En provenance de Guingamp, Caroline La Villa (défenseure) a rejoint le LOSC qui évolue en D2, cette saison pour apporter son expérience de la D1 Feminine notamment. Un choix surprenant ? Pour la Championne d'Europe U19 c'est un challenge conscient, qu'elle veut relever, depuis le début ou presque de la naissance de ce projet, avec comme objectif son accession en D1. Mais c'était avant tout un moyen pour elle, de retrouver l'essence même du Football, celui de l'accomplissement de soi. Entretien.
Avant cela on est revenu avec elle, ce dimanche, sur le fameux match de Coupe de France opposant les deux leaders de la D2 Feminine. Son club, le LOSC d'un côté et le Val d'Orge de l'autre. Un duel "des coureurs" à la D1, symbolique mais au combien important pour la confiance des joueuses. Pour La Villa c'est avant tout "un bon match de reprise face à Val d'Orge, on a su mettre l'intensité qu'il fallait et surtout jouer notre jeu! C'est une bonne préparation pour la reprise du championnat la semaine prochaine." Le club nordiste a par ailleurs eu l'opportunité de jouer chez lui, puisque Val d'Orge avait 1 petit point de plus que son adversaire "c'est sûr que le fait de jouer à domicile nous a mis dans de bonnes dispositions, on a nos habitudes, nos repères... même si le match s'est joué au Domaine de Luchin..." La joueuse rapporte également que l'équipe lilloise "avait à cœur de bien débuter cette année 2017, surtout à domicile." Pari relevé. Désormais c'est "À nous de poursuivre sur cette lancée, de prendre les matchs les uns après les autres et de se remettre au travail dès cette semaine. Vivement Mercredi pour le tirage au sort !" Et bien ce jour est arrivé. C'est bien aujourd'hui qu'à lieu le tirage. Mais avant de connaître leur adversaire pour les 16èmes de finale, nous avions contacté la joueuse en décembre dernier, à la trêve hivernale pour avoir, son ressenti, son avis sur son nouveau club, sa nouvelle équipe et évoquer de son parcours jusqu'à aujourd'hui.
Tu as eu un parcours assez atypique, tu commences pourtant le football à 10ans, à Montpellier, ta ville, puis Juvignac et Lattoise, avant de revenir à Montpellier, de passer par Saint-Etienne, Monteux, puis l'EAG, puis de poser tes valises cette saison au LOSC. Est-ce que ce sont des choix personnels ou bien malgré toi ?
Non, non que des choix quasiment personnels. Moi j'ai été formée à Montpellier, d'où je suis originaire, ensuite je suis partie à Clairefontaine à 14 ans, j'y ai passé 3 ans, je suis revenue sur Montpellier. Après sur Montpellier, j'avais pas vraiment de temps de jeu donc je suis partie 1 an à Saint-Etienne pour pouvoir jouer un petit peu. Mais je me suis pas vraiment adaptée à Saint-Etienne. Puis j'ai pu rebondir à Guingamp, j'ai passé 2 ans là-bas et ensuite j'ai prolongé de 2 ans, donc j'y suis restée 4 ans au total. Après j'arrivais en fin de contrat, la saison dernière. J'avais le choix de continuer là-bas et j'ai eu la proposition du LOSC. J'avais envie de voir un petit peu autre chose donc c'est pour ça que j'ai décidé de venir à Lille.
Pourquoi avoir décidé de rejoindre le LOSC cette saison ? Comment s'est passée la transition entre la D1, et la D2 pour toi ?
J'avais envie d'un autre projet, ça faisait 4 ans que j'étais à Guingamp, j'avais besoin de voir un petit peu autre chose surtout sur le plan sportif. J'ai eu un échange avec le coach et Jules-Jean et c'est vrai que j'ai bien aimé leur discours et partir sur un autre projet c'est vrai que ça me tentait sportivement.
Alors, ça c'est fait "très rapidement" en fin de saison l'année dernière. Après le choix D1 ou D2 ça m'a pas dérangé, parce que mon projet c'est à terme de jouer la montée avec le LOSC, voilà. Soit cette année, soit l'année prochaine et vivre justement l'expérience, être dans le haut de tableau et décrocher ce titre pour la montée. C'était soit ça, soit rester en D1, mais vivre un nouveau challenge.
