Cette année, Saint-Étienne ne veut pas se contenter du maintien. Sixième en fin de saison dernière, les Vertes veulent continuer à regarder vers le haut de tableau. L'objectif immédiat, viser la cinquième place en fin de saison, s'inscrit dans une volonté plus générale de combler le fossé qui sépare l'ASSE des meilleures équipes du championnat.

L'AS Saint-Étienne vient de boucler sa préparation, longue de six semaines. Un choix du coach Hervé Didier qui voulait pouvoir disputer plus de matches amicaux et ainsi donner du temps de jeu à toutes les joueuses, avant de faire évoluer ensemble les probables titulaires sur les dernières rencontres de préparation.

Une période où le travail a tourné autour du jeu offensif, la construction des attaques et comment s'assurer la possession de balle. Un axe principal de travail suivi en fin de préparation par des séances consacrées aux aspects défensifs du jeu.

Une défense rajeunie

La défense, c'est d'ailleurs l'un des chantiers de l'équipe stéphanoise. L'ASSE a vu le départ cet été de ses deux joueuses titulaires dans l'axe de la défense : Sabrina Viguier (partie à IF Limhamn Bunkeflo en D2 suédoise) et Marie Josefina Karlsson qui a arrêté sa carrière. Un axe défensif qui reste à reconstruire et qui sera l'une des préoccupations d'Hervé Didier sur ce début de saison.

Parmi les recrues estivales, Marion Boishardy devrait être alignée dans l'axe. Arrivée cet été de Guingamp avec Noémie Carage, elle arrive avec une expérience significative, comptant plus d'une centaine de matches en première division avec le club breton. Elle devrait être alignée avec Teninsoun Sissoko, titularisée plusieurs fois en fin de saison dernière, une charnière qui a été plusieurs fois testée par Hervé pendant les matches amicaux cet été.

Ce renouveau de la charnière centrale est à l'image du rajeunissement plus générale de l'équipe stéphanoise. Avec le départ de ces deux axiales et de Julie Morel, qui arrête sa carrière, l'ASSE a vu partir trois trentenaires expérimentées. Du côté du recrutement, les joueuses incluses dans le groupe ont pour beaucoup 20 ans ou moins, avec Noémie Carage, mais aussi les deux lyonnaises Maëlle Garbino et Lucie Pingeon ou encore Kelly Gago, 17 ans, arrivée de Dijon.

Conserver les meilleures joueuses

Pour Hervé Didier, ce recours à de jeunes joueuses est le fruit à la fois de la nécessité mais aussi de la volonté de construire une équipe sur une perspective de moyen terme. Ces dernières années, l'ASSE a souvent servi de tremplins pour des joueuses et devenir et qui se révèlent à Saint-Étienne avant d'aller rejoindre les grosses écuries du championnat.

Dernier exemple en date, Sarah Palacin recrutée cet été au PSG après plusieurs saisons remarquées dans le Forez. Avant elle, Kheira Hamraoui, Camille Catala ou Méline Gérard s'étaient illustrées à Saint-Étienne avant de rejoindre l'une des équipes du désormais « Big 4 » de D1.

Un scénario qui pourrait se renouveler avec des joueuses comme la gardienne Mylène Chavas, présélectionnée avec l'équipe de France U20 ou Rose Lavaud en attaque, et qui font partie des joueuses stéphanoises qui pourraient susciter des convoitises parmi les équipes du haut de tableau.

Pour Hervé Didier, la capacité de Saint-Étienne passera par la capacité des Vertes à conserver leurs meilleurs éléments et faire ainsi progresser l'équipe. Pour le moment, Saint-Étienne vise la cinquième place, soit la tête du « deuxième championnat » remporté l'an dernier par Rodez, un point devant l'ASSE, sixième. Un objectif sur lequel l'entraineur des Vertes veut malgré tout « rester prudent », avec probablement en tête les deux saisons difficiles qui ont précédé cette sixième place ou Saint-Étienne avait accroché sur le fil son maintien en D1.

L'équipe de Rodez, les joueuses d'Hervé Didier la recevront lors de la première journée, une équipe que le coach stéphanois considère comme une sorte de « baromètre » du niveau de son équipe. Les deux équipes s'étaient d'ailleurs rencontrées en amical au mois d'août avec une victoire 1-0 de Saint-Étienne.

Avant de pouvoir intégrer l'étage du dessus, l'ASSE espère aussi accrocher dès maintenant des équipes du top 4. Une habitude que les Stéphanoises ne veulent pas abandonner : l'an dernier, elles avaient déjà tenu en échec Juvisy et Montpellier lors de la réception des deux équipes en championnat. Le genre de matches qui nourrissent les ambitions dans le Forez en attendant de pouvoir les réaliser.

Hichem Djemai