Les joueuses de l'équipe du Danemark et la DBU (fédération danoise) ont trouvé un terrain d'entente, comme annoncé aujourd'hui par les deux parties. Cela s'est traduit par la signature d'une convention collective d'une durée de quatre ans, à compter du 1er septembre 2017. Un accord qui va notamment impliquer un investissement supplémentaire de deux millions de couronnes danoises (environ 269 000 euros) de la part de la DBU en faveur de son équipe féminine.
C'est une avancée que les joueuses danoises ont peut-être payé cher, à la suite de cet accord signé aujourd'hui avec la fédération. La semaine dernière, l'UEFA annonçait les sanctions prises à l'encontre du Danemark suite à l'annulation du match entre la Suède et la sélection danoise, dans le cadre des qualifications pour la Coupe du Monde 2019 en France. Un match annulé en plein bras de fer entre les joueuses et la DBU autour de la nouvelle convention collective pour l'équipe nationale féminine.
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Le verdict de la confédération européenne avait été perçue comme modéré par Sanne Troelsgaard, l'une des cadres de la sélection danoise, alors que l'on craignait une exclusion du Danemark des éliminatoires. Consciente du potentiel explosif d'une telle décision, l'UEFA a tranché avec une défaite sur tapis vert (3-0) pour le Danemark face à la Suède, une amende de 20.000 euros pour la fédération danoise, et une période probatoire de 4 ans pendant laquelle l'équipe du Danemark risque à tout moment une exclusion des compétitions organisées par l'UEFA.
Cette dernière clause a peut-être participé à faire avancer les discussions. Car si le Danemark ne joue pas de matches qualificatifs sur cette fin d'année 2017, une sanction plus définitive aurait pu tomber l'année prochaine en cas d'enlisement. La détermination des joueuses danoises a donc payé, même si elle risque de leur coûter une qualification pour la Coupe du Monde et de facto pour les Jeux Olympiques 2020, alors qu'elles ont été finalistes du dernier Euro. Dans le même groupe que la Suède, les coéquipières de Pernille Harder savent qu'il faudra désormais un parcours sans-faute et un exploit face à la Suède pour s'assurer une place au Mondial.
Dans l'immédiat, les sommes obtenues par l'équipe danoise sont proches de celles attribuées par la fédération norvégienne il y a quelques semaines, avec un accord qui mettait "à égalité" les joueuses et les joueurs de l'équipe nationale. Au total, ce serait 4,4 millions de couronnes (environ 591.500 euros) qui seraient allouées pour l'équipe féminine danoise dont 2,8 millions de couronnes (environ 376.340 euros) pour payer les indemnités au moment des regroupements de l'équipe nationale et les primes de matches. Ces dernières sont augmentées et généralisées à l'ensemble des rencontres (y compris amicales) jouées par l'équipe du Danemark.
Une partie du budget est consacrée à une meilleure prise en charge médicale des joueuses et également pour l'amélioration du matériel et des conditions d'entraînement des joueuses lors des rassemblements. Une meilleure prise en charge et un meilleur encadrement des joueuses, avec également d'autres closes prévues, tandis que la fédération s'assure de ne pas apparaître comme "l'employeur" des joueuses de l'équipe nationale et donc malgré tout de limiter ses responsabilités légales vis-à-vis des joueuses.
A l'issue de ces négociations, la capitaine de l'équipe danoise, Pernille Harder a décrit cet accord comme "un pas très important [fait] dans la bonne direction pour le football féminin au Danemark".