A vingt-quatre heures de la finale, les équipes ont découvert la pelouse du Cardiff City Stadium où se déroulera la rencontre entre l'OL et le Paris Saint-Germain. Lyon tenant du titre jouera à cette occasion la sixième finale de son histoire et viendra chercher son quatrième titre européen, un sésame qui pour le moment fait défaut dans le palmarès parisien.
Une finale avec deux équipes du même pays, ce n'est pas une première en Champions League, déjà en 2006, Francfort et Potsdam s'étaient retrouvés au sommet pour une victoire de Francfort dans l'ancienne version de la Coupe d'Europe avec finale sur matches allers/retours. Vainqueur cette année-là, Francfort a également privé Paris du titre européen en 2015 à Berlin et était devenu à l'époque l'équipe la plus titrée dans la compétition avec quatre trophées.
Un palmarès qui parle pour l'OL
En cas de victoire demain, Lyon pourrait égaler ce record, avec déjà trois titres européens à son actif dont le dernier remporté la saison dernière à Reggio Emilia face à Wolfsburg. Une habitude de la gagne que Wendie Renard et Gérard Prêcheur ont évoqué ce mercredi en conférence de presse d'avant match. La capitaine lyonnaise qui ne compte pas se « priver » de gagner demain, une « soif de victoires » rappelée également par le coach lyonnais.
A leurs côtés en conférence de presse, Dzsenifer Marozsan qui avait fait partie de l'équipe de Francfort, vainqueure contre le PSG en 2015. Une particularité qu'elle partage avec Veronica Boquete qui elle portera le maillot parisien demain soir. Une finale 2015 évoquée par Katarzyna Kiedrzynek, la gardienne parisienne qui estime que son équipe est « plus costaud » qu'il y a deux ans.
Face à Lyon, Paris sait que les erreurs ne seront pas permises. Dernier exemple en date, cette finale de Coupe de France où Paris se fait rejoindre sur un penalty évitable. Le match se termine ensuite sur une séance de tirs aux-buts, longtemps le talon d'Achille de l'équipe lyonnaise dans les rencontres à élimination directe. Mais cette fois-ci, Lyon a appris à gérer ces moments où la force collective perd de son effet. L'an dernier, Lyon avait gagné la Ligue des Championnes aux tirs-aux-buts face à Wolfsburg, et maintenant la Coupe de France. Que reste-t-il à Paris pour prendre le meilleur ?
Alex Morgan de retour
Ce souci du détail se conjugue avec une obligation de jouer pour Paris. Ne pas se contenter d'attendre une baisse de régime, une faute lyonnaise ou un exploit individuel. Il y en aura probablement dans ce match, mais Paris devra se montrer capable de résister par le jeu. On a retrouvé cet esprit par moment en première mi-temps à Vannes, un meilleur visage que les Parisiennes doivent aussi au défi physique qu'elles ont réussi à imposer dans les premières minutes du match.
Une rugosité revendiquée par Patrice Lair qui disait espérer demain une finale encore plus dure que ce que l'on avait pu observer à Vannes pour la Coupe de France. Paris devra mettre les ingrédients, d'autant que Gérard Prêcheur peut compter sur le retour d'Alex Morgan, présente dans le groupe lyonnais même si le coach lyonnais préserve le suspense sur son éventuelle titularisation. Un choix qui dépend aussi de l'état de forme de l'attaquante étasunienne après un rétablissement express.
Mais on l'a vu en Coupe de France, Élodie Thomis peut se révéler une joueuse aussi dangereuse que sa coéquipière américaine. A Vannes, le danger est venu lorsque le jeu s'est ouvert sur les côtés dans le dos des latérales parisiennes. Pas facile de se projeter dès lors qu'il faut se préserver des accélérations de Thomis, Le Sommer et Hegerberg et dans le même temps empêcher Marozsan et Saki Kumagai de distribuer le jeu lyonnais.
Un triplé ou une première
Un décor posé, sur la pelouse de Cardiff où les deux meilleures équipes de l'Hexagone vont se retrouver pour la quatrième fois cette saison. A l'issue de ce match, Lyon pourrait s'offrir un troisième triplé, le deuxième d'affilée, une performance qui serait une première sur le continent. Du côté de Paris, Patrice Lair comme Shirley Cruz l'ont rappelé, gagner une Champions League pourrait provoquer une petite onde de choc.
D'abord parce que ce serait la première, devançant sur ce terrain les garçons pourtant promis aux sommets européens. Un trophée qui pourrait donc changer la donne à Paris, aussi bien du côté des dirigeants, des médias mais aussi du public à l'image de ce qui s'est passé à Lyon ces dernières années.
Un dénouement qui dépendra d'abord de la capacité des Parisiennes à tenir le choc athlétiquement et mentalement, alors que les Lyonnaises devront probablement se montrer patientes au risque d'être sanctionnées en contre, comme à Vannes ou lors de la défaite lyonnaise au Camp des Loges en décembre dernier. Des données que les deux équipes ont probablement en tête, avec une même impatience de jouer pour le dernier acte de cette saison.
Hichem Djemai