On dit que "l'important, ce n'est pas la destination, mais le voyage en lui-même", pour Laurie Leguevaque, l'important c'est d'y aller avec un ballon de football. Et la toulousaine ne s'est pas contentée d'une seule destination, puisqu'elle a décidé de faire le "tour du monde" avec son copain et un ballon au pied. On l'a découvert à travers la vidéo de son aventure aux quatre coins du monde et on est donc allé lui poser quelques questions à ce sujet. Interview.

 

Violette dans l'âme Laurie a connu la D1, la descente en D2, la remontée en D1, puis elle a décidé de faire une pause de 2 ans pour faire le tour du monde.

Des paysages à couper le souffle, diverses cultures et milieux, des monuments historiques comme la muraille de Chine, l'opéra en Australie, sur les plages de Nouvelle-Zélande entre une séance de surf, depuis l'île de Paques, dans les montagnes du Chili, le désert de sel de Bolivie, devant les ruines du Machu Picchu... En une vidéo, Laurie Leguevaque nous a fait voyager dans des endroits lointains, que peu ont eu la chance de visiter. Avant de finir son périple autour du monde dans le stade du Toulouse FC.

Et parce qu'elle n'a pas pu rester trop longtemps loin des terrains, depuis ce mois d'octobre, la Toulousaine est de retour pour défendre les couleurs du TFC en Division d'Honneur.

 

 

Coeurs de Foot - Peux-tu te présenter brièvement ? Quel est ton parcours ?

Laurie Leguevaque - Voilà bientôt 24 ans que je suis née à Toulouse, où j’ai grandi, étudié et commencé le football. Passionnée de sport c’est à l’âge de 10 ans que je découvre le ballon rond et depuis il me suit partout où je vais ! En parallèle du TFC, j’ai terminé mes études à Toulouse, par une licence dans le tourisme d’affaires et événementiel.

Tout fraîchement rentrée de ce Tour du monde, je suis actuellement serveuse « Au Canard sur le Toit » à Colomiers et en cours d’atterrissage (rires).

 

Coeurs de Foot - Comment t'es venue cette idée de prendre un ballon et de faire le tour du monde avec ton copain ?

L.L. - Faire le Tour du monde était un rêve de petite fille, je voulais voir si la terre était bien ronde et comment c’était ailleurs. C’est à la fin d’un contrat de travail que je me suis dit « et pourquoi pas maintenant !? ». Après quelques réflexions et mon chéri à fond derrière moi, nous nous sommes lancés dans cette folle aventure ! Le football étant ma passion et un des sports le plus pratiqué dans le monde, il était impensable de partir sans un ballon. Je voulais jouer partout où j’irai, rencontrer et partager autour d’un match ou de quelques jongles. Et quelle belle idée ! C’est exactement ce que l’on a vécu !

Je ne vous cache pas qu’un ballon ça prend de la place et qu’il m’a fallu de bons arguments pour convaincre mon copain, en échange il a eu sa canne à pêche (rires). Pour la petite anecdote ce n’est pas un seul ballon qui nous a accompagné, mais au final 5 ballons différents, 5 épisodes entre perte, donation, rizière etc… et chaque histoire a sa touche de folie !

 

Coeurs de Foot - Tu étais une ancienne footballeuse, qui plus est de D1. Pourquoi as-tu arrêté ta carrière ? Pourrais-tu reprendre ?

L.L. - A la suite de ma licence j’ai eu une opportunité professionnelle qui m’éloignait de Toulouse et m’empêchait de continuer la pratique à haut niveau. J’ai fait un choix qui n’a pas été simple, mais je ne regrette pas.

Après quasiment 4 saisons éloignées des terrains, et ce magnifique voyage formateur je me suis dit que je n’étais pas encore ni trop vieille, ni trop « foutue » et que si j’avais envie de me régaler c’était maintenant, j’ai donc repris au TFC depuis octobre (en DH).

 

Coeurs de Foot - Toulouse est un club historique du football féminin, mais cela est très peu mis en avant. Est-ce que le club prête attention à sa section féminine ?

