Alors qu'elle doit affronter les Etats-Unis ce lundi (23h, heure française, ndlr), l'équipe féminine du Mexique pourrait être privée de supporters pour ses prochains matches à domicile. En cause, la sanction attribuée à la sélection U23 masculine par la FIFA, suite à des chants homophobes de supporters, lors de leurs matches.

 

Sacré couac pour la fédération mexicaine de football (FEMEXFUT) ! Alors que sa sélection féminine est à Hartford (située à quelques kilomètres de Boston) pour affronter les Etats-Unis, l'équipe de Mónica Vergara accuse le coup. En effet, la Verde pourrait se voir infliger au moins un match à huis-clos, alors qu'elle n'a pas joué de match au Mexique devant ses fans, depuis le 10 juin 2017 ! !

La raison est simple, des chants homophobes ont été entendus lors de matches de l'équipe U23 masculine. Initialement, la sanction devait être purgée par l'équipe nationale masculine senior, lors de ses deux premiers matches de qualification à la Coupe du monde en septembre et octobre. De Luisa, a évoqué au média Reforma, la possibilité de purger une partie de la sanction en programmant un match amical pour l'équipe féminine, lors de la prochaine fenêtre amicale internationale, du 13 au 21 septembre.

Selon les médias américains, la sanction peut se répercuter sur les autres équipes nationales mexicaines, y compris la sélection féminine, car la FIFA n'aurait pas explicitement stipulée quelle équipe devra en prendre la charge. "La sanction fait référence aux deux prochains matches officiels à domicile qui seront joués par des représentants de la Fédération mexicaine de football indépendamment de leur catégorie" peut-on lire dans le communiqué envoyé à ESPN Mexico.

Le président de la Fédération Mexicaine de Football, Yon de Luisa, a annoncé tout faire pour éviter à la sélection masculine une disqualification pour les éliminatoires de la Coupe du Monde 2022, quitte à partager la sanction avec les différentes équipes nationales, y compris la sélection féminine. Les masculins devraient ainsi jouer à huis clos leur premier match de qualification pour la Coupe du monde, le 2 septembre contre la Jamaïque à l'Estadio Azteca et pourraient jouer contre le Canada le 7 octobre sans restrictions.

Ni la FEMexFUT, ni la FIFA n'ont réagi à cette polémique, mais Yon de Luisa a pointé du doigt l'instance dirigée par Gianni Infantino et demande à avoir plus de clarté sur cette sanction. Selon lui, la FIFA n'a pas précisé quelle équipe serait sanctionnée. Le Mexique qui a déjà été condamné à 15 amendes depuis 2015 pour les mauvais comportements de supporters dans les tribunes, a mis en place une campagne médiatique et des vidéos d'annonce de service public ont été diffusées dans les stades avant et pendant les matchs de l'équipe nationale pour lutter contre cela, sans grand succès et sans même inclure les joueuses touchées par cette cause.

Un vrai coup dur si cela se confirme, car l'équipe féminine du Mexique se compose de joueuses, faisant partie de la communauté LGBTQ+, dont Stephany Mayor ou encore Bianca Sierra. En 2016, ces deux joueuses avaient publiquement annoncé leur homosexualité, et Leonardo Cuellar (1998-2016, ndlr) avait alors décidé de ne plus convoquer Stephany Mayor. Suite à cet événement, Mayor et Sierra s'étaient installées en Islande, avant de revenir au Mexique suite à la nomination de Roberto Medina (2016-2018, ndlr) un an plus tard.

 

Photo : Selección Nacional de México

Karim Erradi