Alors que le président de l'Olympique Lyonnais s'active depuis plusieurs semaines pour mener à son terme la saison en Ligue 1 masculine, Jean-Michel Aulas s'est également prononcé pour une reprise de la D1, ce matin au micro de France Info.

 

Une prise de position qui intervient alors que la FFF a acté l'arrêt de la saison le 28 avril dernier, suite aux décisions du gouvernement de suspendre l'ensemble des compétitions sportives face à l'épidémie de COVID-19. Le président de l'OL a évoqué un 14e titre qui « n'a pas encore été fêté », et considère que le recours déposé par l'Olympique Lyonnais devant le Conseil d’État, a pour vocation d'obtenir la reprise de la Ligue 1 masculine, mais aussi de la D1.

 

Suivre l'exemple de l'Allemagne ?

Jean-Michel Aulas a estimé que « toutes les compétitions devaient aller à leur terme » notamment en raison de l'engagement de l'OL mais aussi du Paris Saint-Germain dans les compétitions européennes féminines et masculines. Évoquant la reprise du championnat d'Allemagne, il estime que Lyon risque d'être défavorisé pour son éventuel quart de finale de Ligue des Championnes face au Bayern Munich.

Lyon est arrêté depuis le mois de mars, tandis que le club bavarois disputera la fin de saison en Frauen-Bundesliga, avec une dernière journée le 28 juin. Des matches qui, selon Jean-Michel Aulas, pourraient donc compter en cas de maintien au mois d'août de la phase finale de la Ligue des Championnes.

Une perspective d'été européen qui devrait également influer sur le marché des transferts, en fonction des règles édictées par l'UEFA concernant les joueuses éligibles pour jouer cet été. Une problématique qui concerne également la FFF en cas de maintien des demies et de la finale de la Coupe de France en août prochain.

Cette annonce du président de l'OL intervient alors que le débat fait rage concernant une éventuelle reprise de la Ligue 1 masculine. Dans le reste de l'Europe, nombre de championnats masculins pourraient reprendre dans le courant du mois de juin, suivant le mouvement initié par la Bundesliga allemande.

 

Sur un pied d'égalité ?

Pourtant, cette tendance n'est pas forcément suivie dans les championnats féminins. Si la Frauen-Bundesliga va également reprendre (on peut aussi citer la Damallsvenskan en Suède), ce n'est pas le cas en Espagne ou encore en Angleterre, deux pays où le championnat féminin est définitivement arrêté pour cette saison alors que les garçons pourraient reprendre au mois de juin.

Une question de cohérence qui a, par exemple, été soulignée par Didier Deschamps, le sélectionneur de l'équipe de France masculine, dans une interview publié ce mercredi dans le journal Le Parisien. Le coach des Bleus estime que la reprise en Espagne et en Angleterre répondait « en premier lieu à une problématique économique ». La preuve selon lui ? Les deux fédérations « ont décidé de ne pas reprendre les championnats féminins, lesquels génèrent beaucoup moins de recettes. Ça veut tout dire ! »

Un an après la Coupe du Monde en France, la décision du gouvernement d'arrêter les compétitions sportives dans le pays a imposé une cohérence de fait entre les championnats féminin et masculin. Cette égalité de traitement avait été notamment réclamée par l'internationale tricolore et attaquante de l'OL, Eugénie Le Sommer. Avant que la FFF n'acte l'arrêt de la saison en D1, elle avait expliqué sur Europe 1 qu'il y aurait un « sentiment d'injustice » si la Ligue 1 reprenait alors que la D1 resterait à l'arrêt.

Quelles que soient les motivations de Jean-Michel Aulas, le président de l'OL a choisi de lier à son tour la D1 et la Ligue 1. L'audience au Conseil d’État est prévue le 4 juin prochain, créant désormais un improbable suspense sur une éventuelle reprise de la D1 cet été.

 

Photo: A. Martin / L'Equipe

Hichem Djemai