Les jeux peuvent donner l'impression d'être déjà faits dans le groupe D, avec l'Angleterre et l'Espagne qui semblent en position de force pour prendre les deux places qualificatives de cette poule. Deux formations qui ont marqué de nouveaux points au printemps dernier lors des tournois de l'Algarve et de la She Believes Cup.

 

Espagne : l'équipe qui monte

 

L'Espagne d'abord qui a remporté l'Algarve Cup au mois de mars, après avoir battu des équipes de premier plan avec le Japon puis le Canada en finale, sans oublier la Norvège et l'Islande que l'Espagne pourrait retrouver en quart-de-finale. Cette victoire de l'Espagne, c'est la première dans un tournoi international de ce niveau, ce qui confirme la progression de la Roja, qui fait d'ores et déjà partie des meilleures sélections européennes dans les catégories de jeunes.

 

Pour appuyer les ambitions espagnoles, on peut aussi parler du parcours du FC Barcelone en Champions League, avec une première demi-finale dans la compétition pour un club espagnol. Le club catalan qui compte huit des vingt-trois joueuses sélectionnées par Jorge Vilda, dans un championnat d'Espagne où le Barça a du céder face à l'Atlético Madrid qui compte aussi huit joueuses au sein de la Roja pour l'Euro.

 

Le signe d'une densité au sommet du football espagnol, avec un sélectionneur qui s'est même permis de se priver des deux trentenaires Sonia Bermudez et Veronica Boquete, deux joueuses pourtant incontournables en sélection ces dernières années. Malgré ces dispositions, l'Espagne semble encore accuser un temps de retard sur l'Angleterre.

 

Angleterre : Prêtes pour l'exploit ?

 

Comme le Barça en Espagne, le football anglais a vu Manchester City se frayer un chemin jusqu'au sommet du football européen, parvenant même à faire douter l'Olympique Lyonnais en demi-finale de la Champions League. En championnat, les Spring Series ont vu Chelsea ravir le titre aux Citizens, deux équipes bien représentées dans la sélection de Mark Sampson.

 

L'Angleterre peut également s'appuyer sur sa performance il y a deux ans en Coupe du Monde où les Anglaises étaient montées sur la troisième marche du podium, en battant l'Allemagne lors du match pour la troisième place. De son côté, l'Espagne est encore dans l'attente d'un premier exploit dans un tournoi majeur.

 

Pendant que la Roja remportait l'Algarve, l'Angleterre parvenait à battre les États-Unis (0-1) sur leur pelouse lors de la She Believes Cup grâce à un but d'Ellen White en toute fin de match. Si dans le même tournoi, l'Angleterre s'est inclinée face à la France et l'Allemagne, ce résultat confirme la capacité des coéquipières de Steph Houghton à tenir le choc face à n'importe quelle équipe, et donc de pouvoir se mêler à la lutte pour la victoire finale.

 

Le match entre l'Espagne et l'Angleterre sera d'ailleurs intéressant à suivre avec une vraie opposition de style entre une équipe espagnole dont le jeu repose notamment sur sa capacité à conserver le ballon tandis que l'Angleterre excelle sur les attaques rapides, déclenchées grâce au pressing incessant du collectif anglais. Deux équipes qui devraient donc se disputer la première place, qui aura son importance puisqu'elle devrait permettre d'éviter de retrouver la France dès les quarts-de-finale.

 

Écosse : l'ombre de Kim Little

 

À leurs côtés, on retrouvent deux équipes réputées plus « modestes » mais qui n'auront donc rien à perdre dans ce groupe D. L’Écosse comme le Portugal vont découvrir cet été le privilège de participer à une phase de finale de l'Euro, le Portugal qui avait d'ailleurs été le dernier pays qualifié à l'issue du barrage face à la Roumanie.

 

L’Écosse devra composer avec l'absence de Kim Little, qui risque de manquer cruellement dans une équipe dont elle était l'une des leaders, et assurément l'une des meilleures joueuses. Comme Little, elles sont quelques unes à jouer dans les meilleurs clubs anglais : Jane Ross (Manchester City), Caroline Weir (Liverpool) ou la toute jeune Erin Cuthbert (Chelsea), sans oublier Lisa Evans qui vient de rejoindre Arsenal après deux saisons au Bayern Munich. Autant de joueuses dont l’Écosse aura besoin pour créer la sensation dans ce groupe D.

 

Portugal : Ne pas faire de complexes

 

Le pari semble encore plus hasardeux pour le Portugal, qui apparaît comme le petit poucet de cet Euro. Comme l’Écosse avec l'Angleterre, le Portugal retrouvera sa voisine espagnole, les deux équipes qui étaient déjà ensembles lors de la phase de qualifications. Dans le groupe 2, les deux matches s'étaient soldées par des victoires de l'Espagne (2-0 et 4-1), le Portugal accrochant finalement les barrages aux dépens de la Finlande lors de la dernière journée. Plus récemment, l'équipe portugaise a subi trois revers lors de l'Algarve Cup, à chaque fois face à des équipes européennes (Danemark, Norvège et Russie) dont un cinglant 6-0 face aux Danoises.

 

La sélection de Francisco Neto qui a le mérite de chercher à s'exprimer via un jeu construit, même si la réussite devant le but n'est pas forcément au rendez-vous. Une efficacité qui pourrait faire la différence entre de la simple figuration et la possibilité pour les coéquipières d'Ana Borges d'aller chercher des points dans cet Euro.

 

 

Groupe D – Les programme des matches

 

Mercredi 19 juillet

Espagne - Portugal: (18h)

Angleterre - Écosse: (20H45)

 

Dimanche 23 juillet

Écosse - Portugal: (18h)

Angleterre - Espagne: (20h45)

 

Jeudi 27 juillet

Portugal - Angleterre: (20H45)

Écosse - Espagne: (20H45)

 

Hichem Djemai