On sait qu'il y a des joueuses, notamment à Marseille, qui ont également fait ce choix, à l'image de Caroline Pizzala ou encore Sandrine Bretigny, un pari gagnant pour elles. Est-ce que tu avais également cette envie de participer à un projet, à "la genèse" d'un club comme le LOSC dans l'élite ?
Oui c'est ça, en fait c'était exactement ça. Bon après j'étais partie sur un club qui a une structure professionnelle quand même et c'était vraiment "partir du début", du commencement même si ça fait 1 an qu'ils [le LOSC] ont repris Templemars. Mais c'était vraiment construire quelque chose avec le staff, avec les joueuses et petit à petit monter et créer un truc quoi, donc c'était ma volonté. Je me retrouvais dans les valeurs du club.
"y'a quelque chose de sérieux et y'a du potentiel."
Aujourd'hui, vous êtes leader, tout va bien pour vous, tu t'es bien intégrée de ton côté, le groupe à l'air de bien vivre ensemble. En tant que nouvelle recrue, tu as vite trouvé ta place ?
Oui, alors j'étais surprises du fonctionnement en arrivant. J'ai trouvé le club très professionnel, pour un club qui venait juste d'être repris par le LOSC, pour un club de D2, donc ça c'était une bonne chose. Après le groupe vit bien, y'a une très très bonne ambiance. Le staff est sérieux aussi. Nous notre objectif c'est de jouer le haut de tableau, être dans les trois premiers. Aujourd'hui, on est premier, mais c'est vrai qu'on a pas l'objectif de monter, monter. C'est vraiment construire quelque chose petit à petit et prendre les matchs les uns après les autres, bosser ensemble et vraiment créer un contenu de jeu vraiment avec les joueuses qu'on a. Mais c'est sûr que y'a eu un très bon recrutement à la trêve estivale, avec les internationales belges et même française là donc y'a quelque chose de sérieux et y'a du potentiel.
C'est vrai que ça surprend beaucoup de personne [de ne pas se fixer sur la montée] c'est vrai, mais nous notre objectif c'est mettre en place notre plan de jeu, notre façon de jouer, un projet, c'est vraiment se retrouver là dedans et après les résultats viendront tout seul. Après c'est vrai qu'on va se prendre au jeu, là on est déjà à la mi-saison, on est premier, on a quelque point d'avance donc c'est sûr qu'on y croit mais on se dit pas "il faut absolument qu'on monte" ou quoi. En tous cas, c'est le discours que nous font passer les dirigeants et que les filles ont adopté. On se rend compte que pour l'instant ça marche donc.
C'est sûr que c'est dans les têtes de tout le monde, on veut être premières, mais c'est avant tout de ne pas griller les étapes et voir un petit peu comment ça se déroule après [en cette seconde partie de saison].
De ton côté tu as vite trouvé ta place au sein de l'effectif ?
Oui oui oui, j'ai été très bien intégrée, que ça soit au niveau du club, ou au niveau du staff ou des joueuses, j'ai vite pris mes repères et même si ça ne fait que 6 mois que j'y suis, j'ai l'impression que j'y suis depuis beaucoup plus longtemps (rires).
20/11/2016 - Stadium Annexe de Villeneuve d'Ascq - Division 2 F - 10ème journée -
LOSC - SAINT MALO (7/0).La Motivation des joueuses lilloises avant le coup d'envoi.
En juin dernier, tu as remporté la Coupe du Monde militaire, 6 mois plus tard, qu'en retiendras-tu ?
Avant tout c'est vraiment une énorme satisfaction et une expérience personnelle grandiose. Pourtant j'ai vécu pas mal de sélections mais c'est l'un des plus beaux souvenirs que j'ai vécu parce que c'est, je pense, le staff qui y a contribué beaucoup mais vraiment le groupe, qui avait c'était vraiment superbe. Y'avait vraiment un esprit de valeurs, de solidarité. C'était vraiment le groupe avant tout, quoi et je pense que c'est grâce à ça qu'on a gagné parce que ce soit en demi-finale ou en finale, on avait quand même joué de grosses nations (Cameroun, Corée du Sud, Brésil) qui ont du caractère, on a su répondre et c'est vrai que si on avait pas eu la force du groupe, on aurait pas gagné. Pourtant y'avait vraiment de très bonnes joueuses [en Equipe de France]. Si je dois retenir quelque chose, c'est vraiment l'esprit de groupe. C'est la première fois que je voyais ça.
