La réaction toute en lucidité d'Eve Perisset, joueuse cadre et expérimentée du PSG, après le match nul (1-1) contre Montpellier pour le compte de la 11e journée. La latérale parisienne sait que ça sera difficile, mais garde encore l'espoir de titre en championnat cette saison !

 

Journaliste - Eve on imagine beaucoup de frustration après ce match nul (1-1), alors que vous meniez et que vous aviez plutôt le contrôle du match ?

Eve Perisset - Oui, on avait le contrôle de la rencontre. Après on n'a pas réussi à marquer ce deuxième but, qui nous aurait fait du bien. Je pense qu'on aurait pu éviter ce but, mais bon c'est le foot, on va continuer à travailler et vite se remettre dans le bain, parce que la semaine prochaine y'a le derby contre le Paris FC.

 

Journaliste - Vous êtes en colère contre vous-même ?

E. P. - Oui il y a beaucoup de frustration [surtout], parce que je pense qu'avant ce but [de l'égalisation], on aurait pu marquer deux voir trois buts, car on avait les occasions, que ça soit en première mi-temps et en début de deuxième mi-temps.

Après voilà on fait une petite erreur et on le paye cash, on n'a pas réussi à remettre du rythme pour aller chercher ce deuxième but. Maintenant [c'est fait] il va falloir analyser les choses qu'on n'a pas fait de bien ce soir, pour ne plus les reproduire sur les prochains matches.

 

Coeurs de Foot - C'est vrai que Montpellier a tout fait pour vous contrecarrer plus que d'essayer de vous mettre en danger [sur leurs occasions], et vous prenez un but un peu casquette (insolite), donc c'est d'autant plus rageant de perdre des points sur ce match de cette façon ?

E. P. - Elles étaient bien en place, mais c'est vrai qu'elles n'ont pas eu beaucoup d'occasions. (rires nerveux) Et c'est vrai que nous on a les occasions, et on n'est pas efficaces, c'est le haut niveau, ça se joue sur des détails. Maintenant on a fait match nul ce soir, mais le championnat n'est pas encore fini, il faut continuer à travailler, il y a encore beaucoup de matches qui vont arriver. Il faut repartir de l'avant dès lundi matin.

 

Coeurs de Foot - Est-ce que vous étiez trop confiantes sur ce match ? Vous ne vous attendiez pas à ce que ça soit un match piège peut être ?

E. P. - Non non parce que c'est quand même Montpellier en face, c'est un concurrent direct [pour la deuxième place]. On savait que ça allait être un match difficile. Je pense qu'on aurait pu se le rendre beaucoup plus facile dès la première mi-temps, car on a les occasions pour marquer. Il fallait concrétiser, ce qu'on n'a pas réussi à faire ce soir, et malheureusement on n'a pas été solides défensivement pour ne pas encaisser ce but...

 

Coeurs de Foot - Il manquait des joueuses au coup d'envoi, comme Katoto (ou encore Irène Paredes en défense), ça a aussi été un point faible du onze de départ, et la sortie de Sara Dabritz sur blessure, ça vous a peut être un petit peu impacté [mentalement] également ?

E. P. - Oui c'est sûr ! Quand une fille se blesse on est toujours [impactées psychologiquement]. On a du mal pour elle, parce que c'est vrai que c'est une fille importante [pour l'équipe]. On a besoin vraiment de tout le monde, que ça soit de Sara ou de Marie. J'espère que pour Sara ça ne sera pas trop grave et qu'elle sera vite sur les terrains.

 

Journaliste - La période est un peu compliquée, une victoire en quatre matches et la fin de l'année qui approche, après beaucoup de matches. Vous sentez peut être un petit peu de fatigue ?

E. P. - Pas spécialement ! On est conditionnées pour enchaîner beaucoup de matches et je pense que ça serait se chercher des excuses de dire qu'on est fatiguées. Certes on approche de la fin de la première partie de saison, mais on travaille pour être compétitives jusqu'à l'année à chaque fois.

Maintenant on a encore fait un faux pas ce soir, et il va falloir qu'on repart vite de l'avant pour gommer [ces erreurs] et pour gagner tout jusqu'à la fin du championnat [à présent].

 

Journaliste - Le but vient d'un déboulé plein axe, on a le sentiment globalement qu'il y a eu un problème, un creux entre le milieu et la défense. C'est quelque chose à corriger ?

E. P. - (elle le coupe) Oui après j'ai pas encore revu le match et le but, donc c'est vrai que c'est difficile de parler de ça maintenant. On va regarder, on va visionner la vidéo, et on va analyser [toute la rencontre] pour ne plus refaire cette erreur là [d'être pris à défaut plein axe].

 

Journaliste - En cas de victoire de Lyon ce dimanche 8 décembre, il peut prendre 5 points d'avance. Ça complique les choses pour aller chercher ce titre en championnat, même si bien sûr ce n'est pas encore fini ?

E. P. - Oui c'est sûr qu'on laisse encore des points ce soir (samedi 7 décembre 2019) à Lyon. Après comme vous avez dit, la saison n'est pas encore terminée, je pense qu'il y a encore beaucoup de matches [à jouer]. Maintenant ça sera à nous de faire un sans faute, jusqu'au match retour [contre Lyon] pour se donner les moyens de croire encore au titre [en championnat].

 

Coeurs de Foot - Le match que vous attendez sûrement le plus, ça doit être celui d'Arsenal en Ligue des Championnes, par rapport au titre aussi. Tu t'es un peu révélée lors du match retour de Ligue des Championnes face au Bayern au Parc des Princes de ton côté, il y a quelques saisons de cela, pour arracher votre qualification. Est-ce que c'est un match que vous attendez avec impatience, vous vous préparez pour ces gros matches là ?

E. P. - Non parce que c'est encore loin (sourire). Il y a encore beaucoup de matches [avant]. Non c'est vrai en plus, ce n'est qu'au mois de mars, il y a beaucoup d'échéances entre temps, notamment il y a le match du week-end prochain [contre le Paris FC], qui va être une rencontre très importante, très difficile. Il va falloir bien travailler cette semaine pour bien préparer la confrontation et bien finir l'année 2019.

 

Coeurs de Foot - Mais c'est un match excitant tout de même, ce match contre Arsenal, dans une carrière de joueuse ?

E. P. - Ah bah oui, toujours ! C'est vrai que ça va être une très belle affiche, et j'espère qu'on répondra présente en Ligue des Champions, mais on a encore le temps pour ça [pour y penser] (sourire).

Dounia MESLI