Il aura fallu attendre une interminable séance de tirs au but pour départager le Brésil et l'Australie dans ce dernier quart-de-finale du tournoi olympique. Une victoire finale du Brésil 7 à 6 dans cette séance à l'issue d'un match où aucune des deux équipes n'étaient parvenues à trouver le chemin des filets.
Un match en forme de retrouvailles. Il y a un an, l'Australie sortait le Brésil en huitièmes de finales du mondial 2015. Dans ces Jeux, le Brésil avait à cœur d'effacer ce mauvais résultat pour poursuivre son chemin désormais ouvert par l'élimination des États-Unis.
Des attaques à sec
Ce fut pourtant un calvaire pour arriver à battre une équipe australienne bien en place et qui n'a jamais laissé le Brésil développer son jeu. On a retrouvé le Brésil par séquence sur quelques actions à une touche de balle. Mais le plus souvent le Brésil a du se contenter de frappes de loin ou de tentatives contestées par les défenseures australiennes. En attaque, l'absence de Cristiane a probablement pesé dans la capacité brésilienne à mettre en danger une solide arrière-garde du côté des Matildas.
Dans le jeu, les meilleures actions du match interviendront en toute fin de match. D'abord par une frappe de Chloé Logarzo au 20 mètres sur une remise de Foord et qui vient heurter la transversale de Barbara à la 86e minute. Trois minutes plus tard Andressa Alves a elle aussi une balle de match en sa faveur. Servie dans la surface par un centre de Tamires, sa reprise est stoppée sur la ligne par la main ferme de Lydia Williams. La gardienne australienne auteure d'une prestation solide se montrant intraitable sur la dizaine de tirs cadrés brésiliens.
Lors de la prolongation, le match va se résumer à une sorte d'attaque défense, avec une équipe australienne en permanence au bord de la rupture, parvenant à s'accrocher pour résister aux accélérations de Marta, d'Andressa Alves ou encore de Poliana, entrée en cours de jeu sur le côté droit. Au milieu de terrain, Formiga ratisse alors de nombreux ballons pour permettre au Brésil de jouer dans le camp australien. Mais encore une fois cette domination brésilienne ne se traduira pas pas par une but malgré une nouvelle balle de match dans les pieds de Marta à la 119e minute, stoppée à nouveau par une Lydia Williams vigilante sur sa ligne.
Barbara envoie la Seleçao au Maracana
La séance de tirs-aux-buts vient alors départager les deux équipes pour la deuxième fois dans ces quarts-de-finale. De chaque côté, les quatre premières tireuses se montrent capables de marquer leur tirs-aux-buts malgré deux gardiennes proches de l'exploit. La cinquième tireuse côté brésilienne n'est autre que la capitaine Marta, une nouvelle fois exemplaire dans le jeu. Pourtant, elle est la première à manquer sa tentative, avec un arrêt de Lydia Williams sur sa droite.
Un arrêt qui donne une balle de match à Katrina Gorry, elle aussi précieuse dans ce match côté australien, elle qui a longtemps contenu l'influence de Formiga au milieu de terrain. Gorry frappe la balle sur la droite du but, mais suffisamment proche de Barbara pour que la gardienne brésilienne réalise l'exploit. 4-4, Marta s'écroule en pleurs sur la pelouse et le Brésil reprend soudain espoir.
Jusqu'à 6-6 les tireuses ne tremblent pas. Puis c'est à Tamires de se présenter devant Lydia Williams, et la joueuse brésilienne envoie le ballon dans la lucarne gauche. 7-6 et Alanna Kennedy s'avance pour l'Australie. La défenseure des Matildas frappe sur la gauche du but et Barbara réalise une parade acrobatique qui envoie le ballon loin du cadre et donne la victoire au Brésil.
L'émotion s'empare du Stade Mineirao de Belo Horizonte, une arène qui exulte et le Brésil qui connaîtra les honneurs du Maracana, le temple du football brésilien prêt à accueillir ses championnes. Elles y retrouveront une équipe qu'elles connaissent bien puisqu'elles affronteront en demi-finale la Suède qu'elles avaient étrillée en phase de groupes. C'est pourtant un tout autre match qui devrait attendre le Brésil, dans un tableau chamboulé et désormais ouvert à l'éventualité d'un sacre auriverde à Rio.
Hichem Djemai