C'est quand même une fierté, parce qu'on va dire que vous portez haut le drapeau tricolore avec ce titre, puisque c'est certainement le plus haut trophée qu'une sélection a eu dans l'histoire du Football en France ?
Voilà c'est ça, et d'autant plus qu'avec la sélection militaire, on parle vraiment de la nation, des valeurs de la France donc c'est vraiment une immense fierté d’avoir pu remporter ce trophée. En plus c'était en France, c'était en Bretagne donc c'est une très très belle chose.
"j'ai toujours pris l'équipe de France comme un plus, comme une récompense"
Tu fais également partie de ces joueuses qui ont connu l'équipe de France, puisque tu as joué en U17, en U19, et 2 matchs en U20, avant d'être appelée en équipe de France B, est-ce que passé par les sélections nationales, ça t'a permis d'avoir une plus grande confiance en toi sur le terrain ?
Oui, j'ai toujours pris l'équipe de France comme un plus, comme une récompense par rapport à ce que je faisais en club, que ça soit depuis toute jeune à Montpellier ou à Claireonftaine, dans mes autres clubs. La selection j'y pensais pas forcément, c'était vraiment travailler dans mon club, donner tout ce que je pouvais et ensutie avoir la selection. Après c'est sûr que ça permet de passer des paliers, parce que forcément le niveau internationale, c'est un niveau d'exigence vraiment différent de celui de la D1 ou de la D2 ou des niveaux jeunes. Y'a vraiment ça. Après ça m'a plus permis sur le terrain bien sûr, mais en dehors aussi de me forger un caractère par rapport à tout ce que j'ai pu vivre, j'ai voyagé, j'ai vu des choses, j'ai rencontré des gens, des filles supers donc voilà. Ca permet aussi de passer des paliers dans son jeu sur le terrain sportivement mais ça m'a aussi permis de trouver les valeurs que j'ai aujourd'hui
En effet, en 2010 tu remportes le titre de championne d'Europe U19, je suppose que ça doit être ton souvenir préféré de ta carrière en jeune, avant de glaner le titre avec Montpellier en challenge national U19, en 2011. Tu en retiens quoi avec le recul ?
Oui c'est un titre [nationale] qui égal un petit celui de l'équipe de France militaire, les deux je les mets sur le même pied. C'est un peu plus loin donc c'est pour ça. Mais les deux, c'est vraiment deux magnifiques expériences, c'est énorme. [Sans oublier le challenge national] oui ça c'était quand j'étais plus jeune, c'était sympa aussi. C'est trois belles expériences. C'est vrai que cette année si y'a la montée, ça serait quelque chose d'autre parce que c'est pas une compétition, à élimination directe, ça dure toute une saison, où on vit avec un groupe, y'a des hauts, y'a des bas, c'est vraiment une belle chose à vivre donc on verra bien, mais ça pourrait compléter un petit peu mon parcours.
Ce sont des titres et une expérience emmagasinée qui te permettent aujourd'hui d'être une joueuse expérimentée et d'apporter un plus au LOSC cette saison ?
Oui surtout qu'on a pas mal de joueuses jeunes et on se rend compte que ce sont de très bonnes joueuses, qui ont besoin parfois d'être cadré et c'est vrai qu'avec un petit peu de recul et peut être un petit peu d'expériences aussi en sélections et autre, on [leur] permet de se rendre compte de certaines choses. C'est apporter le petit plus de chacune, faire un groupe et essayer de construire quelque chose avec le LOSC.
"je me projette un petit peu plus sur le LOSC sur plusieurs années"
Tu retournes par deux fois à ton point d'attache, le club de Montpellier, est-ce que pour toi, c'est un objectif d'y retourner, peut être aussi pour te rapprocher de ta famille si elle y est ?