L.L. - Je ne me mouillerai pas trop par ma réponse étant donné que je n’étais pas là les deux années précédentes et que je viens juste de revenir.

Je tiens tout de même à dire que, comme dans énormément de domaines, l’égalité et la parité est un long combat. Les mœurs évoluent et de plus en plus de « moyens » sont mis en place pour développer la structure féminine, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir…

 

Coeurs de Foot - Le club descend en D2 en 2013, comment tu peux expliquer cette situation ?

L.L. - Après notre super saison couronnée par le titre de championne de France de D2 nous avons dû subir le changement de la quasi-totalité de notre staff. Et dans ces moment-là ça passe ou ça casse… La mise en place a été délicate et ce niveau de jeux et les enjeux ne pardonnent pas les erreurs. Mais là n’est pas l’unique raison, les places sont chères et la différence entre le haut et le bas du tableau a joué. On rencontre des équipes où les joueuses sont professionnelles, comparées à d’autres comme les joueuses du TFC par exemple, qui doivent allier école/travail avec le football.

 

Coeurs de Foot - Vous êtes également le premier club de l'histoire à participer au 1/4 de finale de la Ligue des Championnes. Est-ce que vous le saviez ? Qu'est-ce que ça vous fait ? Est-ce qu'à l'avenir le club pourrait mettre plus sur sa section féminine pour construire un réel projet afin de revenir dans les meilleures conditions en D1 ?

L.L. - Féministe et chauvine comme je suis, évidemment que je le savais (rire). C’est une grande fierté, bien que je n’aime pas vivre dans le passé. Mais quand j’y pense je me dis qu’elles y sont arrivées, alors le TFC serait capable de recommencer, mais en ayant les mêmes moyens que les grandes équipes françaises de D1.

 

Coeurs de Foot - Qu'est ce que tu retiens de ton aventure autour du monde ?
L.L. - Une aventure incroyable. Difficile de répondre tant en un an j'ai découvert, vécu et grandi. « Les voyages forment la jeunesse ». Ce fut un mix entre diverses émotions, sensations, souvenirs, découvertes, rencontres et expériences.
Ce que j'en retiens: des tonnes de souvenirs ! Mais surtout que la vie est belle, que nous avons beaucoup de chance, que le monde est grandiose, que nous devons prendre soin de Dame Nature (ndlr), que notre humanité peut être si envoûtante et que rêver les yeux ouverts c’est chouette !


Coeurs de Foot - Quel sera ton meilleur souvenir ?
L.L. - On a vécu des moments incroyables et libres, on a acheté des motos en Asie, vu des éléphants, joué au foot aux quatre coins du monde sur des terrains surprenants, plongé, gravit des sommets, dépassé les 5000 mètres d'altitude, vu des paysages époustouflants, rencontré des personnes formidables et tant d’autres. Mais mon plus beau souvenir restera la surprise de papa, maman et frangin à notre retour à l’aéroport. Toute ma famille était venue, ils nous attendaient avec des banderoles, sifflet et leurs sourires qui m’avaient tant manqué ! Le plus beau souvenir, c’est cette surprise en rentrant de ce périple et cette chance d’avoir une famille et des amis en or !

 

Coeurs de Foot - Tu es allée en Papouasie-Nouvelle-Guinée peut être ? Là où les bleues ont joué leur mondial... Tu as suivi un peu, via Coeurs de foot par ailleurs ?
L.L. - Pas de Papouasie pour cette fois, mais je n’ai pas posé le sac (rire).
Oui j’ai suivi leur fabuleux parcours et je suis bien déçue pour elles, mais gardons le plus important elles sont tout de même vice-championnes du monde et ce n’est pas rien ! Félicitations les Bleuettes !!!

 

Son aventure : Toulouse; Chine sous la pluie, derrière les montagnes; Vietnam, (Sapa) et à la plage; Cambodge, derrière les vestiges du temple; Laos; Thailande; Indonésie; Australie, montagne, mer, côte, opéra; Nouvelle-Zélande; Ile de Pâques; Chili; Argentine; Bolivie; Pérou et retour à Toulouse

 

Photo : DR & Pierre-Yves Beaudouin

Dounia MESLI