Après la victoire de l’Italie face à l’Australie, nous avons eu l’occasion d’échanger avec Cristiana Girelli, l’une des joueuses emblématiques de la Squadra Azzura. Un sentiment de fierté, avec cette victoire obtenue à l’occasion du retour de l’Italie en Coupe du Monde, 20 ans après.
« C’est vrai que c’était étrange pour nous comme c’était le premier match avec la VAR. Pour être honnête, c’était particulier d’attendre, pour savoir s’il y avait but ou non. Mais, cette équipe a montré à de nombreuses reprises que nous avions beaucoup de cœur et de caractère. Nous étions en train de perdre 1-0 face à une équipe aussi forte que l’Australie [et] aujourd’hui l’Italie a de nouveau montré ces qualités. »
Avant ce match, est-ce vous imaginiez pouvoir battre l’Australie ?
« Oui, ces derniers jours, nous y avons pensé, mais nous savions que ce serait difficile. Nous connaissons aussi nos forces, et nous savions que nous allions faire de notre mieux. Aussi un peu de chance. Avec cette générosité, nous sommes capables d’aller chercher ces grands résultats. Vous savez, pour nous, cela fait 20 ans et revenir comme ça et remporter le premier match, c’est énorme.
Vous avez gagné en revenant de l’arrière. Lorsque vous étiez menées 1-0, quels étaient les mots entre vous pour pouvoir rester dans le match ?
« A la mi-temps, nous avons surtout parlé de comment ne plus subir leur pressing. Nous savions que c’était une équipe athlétique et c’était vraiment un combat. Chaque tacle, chaque duel était très dur. Nous avons surtout dit qu’il fallait revenir en seconde période avec plus d’agressivité. Nous savions que nous aurions des occasions de marquer, et qu’il fallait améliorer la qualité des dernières passes. Et finalement, nous avons obtenu ce très bon résultat.
Sur Barbara Bonansea, double-buteuse dans ce match :
« Nous étions très étonnées parce que Barbara n’a pas l’habitude de marquer avec la tête (rires). La réaction était : « Oh Mon Dieu ! Qu’est ce qu’il se passe ? » (rires). Nous sommes une équipe avec beaucoup de talent et d’individualités fortes. Même sur le banc, les joueuses qui entrent en jeu ont le même niveau que celles qui sont sur le terrain. Tout ça est important dans une compétition comme la Coupe du Monde. »
Comme vous l’avez dit, c’est la première participation de l’Italie depuis 20 ans. Comment cela est perçu en Italie ? Comment les gens vous en parlent ?
« En Italie, cette [participation en Coupe du Monde] à une signification forte. L’an dernier, le 8 juin nous nous sommes qualifiées pour la Coupe du Monde [après une victoire 3-0 face au Portugal, ndlr], et aujourd’hui nous sommes le 9 juin, un an après. Nous avons validé cette qualification, et nous avions le sentiment que nous étions en train de faire bouger les choses en Italie. Nous ne sommes pas encore connues, nous n’avons peut-être pas la reconnaissance que nous pourrions mériter.
Cette année beaucoup de choses ont changé, avec Sky Sports [devenu diffuseur de la Série A féminine], les télévisions, les médias qui sont venus nous voir, découvrir notre sport. Nous savons que nous faisons quelque chose d’important pour notre mouvement. Après, nous sommes ici pour essayer de gagner des matches, les uns après les autres, mais avant tout essayer d’inspirer les nouvelles générations, de croire dans les jeunes filles qui aujourd’hui jouent au football. Nous sommes tout simplement ici pour que l’Italie soit fière de nous. »
Photo: Getty Images / FIFA
Hichem Djemai