Non, non, j'y suis retournée parce qu'il y avait ma famille justement mais c'est pas forcément mon objectif de revenir à Montpellier. C'est vraiment de construire un projet avec un club où je me retrouverais. Je l'ai trouvé à Guingamp, j'ai voulu changer parce qu'à la fin ça me correspondait plus forcément. Là je m'y retrouve complètement au LOSC donc que ça continue [comme ça], on verra bien. De toute façon je prend les saisons, les unes après les autres, même si là je me projette un petit peu plus sur le LOSC sur plusieurs années. Même si j'aime ma famille, j'adore ma ville (rires) je suis un petit peu chauvin [de Montpellier].
"c'était dure de vivre avec le groupe sans pouvoir les aider"
La saison dernière avec Guingamp ça été difficile à vivre je pense pour toi comme pour le club, qui a frôlé "la zone de relégation" est-ce que c'est un moment qui a précipité ta décision de rejoindre Lille ?
Non parce que y'a deux ans, je me suis blessée, je me suis fait opérer des croisées donc je venais de revenir avec la D1 en janvier (2016) donc y'avait déjà une partie saison qui était passée, et je commençais mes premiers matchs au moins de janvier donc j'ai pas vraiment été confronté au problème du groupe, même si j'étais au séance d'entraînement, mais je l'ai pas vraiment vécu parce que j'ai pas passé une saison complète à ce moment là. Mais c'est pas ce qui a motivé mon départ, non, non. Au contraire, c'était dure de vivre avec le groupe sans pouvoir les aider. Moi j'étais là, c'était dure de les voir en galère comme ça parce que c'était vraiment une saison difficile. Ça m'a permis pareil d'avoir une expérience différente, mais c'est pas ce qui a fait ma décision. C'était plus un choix personnel, de voir autre chose, sportivement surtout.
21-08-2016 - Match amical opposant le LOSC à WAREGEM ( Belgique) (1-0) à ANNOEULLIN (NORD) - Caroline LA VILLA.
A l'inverse de certaines de tes coéquipières tu as l'expérience de la D1 et de la sélection, c'est certainement un vrai plus au groupe, est-ce que tu distilles tes conseils aux filles ?
Ca m'arrive parfois (rires) voir même un peu trop (rires). Ça m'arrive surtout pour les jeunes de les guider sur le terrain. Après moi je suis quelqu'un qui va avoir un fort caractère, un fort tempérament sur le terrain, dans le bon sens bien sûr, qui va beaucoup parler, qui va beaucoup mener, on va dire, mais toujours positivement. Je vais pas avoir tendance à expliquer ou au contraire à m’énerver contre des plus jeunes joueuses. Je suis toujours dans la pédagogie. Après avec mon poste de défenseur, je suis un peu au cœur du jeu donc j'ai tendance à orienter un peu quand même mes coéquipières, c'est vrai. Mais pour que ça apporte au groupe.
Tu as également porté le brassard de capitaine, c'est un rôle que tu voulais avoir au LOSC à 24ans ?
Pas un rôle que je voulais avoir, c'est vraiment le coach qui décide de ça. Bah ça c'est fait sur le dernier match de Coupe de France, la capitaine était malade donc Jérémie [Descamps] m'a remis le brassard, donc pour moi c'était vraiment une fierté quand même. Après brassard ou pas, j'aurai pris le relais naturellement sur le terrain, j'aurai eu le même comportement. J'ai eu la chance d'avoir le brassard sur ce match là, ça m'a fait plaisir, c'est une marque de confiance quand même.
"on commence à être régulières dans les compétitions internationales"
Vous êtes la deuxième génération U19 a avoir gagné le trophée de l'Euro, avant que la génération Lavogez, Le Bihan, Tounkara, M'Bock, Toletti, Dafeur, Robert et co ne fassent de même en 2013 et celle de Katoto, Moroni et Geyoro ne suive le même chemin cette année, ça prouve que la France a un vrai rôle à jouer en Europe ?
Oui, oui oui, ça prouve qu'on commence à prendre nos marques, qu'on commence à être régulières dans les compétitions internationales donc c'est bien. Après faudrait que les A gagnent vraiment un trophée pour couronner le tout mais le Football féminin avance en France et par les ligues, par toutes les actions des districts, des pôles qui se structurent et tout ça. C'est comme ça qu'on va avancer. Après je pense qu'il y a un plus qui est entrain de se faire dans le foot féminin, c'est la structuration des clubs et bien sûr des clubs pros qui arrivent, on voit différents clubs pros [Ligue 1] qui arrivent, comment les Girondins de Bordeaux, l'Olympique de Marseille, le LOSC et plus ça va aller et mieux ça sera. En plus ils amènent des infrastructures, ils apportent les moyens que "certains petits clubs" sans vouloir être méchante mais ça c'est vrai que ça apporte aussi un plus au foot féminin. Tout se structure et puis la Fédération met vraiment l'accent sur la promotion et c'est ce qui va faire évoluer notre nation au niveau international.
