Parmi les Oranjes, Jackie Groenen fait partie du coeur de l'équipe du pays hôte de cet Euro 2017. Au milieu de terrain, la Néerlandaise apporte sa vision de jeu et souvent la dernière passe pour le trio offensif, généralement vers Shanice van de Sanden, Lieke Martens ou encore Vivianne Miedema. Joueuse du match contre la Suède en quart de finale, on l'a interviewé avant Pays-Bas/Angleterre demain soir.
Pour tous les commentateurs anglais de demain, quelle est la manière correcte de prononcer votre nom ?
Jackie Groenen - (sourire) C'est un peu difficile [à prononcer], on dit "Shak-ie Hroan-an", mais c'est difficile pour les Anglais. Donc je pense que c'est plus facile de dire Jackie (sourire).
"Tout le monde a ses petits points qu'il veut améliorer"
En lisant la presse locale anglaise, beaucoup de gens ont été très impressionnés par vos performances en particulier, certains ont déclaré que vous étiez la meilleure joueuse du tournoi. Avez-vous personnellement été heureuse avec vos performances ?
J. G. - Bien sûr, je suis contente, nous avons gagné tous les matchs jusqu'à maintenant. Ouais, je suis contente. Bien sûr, j'ai mes petits points que je veux améliorer, mais je pense que tout le monde a ses petits points qu'il veut améliorer. Ce sont simplement des détails. Bien sûr, je suis heureuse de la façon dont les choses se passent. Je suis contente d'être dans l'équipe. Je suis contente de jouer. Je veux juste montrer ce que je peux faire, c'est une grande étape. Je suis surtout heureuse, parce que nous sommes en demi-finale.
Et vous étiez une professionnelle au judo, n'est-ce pas ?
J. G. - J'avais l'habitude de le pratiquer quand j'étais plus jeune. J'ai fait des tournois européens à un niveau junior, avec les moins de 17 ans mais j'ai arrêté à l'âge de 15 ans.
Y a-t-il des mouvements que vous utilisez toujours ?
J. G. - Je pense que c'est bon pour moi sur le terrain [d'avoir pratiqué le judo]. Je ne suis évidemment pas la plus grande joueuse sur le terrain, mais je sais comment rester sur mes pieds et comment utiliser mon corps. De cette façon, oui bien sûr je pense que c'est une bonne chose.
En bref, pourriez-vous nous parler un peu de votre temps à Chelsea svp ? Avez-vous aimé vivre à Londres et pourquoi pensez-vous que cela ne s'est pas pérennisé là-bas pour vous ?
J. G. - J'ai aimé cette expérience en Angleterre. Chelsea est un excellent club, nous avions tous les équipements. J'ai été très impressionnée par la façon dont Chelsea a pris les choses en main, c'était un bon moment pour moi là-bas. J'ai eu une bonne première saison, mais je n'ai pas beaucoup joué la deuxième saison. Bien sûr, j'étais heureuse de pouvoir aller à Francfort. Depuis Francfort, j'ai joué chaque minute. Je remercie énormément Chelsea pour cela, mais je suis contente des choix que j'ai fait par la suite.
Et maintenant dans ce tournoi, qu'est-ce que ça vous fait de jouer devant des spectateurs et dans des stades plein partout dans le pays ? Est-ce le plus beau rêve d'une carrière ?
J. G. - C'est incroyable, c'est fou. Bien sûr, nous savions que cela allait être énorme, mais je pense que personne ne s'attendait à ce que l'Euro soit si énorme. Cela a été formidable pour le pays, j'espère que c'est tout aussi bon pour le [développement du] football féminin ici. Pour moi personnellement, jouer dans un stade complètement orange, c'est incroyable.
Jeudi, l'Angleterre jouera sans Jill Scott que vous avez rencontré sur les terrains anglais. Pensez-vous que la perte d'un élément si important pour l'Angleterre sois préjudiciable ? Et que pensez-vous de Jade Moore, une joueuse peut-être similaire à vous ?
J. G. - Bien sûr, je connais Jill, j'ai joué contre elle évidemment, elle est physique, forte, elle est bonne dans les airs, elle est bonne avec ses pieds, donc je pense que ce sera une grosse perte pour l'Angleterre qu'elle ne soit pas là. Ils ont une bonne équipe, donc je suis sûre qu'ils peuvent mettre quelqu'un d'autre et qui soit aussi bon.
Et Jade, j'ai joué contre elle aussi, je sais ce qu'elle peut faire, je sais comment elle joue, c'est une bonne joueuse. Bien sûr, nous respectons les joueuses anglaises, mais nous voulons essayer de jouer notre propre jeu et voir ce qui se passe.
Êtes-vous peut-être un peu surprise de ne pas jouer la France dans cette demi-finale?
J. G. - Pas vraiment surprise, leur confrontation [France/Angleterre 0-1] pouvait aller dans les deux sens (la France a dominé le match, mais s'est inclinée sur un but de Jodie Taylor sans parvenir à revenir au score et renverser la vapeur). La France avait ses chances. Pas particulièrement surprise de ce fait là, non.
On m'a dit que l'une de vos meilleures amies à Francfort est Kathrin Hendrich (Allemagne) et nous avons vu combien elle était déçue d'avoir été éliminée. Avez-vous été en contact avec elle?
J. G. - Oui bien sûr, nous nous sommes envoyées des sms, je l'ai appelée après le jeu aussi. Bien sûr, nous nous sommes souvent parlé via des messages, nous sommes amies. Nous avons parlé comme amies, pas comme joueuses de football. Nous n'avons pas parlé du jeu ou des matches, nous avons simplement parlé de la vie.
Enfin, si le tournoi se termine aujourd'hui, quel a été votre meilleur moment jusqu'à présent ou espérez-vous que le meilleur moment reste à venir?
J. G. - Je ne sais pas, le plus marquant a été le premier match [contre la Norvège], parce que j'ai bien joué et c'était le début, c'était la première grosse étape. J'espère que tout le monde oubliera ce match et que nous irons en finale.
Interview : Asif Burhan