Après la décision inattendue de la VGA Saint-Maur de pousser ses coachs vers la sortie et la réaction de leurs joueuses, qui ont décidé de faire grève jusqu'à nouvel ordre, la capitaine Saint-Maurienne, Leila Meflah, a accepté de revenir sur la situation actuelle.

CDF : Peux-tu nous expliquer ce qu'il s'est passé cet après-midi à la Roche ?

"La direction s'est entretenue jeudi avec le coach. Elle lui a fait comprendre qu'il n'était plus le bienvenu à Saint-Maur et qu'il pouvait s'en aller. Il n'a pas voulu nous le dire avant le match contre la Roche afin de nous laisser préparer et faire notre match tranquillement. Ce n'est pas le résultat à la Roche (défaite 1-4) qui a provoqué cette décision. "

CDF : Par réaction, toutes les joueuses ont décidé d'arrêter de s'entraîner et de faire grève...

"Il nous a dit en gros que cette semaine, il ne serait pas présent pour voir comment cela se dégoupille. Dans la logique, Dani (Danilson da Cruz, aussi coach de la VGA, ndlr) a suivi en disant qu'il ne continuerait pas non plus. Et toutes les joueuses directement ont décidé de ne plus faire les entraînements et de ne pas jouer le match du prochain week-end (contre Lyon, ndlr) si on nous ne laissait pas nos coachs. On a commencé un projet avec eux et on veut le finir avec eux. Certes, il n'y a pas de résultats, on n'est pas bien classées. Mais on reste un groupe, on veut le finir. Si aujourd'hui, ils décident que les coachs ne continueront pas avec nous, alors on continuera pas avec le club. Tout le monde est d'accord là-dessus. "

CDF : Comment est l'équipe mentalement après le revers à la Roche (1-4) et ça?

"Franchement, c'est dur. Déjà le revers à la Roche 4-1, dans un match pour le maintien. On a un bon pied déjà en D2. Après, comme on dit, rien n'est joué. Et ensuite tout ça... Le moral en a pris un coup. On a toutes été touchées. Sincèrement, c'est dur. Ça fait quatre ans, qu'on bosse pour en arriver là, pour réussir ce projet. Et quand on voit que l'on décide de nous faire sortir par la petite porte comme cela, ce n'est pas correct. Mais le groupe est vraiment très très touché. Quand on l'a appris, on pleurait toutes. Je sais qu'il y a des choses plus graves dans la vie, mais ça nous a vraiment, vraiment touché."

 

CDF : Le groupe reste donc très soudé autour de ses entraîneurs...

"Ah oui totalement. Moi personnellement, j'adore le foot, j'en fais depuis 15 ans. C'est ma dernière année, je veux pas m'arrêter comme ça. Mais si je dois m'arrêter, je soutiendrai mes coachs à 100%."

CDF : Qui a pris la décision de pousser l'entraîneur vers la sortie ?

"C'est la direction de l'omnisports de la VGA Saint-Maur. Donc après, on attend des réponses cette semaine. Pour voir si on a quand même une petite chance de garder ce club là et de continuer, ou sinon ça s'arrêtera pour tout le monde au mois de décembre."

CDF : Si les coachs ne restent pas, l'avenir de l'équipe est donc clairement remis en question ?

"J'ai envie de dire l'avenir du club. Si on n'a pas nos coachs, franchement, je pense qu'il n'y aura plus de VGA Saint-Maur. Clairement. Et ça a vraiment touché les filles. Surtout que Régis et Dani, ce sont des personnes qui depuis 4 ans se battent pour nous. Ils ont fait un travail remarquable. Ils ont remonté le club comme personne ne l'a fait. Voilà quoi. Je pense que Saint-Maur est une vraie famille, on s'y retrouve tous, on prend du plaisir à être ensemble et aujourd'hui, peut-être que ça sera terminé. C'est dommage. C'est ce qui nous touche vraiment le plus, car on vivait bien ensemble malgré l'absence de résultats. J'espère vraiment qu'ils reviendront sur leur décision et que ça ne va pas s'arrêter comme ça."

CDF : L'équipe montre à quel point elle reste solidaire tout de même...

"C'est le principal, que l'on reste solidaire entre nous. On n'oublie pas ce qu'ils ont fait pour nous. Si on en est arrivé là, ce n'est pas par hasard. Là, on attend. En tout cas, cette semaine, on ne s'entraînera pas. Pour le match de Lyon, pour l'instant on n'y va pas à moins que ça s'arrange d'ici là. On verra pour la suite."

Crédit photo : Giovani Pablo, Nelson Fatagraf

Dounia MESLI