La Coupe d’Asie des Nations touche à sa fin en Inde, avec une victoire finale pour la Chine qui remporte le trophée après avoir été menée de deux buts en finale par la Corée du Sud. À Navi Mumbai, les Steel Roses (Roses d’Acier) l’emportent finalement dans le temps additionnel (3-2) et se sont adjugées leur neuvième trophée continental, le premier depuis 2006. On connaît également les six équipes qualifiées pour la Coupe du Monde l’an prochain...

 

C’est un retour en grâce pour la Chine qui remporte de nouveau un trophée continental, après avoir été reléguée au second plan par le Japon et l’Australie. Parmi les meilleures sélections du monde dans les années 1990, l’équipe chinoise ne semblait plus en mesure de jouer les premiers rôles sur la scène internationale, et même au niveau continental. La Chine était absente des trois dernières finales en Coupe d’Asie, alors qu’elle avait remporté huit des dix titres continentaux distribués entre 1986 et 2006.

 

La Chine a couru après le score

Si la concurrence est désormais plus forte, la Chine a donc retrouvé le chemin des sommets. Un titre remporté en finale face à la Corée du Sud, alors que les coéquipières de Ji So-Yun menaient de deux buts à la mi-temps. L’ouverture du score sud-coréenne intervient au terme d’un excellent mouvement côté droit.

Jeux en triangle et en remise permettent aux Coréennes de progresser dans le couloir, et c’est finalement Lee Geun-min qui se retrouve en position de centrer. Au second poteau, elle trouve Choe Yu-Ri qui peut conclure face au but (27e). Dans la foulée, Son Hwa-yeon est proche de doubler la mise sur coup franc (30e) mais Zhu Yu est cette fois-ci à la parade.

La Corée du Sud a pris l’ascendant et peut bonifier son avantage grâce à un penalty sifflé dans le temps additionnel, suite à une main chinoise dans la surface. Une décision prise après l’intervention de la VAR, et transformée ensuite par Ji So-Yun (45+3), la capitaine sud-coréenne et milieu de terrain de Chelsea.

 

Un début de mandat réussi pour Shui Qingxia

Distancée, la Chine parvient à mobiliser des vertus qui lui avaient déjà permis de se qualifier aux tours précédents. En effet, les Steel Roses avaient déjà été menées en quart et en demi-finale, avant de s’imposer face au Vietnam (3-1) et devant les tenantes du titre japonaises à l’issue des tirs au buts (2-2, 4-3 tab).

Une remontée qui est également à mettre au crédit de Shui Qingxia, la nouvelle sélectionneuse et ancienne internationale chinoise. Nommée au mois de novembre à la tête de l’équipe nationale, elle devenait alors la première femme nommée à la tête des Steel Roses, après avoir fait partie de l’équipe chinoise médaillée d’argent aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996.

Des entrées en jeu payantes, mais aussi le retour de Wang Shanshan à une position plus offensive en fin de match, après avoir débuté en défense centrale. Il faut aussi un peu de réussite pour amorcer cette remontée avec une main sud-coréenne, qui entraîne un penalty signalé par Casey Reibelt, l’arbitre australienne de cette rencontre.

 

Au bout du temps additionnel

Tang Jiali se charge de convertir cette occasion de réduire l’écart (67e) et la Chine ne tarde pas à compléter son retour. C’est l’une des joueuses sorties du banc qui égalise pour les Steel Roses, avec Zhang Linyan à la conclusion de la tête sur le centre de Tang Jiali côté droit (72e). La partie est complètement relancée, et les deux équipes disposeront d’une balle de match dans le temps additionnel.

Face au but, Son Hwa-Yeon voit sa demi-volée repoussée par Zhu Yu, alors que le chemin du but semblait s’ouvrir pour l’attaquante sud-coréenne (90+1). De l’autre côté du terrain, c’est un mouvement collectif développé plein axe qui permet à la Chine de prendre définitivement l’avantage. En bout de chaîne, le ballon de Wang Shanshan est parfaitement donné dans l’intervalle pour trouver Xiao Yuyi dans le dos de la défense, elle-aussi sortie du banc. Cette dernière enchaîne le contrôle puis la frappe croisée du droit pour tromper Kim Jung-Mi (90+3).

La Chine remporte la victoire qui semblait un temps promise à la Corée du Sud, présente pour la première fois de son histoire en finale d’une coupe d’Asie. La déception est forte alors que les joueuses de Colin Bell avait sorti l’Australie en quart de finale, favorite de cette compétition en Inde.

 

Le Vietnam va découvrir la Coupe du Monde

Ce dimanche marquait la fin de cette compétition, également qualificative pour la Coupe du Monde 2023, qui se jouera en Australie et en Nouvelle-Zélande. On connaissait déjà cinq des six équipes qualifiées, avec les quatre demi-finalistes (Chine, Corée du Sud, Japon, Philippines) et l’Australie en tant que pays co-organisateur du tournoi.

Une sixième place restait à distribuer, et c’est le Vietnam qui s’en est emparée à l’issue du tournoi de repêchage disputée cette semaine face à la Thaïlande et Taïwan. Ces deux derniers pays avaient déjà participé à une Coupe du Monde, alors que 2023 marquera la première participation du Vietnam à un tournoi mondial.

Cette Coupe d’Asie s’achève donc sous le signe de l’ouverture, puisque les Philippines vont également participer à leur première Coupe du Monde l’an prochain en Océanie. Un tournoi qui se clôt désormais, tout en ouvrant une année 2022 qui va voir l’ensemble des continents désigner leurs championnes, avec cinq tournois à venir cet été.

 

Photo: CFP

Hichem Djemai