Difficile de tirer de véritables enseignements après une victoire aussi large, mais aussi un match aussi contrasté. Cette victoire face au Ghana maintient pourtant une dynamique positive pour Corinne Diacre et les Bleues. La sélectionneuse est revenue en conférence de presse sur le match, mais aussi sur la suite des opérations pour l’équipe de France et le capitanat désormais attribué à Amandine Henry.
4 matches, 4 victoires = danger ?
« Oui, complètement et qui plus est avec un 8-0 (…) Je ne redoute rien, mais je sais qu’il faut être très prudent. On est toujours en phase de préparation. On avance bien, on avance sereinement. C’est vrai que le fait de gagner ces matches de préparation, déjà c’est important pour la confiance. »
« Ça veut dire que le discours que je peux faire passer, se vérifie sur le terrain. Après, il faut simplement que les filles (…) arrivent à se libérer et à produire le jeu qu’on travaille à l’entraînement, parce qu’à l’entraînement, ça travaille très bien, il y a un état d’esprit qui est très bon. Maintenant, il faut qu’on arrive à démarrer les matches à la première minute. »
Sur l’équipe du Ghana
« C’est une équipe qui a progressé parce qu’on avait des images de la dernière CAN, qui datait de novembre 2016 donc c’était loin. On les avait vu beaucoup moins organisées que ce qu’on a vu ce soir, même si elles avaient également 2/3 bonnes joueuses qui étaient absentes ce soir. »
« En première période, j’ai trouvé une équipe très bien organisée défensivement, capable de nous mettre en difficulté sur des attaques rapides. Après on a su assez bien gérer. (...) J’ai apprécié [parce qu’] on avait mis l’accent sur ça, sur l’aspect défensif, sur la gestion des attaques rapides, surtout ne pas se livrer à 50 mètres de notre but. On l’a plutôt bien fait. »
Sur le match d’Amandine Henry
« [Pour Amandine Henry], une première période un peu difficile, le temps de mettre notre jeu en place. J’ai trouvé une deuxième période beaucoup plus cohérente et puis ce but, le but qu’elle marque sur stratégie [la combinaison avec Le Sommer sur corner qui amène le deuxième but français ndlr], je pense la libère, je pense la rassure également. »
« C’est vrai qu’on l’a vu un peu plus après et puis en fin de match, un peu de fatigue. J’avais même hésité à la changer mais bon elle m’a dit que ça allait et qu’elle pouvait finir le match. »
Amandine Henry capitaine ?
« Oui, Amandine Henry sera la capitaine de l’équipe de France, épaulée par Laura Georges et Eugénie Le Sommer ou Eugénie Le Sommer et Laura Georges. »
En défense, vous avez aligné en latérales, deux joueuses qui évoluent plutôt dans l’axe dans leur club [Charlotte Lorgeré et Estelle Cascarino]. Est-ce que cela veut dire que vous souhaitez faire des expérimentations à ce poste-là ?
« Pour les deux joueuses qui étaient alignées latérales, effectivement elles jouent défenseures centrales dans leurs clubs mais il y a un peu de concurrence à ce poste-là donc les choses sont très claires et elles le savent très bien. Les choses ont été très claires avec elles, elles ont la possibilité d’intégrer l’équipe de France au poste de latérale. C’est à prendre ou à laisser, vous inquiétez pas, elles m’ont pas dit non.
=> A ce sujet, voir notre interview de Charlotte Lorgeré
« Après, non, il y a pas de chantier. J’essaye de trouver, non pas des solutions, mais des filles qui pourraient coller au projet. »
Dans les latérales qui évoluent en équipe de France, vous avez des joueuses qui sont très portées vers l’avant, qui participent beaucoup offensivement. Est-ce que cela veut dire que vous êtes aussi à la recherche de profils plus défensifs pour ces postes-là ?
« Vous savez, le football aujourd’hui demande effectivement des capacités défensives. Si vous avez regardé la deuxième mi-temps, mes deux latérales étaient quand même assez hautes mis à part Charlotte Lorgeré qui a eu un petit peu de mal à évoluer un petit peu plus haut mais sinon non. »
« Après, il y a deux phases, en fait, dans le football, quand on a pas le ballon, faut défendre, et quand on l’a, il faut apporter offensivement. Effectivement, on essaye de prôner un jeu, en passant par les côtés avec l’apport des latérales donc il n’y a pas de profils très défensifs à ce poste-là. Par contre, quand elles sont dans leurs zones défensives, il faut savoir bien défendre »
Continuer la politique de la « porte ouverte » ?
« Je pense que je n’ai pas tout vu, j’ai pas fait le tour de tout aujourd’hui. Il y a des filles que j’aimerais voir sur deux gros matches au mois de novembre [en Allemagne et face à la Suède], deux oppositions complètement différentes. »
« Ça va être également deux bons tests pour moi, pour les joueuses également. Même si je vous dis, c’est difficile de tirer des conclusions hâtives, surtout sur des prestations moyennes. Ça reste un match, ça restait en plus pour certaines une première donc [il] faut remettre les choses dans le contexte. »
« En tout cas, ce que j’ai apprécié chez tout le monde, c’est qu’il y avait deux onze différents en deux matches et malgré tout, on a réussi à battre deux fois nos adversaires et qui plus est on a trouvé, en tout cas en deuxième période contre le Ghana, quelques automatismes, en tout cas quelques belles phases de jeu donc ça veut dire qu’on est capables. »
Sur le choix de jouer à Chaban-Delmas et au Vélodrome dans les prochains mois, est-ce que vous avez été consultée ?
« Déjà, c’était un choix de jouer en France. Ce qui est bien aussi, c’était de faire un déplacement, c’est vrai que ça va nous casser la routine donc ça, c’est une bonne chose, qui plus est en Allemagne sur une terre de football de haut niveau féminin. »
=> Équipe de France – Les Bleues joueront à Chaban-Delmas et au Vélodrome
« Je n’ai pas eu mon mot à dire, mais pour Bordeaux, je suis ravie, puisque c’est ma région. Après, pour Marseille, jouer au Vélodrome, ça m’est déjà arrivée, c’est quelque chose forcément de magnifique. J’espère que les tribunes seront remplies, parce que sinon, ça va un peu sonner creux mais je compte sur la ville et sur la région pour (...) nous accueillir de fort belle manière. »
Hichem Djemai