Ce matin, l'équipe du Paris Saint-Germain a effectué un dernier entraînement avant le départ demain pour Cardiff. L'occasion pour Patrice Lair et Shirley Cruz de livrer leurs impressions avant la finale.

 

Bordeaux, un match à oublier

 

Déçu par la prestation de ses joueuses jeudi face à Bordeaux, le coach parisien n'avait pas souhaité s'exprimer à l'issue de la rencontre, un match où il a eu le sentiment que son équipe avait joué « un quart d'heure sur une heure et demi ». Même s'il s'est dit « content » pour Bordeaux, il a vu des joueuses qui avaient « peur de se blesser » en plus des joueuses qu'il a laissé au repos comme Cristiane ou Sabrina Delannoy, préservées pour ce match.

 

Un dernier match de championnat qui ne lui a pas plu malgré le retour de son équipe en fin de match. Pour lui, cette rencontre face à Bordeaux a été anecdotique mais en même temps symptomatique du chemin qui sépare son équipe et certaines joueuses en particulier des exigences « du haut niveau ».

 

Pour Shirley Cruz, la capitaine parisienne ce match face à Bordeaux est à mettre sur le compte d'un « mauvais jour » et peut-être aussi d'un désintéressement pour le championnat, dans lequel Paris n'avait plus rien à jouer. Pour elle, difficile de ne pas être motivée pour cette finale, qui par ailleurs va compter dans le jugement global de la saison parisienne. Un point de vue qui fait écho à ce que pouvait dire Patrice Lair sur le cap que peut passer le PSG en cas de victoire en Ligue des Champions, sur le terrain mais aussi en terme d'engouement autour de l'équipe féminine.

 

La question de l'état d'esprit

 

Mais avant cette finale, Patrice Lair s'est dit « inquiet ». Une inquiétude qui selon lui vient du manque répondant de son groupe sur ce dernier entraînement où les joueuses parisiennes ont travaillé sur des aspects tactiques avant la finale. Faut-il y voir un peu d'intox avant le match de samedi, ou un vrai contrecoup de la finale de Coupe de France perdue à Vannes il y a dix jours ? Toujours est-il que Paris aborde cette finale dans une position où la victoire passera par un « exploit » et quelque part un petit « miracle ».

 

Des finales qu'il aborde un « combat » et espère voir un match encore plus « dur » que lors de la finale de Coupe de France à Vannes, qui avait déjà été particulièrement disputée. Selon lui, cette méchanceté est une condition sine qua non pour aller chercher les titres qui pour le moment font défaut au PSG.

 

En ce sens, la question que pose inlassablement Patrice Lair à son effectif est de savoir à quel point elles veulent gagner la Ligue des Champions, et plus généralement de gagner des trophées. A l'heure actuelle, il exprime ce doute, face à des joueuses qu'il juge trop « gentilles » et installées dans un certain confort. Il estime que son équipe est capable d'être « extraordinaires » et d'aller chercher le trophée, mais dans le même temps dit attendre un changement d'état esprit d'ici au match de jeudi sans quoi la victoire ne sera pas possible.

 

On attend sur ce match de voir Paris sur sa capacité à gagner collectivement, à la fois défensivement mais aussi offensivement, où le PSG a été dépendant d'exploits individuels face à Lyon à l'image du but de Cristiane. Pour Patrice Lair, son équipe est capable de marquer des buts collectifs, même si pour lui les grands matches appartiennent aussi aux grandes joueuses et il espère que ses cadres sauront débloquer la rencontre, sur des buts venus d'ailleurs si nécessaire.

Hichem Djemai