Y'a beaucoup de choses qui sont mises en place. Moi je suis un petit peu dans le milieu, parce que je passe mes diplômes d'entraîneur, donc je suis au niveau des écoles de foot et des sections sportives et on se rend compte qu'il y a un tas de choses, des actions qui sont mises en place, c'est vraiment bien. Enfin j'avais pas ça à mon âge (rires) donc je peux voir la différence.
Avant de faire un parcours exceptionnel en Coupe du Monde, est-ce que ça marque un tournant, cette génération, et la génération précédente ça laisse espérer le meilleur pour les prochaines années, à savoir 2018 et 2019 surtout ?
Bien sûr oui. Oui je pense après ce qu'on fait au niveau de la formation en France est bon et là on se rend compte qu'à chaque fois qu'il y a des générations, qui peuvent aller au plus haut dans les compétitions internationales même si on a pas les titres à chaque fois mais voilà ça permet de montrer qu'on commence à évoluer, à se structurer et plus ça va aller et plus on va réussir à concurrencer des grosses nations. Après moi je compare par rapport à mon époque, quand on jouait l'Allemagne, les grosses nations, les Etats-Unis, c'était vraiment des monstres en face de nous et là on se rend compte qu'on arrive à rivaliser plus facilement donc ça veut dire qu'on arrive à progresser à notre niveau et qu'on arrive à les égaler donc c'est encourageant pour la suite c'est sur.
"pourquoi pas la montée, mais ça on verra ensuite"
Avec ton recul et ton expérience du haut niveau, tu as passé certain cap, quels sont tes objectifs aujourd'hui ? Est-ce que l'EDF A c'est dans un coin de ta tête ?
Sportivement, c'est vraiment de trouver ma place au LOSC, d'essayer de faire une saison complète, une bonne saison pourquoi pas la montée, mais ça on verra ensuite avec le club, me retrouver dans ce club là, construire quelque chose. Mais forcément la sélection j'y pense mais c'est que du plus et si ça peut revenir en B ou en A, ça sera vraiment que du positif, mais ma priorité c'est vraiment de bosser pour le club et essayer d'apporter quelque chose aux jeunes et d'apporter au LOSC. C'est mon objectif prioritaire.
Quand tes sportives de haut niveau, tu es obligée d'avoir cet objectif [l'équipe de France] en tête, normalement. Que ça soit des stages en B ou rassemblement ou autre en A, c'est vraiment quelque chose de sensationnel. Mais c'est que la récompense d'un travail, qui sera fait avec le LOSC.
Dernière question, quand tu vois l'effervescence qu'il y a autour du football féminin, est-ce que tu penses que l'avenir de la D1 Feminine se fera exclusivement avec des clubs attachés à la Ligue 1 ?
Humm pas exclusivement parce qu'on a quand même des structures comme Juvisy, qui sont capables justement de montrer qu'elles sont de haut niveau donc non. Après c'est sûr qu'à terme, on aura beaucoup de clubs professionnels qui seront en D1 Feminine parce que comme je vous le disais, ils amènent des moyens, des infrastructures que certains clubs n'ont et à un moment ça va faire la différence même si y'a encore des petits clubs qui résistent à un moment donné, ils vont être absorbés et on va se retrouver qu'avec des clubs pro. Mais y'aura c'est sûr 2/3 clubs qui resteront là, comme Juvisy, comme Soyaux...ils peuvent encore avoir une place en D1. Après à terme on aura beaucoup de structure pro, que ça soit en D2 ou en D1, on s'en rend compte. Y'a le FC Lorient, y'a le FC Nantes qui va monter, y'a Clermont... Rien que au LOSC. Ca va se professionnaliser petit à petit, plus ça va aller, plus ça viendra, c'est sûr.
Photo : Foot B'Elles - Manu Cahu