une bonne place surtout que cette année, on s'est fixées le maintien en début de saison, parce que l'effectif avait énormément bougé et on savait pas trop où on allait. Là on se rend compte qu'on peut jouer cette cinquième place, qu'on va essayer de garder même si ça va pas être facile.
CDF - Parce que la semaine prochaine vous allez affronter...
M. P. - C'est l'OM, qui est en pleine confiance donc à nous de prendre ce match au sérieux aussi.
CDF - Tu es une joueuse qui n'est pas vraiment "médiatisée". Est-ce que selon toi le manque de visibilité ça ne joue pas en ta défaveur dans le rapprochement avec les coachs pour la sélection surtout, en B peut être ?
M. P. - (sourire) Alors je ne sais pas et honnêtement je préfère être comme ça (rires) que d'avoir ma photo placardée partout. Je préfère me montrer moi sur le terrain pour mes copines, que passer dans une revue ou voilà (rires). Après c'est ma personnalité, chacun fait comme il veut. Mais ça me dérange pas du tout, au contraire [de ne pas avoir trop de visibilité dans les médias].