Rencontre Avec Aya Chiry

Aya Chiry, la capitaine d'une équipe féminine libanaise de futsal « Stars Academy » nous raconte le regard de son pays sur son sport.

Le football est un sport unisexe. Combattre les préjugés concernant le football féminin au Liban. Tel est la volonté de la joueuse de futsal, Aya Chiry. Aya Chiry ne vit pas du football et travaille 5 jours par semaine dans une entreprise de cosmétiques. « J'ai joué au basket et au football en même temps jusqu'en 2011. Quand j'ai été blessé au basket-ball, j'ai eu recours à une opération. A partir de ce moment, mes parents m'ont demandé de choisir entre le football et le basket, donc j'ai choisi le football. J'ai toujours aimé ce sport, je me suis senti en harmonie avec lui, c'est devenu ma vie. Ma famille était contre que je joue au football à l'exception de ma mère et de ma sœur. Ce fut un choc pour eux en particulier pour ma mère. J'ai joué pendant une période sans leur dire, mais je ne pouvais pas le cacher pendant si longtemps ». En effet comme le dit Aya, la plupart des gens au Liban ne veulent pas que leur fille joue au football et considèrent que c'est toujours et uniquement un sport masculin.

 

La situation du football féminin au Liban s'améliore!

Elle poursuit : « La situation du football féminin au Liban s'améliore, mais à un rythme très lent. En raison de la culture et du faible soutien financier de la fédération. Une première division a commencé en 2008 et elle existe toujours. L'année dernière, six équipes ont participé. Un championnat U19 féminin a été lancé et cela a été un grand succès, avec six équipes. De nombreuses joueuses ont montré leurs qualités et ont été appelé en équipe nationale des U19 à participer au tournoi U19 qui s'est tenu en Jordanie en novembre dernier. Les investisseurs pensent comme d'habitude du sport féminin que "Après tout ce sont des femmes donc elles doivent rester à la maison". C'est leur mentalité. Le championnat de futsal a plus de popularité, même si il a commencé la saison dernière, mais avec neuf équipes »

Seules deux équipes payent leurs joueuses

Au niveau du championnat de division 1, seules deux équipes payent leurs joueuses. Entre 100 et 300 $. En général pour la plupart des filles, le football est un loisir. L'équipe nationale féminine est 133e au classement FIFA. « La fédération n'a pas le soutien financier pour parrainer les clubs et les équipes nationales. La petite quantité d'argent qui entre dans la fédération, est distribué entre toutes les équipes nationales » enchaîne Aya. Capitaine de la dernière équipe nationale en 2103, Taghrid Hmede précise : « La situation de notre football est vraiment faible. Nous avons que quelques filles qui jouent et les équipes se retirent chaque année. La publicité ne nous soutient pas, afin que nous puissions rendre plus fort notre sport. La fédération ne s’intéresse pas à cette question. Les jeunes joueuses doivent être supervisées par des entraîneurs internationaux non locaux afin qu'ils puissent construire une bonne stratégie d'amélioration des équipes sur le long terme ».

Après la reconnaissance de leur championnat par la FIFA et la Fédération libanaise de football, les mentalités commencent à changer aussi. Avec le développement du football féminin dans le monde entier. « Il se répand si vite qu'il va rentrer dans notre culture » conclue Aya.

Dounia MESLI