Le week-end passé a marqué un tournant dramatique et spectaculaire sur le continent européen, avec de nombreux pays qui ont décidé de stopper une grande partie de leurs compétitions sportives, à commencer par le football. Les championnats féminins ont largement été concernés. Un choix fait ailleurs dans le monde, même si les choix peuvent varier d'un pays, et d'un continent à l'autre. En voici quelques exemples.

 

La semaine dernière a marqué un tournant en Europe. Face à l'épidémie de coronavirus, les gouvernements de nombreux pays du continent ont pris des mesures drastiques, jusque-là observées principalement en Italie, ou dans certaines zones ciblées en fonction de l'existence de foyers infectieux.

Les derniers jours ont également été marqués par la généralisation de mesures touchant le sport, amateur ou professionnel. Pour le football féminin, la récente période de trêve internationale, s'est transformée en période de trêve tout court. Les compétitions nationales n'ont finalement pas repris là où cela était prévu, comme en France avec des journées de championnat initialement programmées, notamment en D1 et D2.

 

L'Europe à l'arrêt

Cette période a aussi été l'occasion d'une hésitation entre huis clos et report, souvent en appliquant des mesures de suspension pour le football amateur ou chez les jeunes, et un huis clos au plus haut niveau. Les enjeux de sécurité sanitaire, mais aussi la pression des athlètes, ont rapidement disqualifié le huis clos comme forme « normale » d'organisation sportive, entre les risques de rassemblements de masse hors des stades et des premières contaminations largement médiatisées parmi les sportifs de haut niveau.

Dans les pays européens, très rares sont les matches de football féminin qui se sont tenus ce week-end. C'est le cas par exemple en Serbie, avec la dernière rencontre de la saison régulière (entre le Spartak Subotica et le Radnicki Kragujevac) qui s'est jouée à huis clos ce dimanche. Les compétitions sont désormais reportées dans le pays.

Des saisons interrompues ou dont le début pourrait être reporté, comme en Suède où le lancement de la saison 2020 en Damallsvenskan était initialement prévu pour le 3 avril prochain. Une date qui pourrait évidemment évoluer au vu de la situation actuelle en Europe, désormais considérée comme « l'épicentre de la pandémie » par les responsables de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé).

 

Le Japon patiente, l'Australie conclut à huis clos

L'Asie avait été le premier continent touché par le coronavirus et donc par des mesures de confinement. Ici aussi des compétitions reportées, à l'instar du Japon, où la saison devait débuter le week-end prochain. Un calendrier déjà obsolète, alors que le championnat masculin a été déjà été interrompu depuis plusieurs semaines. La saison pourrait également être au minimum décalée de l'autre côté du Pacifique, aux États-Unis, alors qu'elle devait débuter le 18 avril dans la capitale, Washington. Dans l'immédiat, tous les matches de pré-saison ont déjà été annulés.

À l'inverse, en Australie, on se prépare à disputer la finale de la W-League. Un match qui se jouera à huis clos le week-end prochain à Melbourne, après les demi-finales disputées ce week-end, également à Melbourne. Si le public a pu assister aux rencontres, l'affluence était beaucoup plus faible que les années précédentes avec quelques centaines de personnes présentes pour chaque match, loin des plus de 12.000 spectateurs cumulés la saison passée pour les deux demies.

 

Un dernier week-end de football ?

Le choix du huis clos, c'est également celui qui a été fait en Argentine, où le gouvernement comme la fédération argentine propose pour le moment de poursuivre les compétitions. Une décision devancée par le club de River Plate, l'un des plus prestigieux du pays, et qui compte depuis cette saison une équipe dans le championnat féminin. En raison d'un possible cas de coronavirus au sein de l'effectif masculin, le club avait décidé (unilatéralement) de ne présenter aucune équipe ce week-end et de fermer son stade, empêchant les équipes adverses d'y accéder.

Le reste des matches se poursuivent, même si, coïncidence, les mauvaises conditions météorologiques ont participé à annuler quatre autres matches ce week-end dans le championnat féminin argentin. De l'autre côté des Andes, au Chili, la menace de l'épidémie n'a pas perturbé le lancement de la saison ce week-end dans le championnat féminin. Seule mesure annoncée ce lundi, la suspension des compétitions de jeunes alors que les premières divisions féminine et masculine sont pour le moment maintenues, en présence de spectateurs dans les tribunes.

Coté brésilien, le championnat est à l'inverse interrompu à partir d'aujourd'hui. Un arrêt qui concerne l'ensemble des compétitions, après une dernière journée disputée ce week-end. Un choix également adopté par le Mexique, où les compétitions s'arrêtent désormais pour l'ensemble des championnats, et donc notamment la Liga MX Femenil.

Ces suspensions concernent aussi les compétitions entre sélections nationales. Programmé depuis le début du mois en Argentine, le tournoi de qualification sud-américain pour la Coupe du Monde U20, a été suspendu à l'issue de la première phase. Le tour final devait débuter ce lundi pour déterminer les deux équipes qualifiées pour le prochain Mondial de la catégorie.

 

En Afrique aussi, différentes options sur la table

En Afrique, le deuxième tour de qualification pour la Coupe du Monde U20 est également reporté, alors qu'il devait se jouer à partir du 20 mars. Même décision concernant les éliminatoires de la Coupe d'Afrique des Nations au mois d'avril, notamment, selon la CAF (Confédération Africaine de Football), en raison du nombre important de joueuses qui évoluent hors du continent. Cela impliquerait des déplacements rendus impossibles par les restrictions de circulation actuellement mises en place, notamment vers et en provenance de l'Europe.

Le continent africain encore peu touché par le coronavirus, ce qui explique en partie des décisions variables d'un pays à l'autre. On peut citer le Ghana par exemple, où le championnat vient d'être suspendu après 7 journées disputées. Par contre, au Nigeria, le coup d'envoi de la NWFL (National Women's Football League) est toujours programmé pour mercredi (18 mars), à l'issue d'une campagne promotionnelle lancée au début du mois.

Reste que la diffusion rapide observée d'un continent à l'autre, semble désormais inciter l'ensemble des pays de la planète à prendre des mesures de précaution, et souvent de mettre en parenthèses, pour quelques semaines au moins, le football et les rassemblements qu'il génère, sur et autour des terrains.

 

Photo: Westfield W-League (lors de la demi-finale des play-offs de W-League australienne entre le Melbourne Victory et le Sydney FC. 14 mars 2020)

Hichem Djemai