L'analyse de Gaëtane Thiney après la défaite à domicile du Paris FC face à l'Olympique Lyonnais, avec du positif à retenir malgré le résultat du jour.

 

« Défaite sévère. Le score ne reflète pas forcément le match. Après, on les connaît, elles sont très efficaces. Et puis, je pense qu'en deuxième mi-temps, on arrivait quand même à maîtriser la balle et enchaîner les passes et les séquences.

On se découvre un peu plus et du coup ça leur laisse plus d'espaces, c'est ce qui leur permet aussi de se créer plus d'occasions. Donc, c'est soit on reste très disciplinées à défendre et on prend pas de buts comme en première mi-temps soit on s'ouvre et on risque d'en prendre un peu plus.

C'est vrai que quand on prend le premier but, après c'est difficile. Soit on essaye de maintenir le 1-0 et on tient jusqu'au bout, soit on commence à attaquer un petit peu, c'est ce qu'on a fait, on a pris des buts en contre et voilà, c'est des choix. On est joueuses et c'est comme ça, mais je pense que le 4-0 n'est pas mérité. »

 

En plus juste avant le premier but lyonnais, vous avez une très bonne opportunité avec Mathilde Bourdieu et Inès Jaurena.

Oui, c'est moi en plus. Je lance Mathilde et Mathilde me la remet et je garde le ballon dos au jeu. Inès me dit : « Laisse » pour frapper... Et en fait, comme je vois la Lyonnaise, je veux la décaler. Et on se comprend pas et on se tire dedans, c'est dommage. Et puis, il y a la frappe à 1-0, où Sarah Bouhaddi fait une super claquette et sinon ça fait 1-1, et un super quart-d'heure pour terminer le match.

C'est des petits détails comme d'habitude. On le sait, il faut marquer contre Lyon pour les faire un peu douter. On l'a pas fait, il faut continuer à travailler. »

 

Après Montpellier et le PSG, c'est de nouveau un match où vous êtes assez proche de Lyon. Il manque assez peu de choses finalement ?

« Oui, c'est aussi la prise d'expérience. Je pense que par rapport à Lyon, Montpellier et Paris Saint-Germain, c'est ça, l'expérience qu'on a en moins. Chaque année, on en gagne un peu plus. En face, il y a des joueuses internationales qui jouent des compétitions internationales [Ligue des Championnes], nous on en a très peu, pas du tout même. Et on a une moyenne d'âge qui est très jeune, donc c'est des matches qui vont les faire progresser. (…)

Je pense qu'on a une équipe pour embêter tout le monde. On a peut-être cette année une équipe de Coupe de France donc j'espère qu'on ira loin et qu'on aura les matches qui basculent dans notre sens. Ce qui est sûr, c'est qu'il faut nous fixer des objectifs, et l'objectif c'est de battre Paris ou Montpellier sur cette deuxième partie de saison. Je pense qu'on a les moyens. »

 

Les dix dernières minutes du match ont été difficiles avec notamment ces trois buts encaissés. Est-ce que ce qui s'est passé aujourd'hui sur cette fin de match peut être utile pour la suite ?

« Sur la fin de match, le problème c'est qu'on veut continuer à jouer et on devrait verrouiller. Mais on a envie de marquer un but, et oui on aurait sûrement dû verrouiller, attendre que le match se finisse et puis que tout le monde attende dans la tribune que le ballon fasse de l'arrière à l'arrière et que nous on fasse un footing d'un quart-d'heure.

On n'a pas pris cette option. On a pris l'option d'essayer de relancer court encore, même à la 80e, à 3-0. Il faut essayer de prendre confiance en soi. Et face à ces joueuses-là, prendre confiance en soi avec le ballon, c'est comme ça aussi. Souvent, tout le monde garde le résultat, mais nous dans nos objectifs de travail, individuel et collectif, c'est important. »

 

Au match aller, vous aviez encaissé une lourde défaite. Est-ce que ce match était resté dans les têtes, notamment ces derniers jours en préparant ce nouveau rendez-vous face à Lyon ?

« Oui, pour l'honneur, par rapport au résultat. Après, on a marqué les deux seuls buts que Lyon a pris cette année. Donc c'était quand même quelque chose d'important. Et on les embête toujours parce qu'aujourd'hui, je pense qu'on était pas loin de marquer le troisième.

Ce qu'on garde du match aller, c'est assez paradoxal. L'année dernière on a perdu 1-0 à domicile [face à Lyon] et j'ai le souvenir d'un match qui était horrible à jouer parce qu'on a fait justement que courir sans jamais toucher la balle. Et le match où on perd 9-2, on a réussi à faire des séquences de passe, à se créer des occasions donc presque je dirais que j'ai pris plus de plaisir à jouer ce match-là, mais voilà le résultat c'est pas ça, donc faut trouver un juste milieu. »

 

Encourageant avant le derby en Coupe de France face au Paris Saint-Germain ?

« Dans le contenu, tout ceux qui étaient présents ont vu qu'on progresse, qu'on a plus de sérénité dans l'utilisation du ballon, beaucoup plus solide défensivement. Alors oui, on a encore cette faille à 1-0 de s'écrouler un petit peu, même si derrière on a une occasion. Donc voilà, on est dans la progression et prendre 4-0 contre Lyon, c'est pas honteux (…) Il faut continuer à travailler, et on est sur la bonne pente, en tout cas. »

Hichem Djemai