Passer du monde amateur au monde professionnel n’est pas toujours évident. Andrea Lardez a bien connu cela avec Bordeaux (ex-Blanquefort), elle qui a toujours privilégié un métier "d’avenir" avec des études de psychologie, n'a pourtant pas eu l'opportunité de rejoindre un pôle espoirs, car elle avait sauté deux classes ! La Bordelaise, qui vient tout juste de prolonger son contrat avec son club jusqu'en 2023, se confie sur ces deux dernières saisons entachées par le covid, son équilibre foot/études/travail et la philosophie de jeu du FCG Bordeaux.

 

Coeurs de Foot - Comment on fait pour avoir ce cheminement de carrière, de passer d'amateur [avec Blanquefort] à professionnel [avec Bordeaux] ? Je sais que tu voulais absolument garder un cursus qui privilégie les études au football. Mais est-ce qu'on regrette d'un côté de ne pas avoir saisi l'opportunité d'aller en pôle et qui sait en A ?

Andréa Lardez - (sourire) Bonne question, je pense qu'en ce qui me concerne, c'était surtout être au bon endroit au bon moment. Je pense que le projet a fait que le club et la section [féminine] ont évolué du niveau amateur au niveau professionnel. Je me suis retrouvée dans ce wagon-là, et ça s'est fait ainsi. En l'occurrence pour mon parcours, ça s'est fait assez naturellement, en étant dans le gros projet du club.

Oui c'était le cas, c'est toujours le cas. Je suis diplômée depuis 2018, donc ça me permet d'être au moins tranquille au niveau des études. Je sais que là au club, pour celles qui font réellement des études, c'est compliqué avec l'organisation, parce qu'on y est de 9h à 14h, quand on ne doit pas revenir l'après-midi. Mais je suis toujours en accord avec cette version-là. Moi j'aime bien avoir un bon équilibre, entre ma vie de footballeuse, et ma vie hors des terrains, avec un travail plus conventionnel. Je fais une formation à côté, pour continuer à faire des choses autre que le football et avoir plusieurs cordes à mon arc.

 

"Ca m'a un petit pénalisé d'avoir de l'avance scolaire,

en ce qui concerne le football"

 

Oui j'ai eu l'occasion d'aller en pôle. Ca a été un petit peu particulier. Je suis de la "génération" de Claire Lavogez, Clarisse Le Bihan etc j'avais fait les sélections, il y avait le concours d'entrée à Clairefontaine, mais à ce moment-là j'avais un petit peu d'avance sur le plan scolaire, les filles allaient entrer en seconde, quand moi je rentrais en terminale. Comme c'était l'année du BAC, que ça soit là [à Clairefontaine] ou en section sportive, c'était compliqué pour moi de changer de lycée. J'aurai eu du mal à partir de chez moi de toute façon (sourire), parce que c'est un certain confort, un certain luxe, de pouvoir progresser à côté de chez soi. Mais ça m'a un petit peu pénalisé d'avoir de l'avance scolaire, en ce qui concerne le football. Mais non je ne suis pas frustrée, je suis très contente du parcours que j'ai eu. Je pense que c'était cohérent avec la façon dont je fonctionne aussi. Être que dans le milieu du foot, je ne suis pas sûr que ça soit vraiment l'idéal, j'ai besoin d'avoir un équilibre et autre chose à côté. Donc même avec du recul, non je ne le regrette pas du tout, au final je joue au plus haut niveau, je me retrouve dans une équipe avec des filles qui sont passées par Lyon, par les meilleurs centres de formation, les meilleures structures, les meilleurs pôles etc Je me dis qu'avec mon parcours, je me retrouve au même endroit.

 

CDF - Tu savais dès ton plus jeune âge que le football féminin n'était pas assez solide pour toute une vie ?

A. L. - De toute façon, ça a été très vite le discours de mes parents, et ils ne sont pas du tout dans le sport, ça ne leur parlait pas du tout "sportif de haut niveau", c'était vraiment très loin d'eux. Donc ils ont quand même axé pas mal sur le fait que je fasse des études. Le foot de haut niveau pour les filles à ce moment-là, quand j'ai débuté, c'était très très loin. J'ai un parcours différent, peut-être plus complet, ou en tout cas je ne m'inquiète pas pour mon avenir, là où peut-être certaines ont pour le moment que le foot.

 

CDF - En septembre 2019 vous démarrez la saison avec Pedro Losa. Que peux-tu m'en dire ? Qu'est-ce qu'il a apporté à l'équipe ? Est-ce qu’il a apporté une nouvelle vision de jeu ?

A. L. - C'est très différent de ce qu'on avait avant. Pedro [Losa] et son adjoint [José Barcala Garcia] sont étrangers, donc on parle anglais systématiquement. Il y a déjà eu une adaptation à la langue, même s'ils essayent parfois de parler français, c'est plus évident pour eux d'échanger en anglais, et on a pas mal d'internationales étrangères aussi. Du coup ce sont plutôt les Françaises (rires) qui s'adaptent un peu et qui font l'effort de comprendre et de parler anglais. Dans un premier temps, ça a été le plus gros changement.

Après en termes d'organisation, de moyens, de philosophie etc on est un cran au-dessus de ce qu'on avait connu sur les années précédentes, même en terme de vision du jeu, on rentre vraiment dans le détail de ceux qu'ils veulent, c'est un plan de jeu très détaillé, avec des idées qui sont très précises, ils sont vraiment très pointilleux !

 

CDF - Il a apporté aussi son expérience engrangée avec Arsenal ou encore Western New York Flash (coach adjoint), en fréquentant des légendes du football, comme Abby Wambach ou encore Carli Lloyd ?

A. L. - Oui oui, il a une expérience notamment en terme de gestion de joueuses, qui ont un calibre international et un adjoint qui n'a eu que des garçons je crois, et qui est arrivé avec une vision du football, une vision humaine, un peu différente de celle qu'on connaissait. Il a eu une expérience [José Barcala Garcia] en Australie et dans d'autres pays, il est arrivé avec des notions de préparation physique et mentale, en intégrant du yoga dans nos séances par exemple. Il est axé beaucoup plus sur le mental, donc c'est une vision encore différente de ce qu'on connaissait, et avec Pedro ils sont plutôt complémentaires dans la gestion. Ça a été quand même un bon changement, en tout cas, et les résultats en témoignent.

 

"On partage toutes les mêmes objectifs, on veut

toutes aller au même endroit"

 

CDF - Comment expliques-tu les liens forts entre vous les joueuses sur le terrain, et cette volonté de jouer le haut de tableau aussi rapidement ? Est-ce que vous faites des réunions entre joueuses pour échanger ?

A. L. - Je pense que déjà en termes de moyens, le club a fait ce qu'il fallait pour que les objectifs augmentent chaque année. Donc forcément on peut attirer des joueuses plus expérimentées, et en terme de qualité de travail, de sérieux, de professionnalisme, tu grimpes encore d'un cran. C'est ce qui fait entre autres qu'individuellement, on a un groupe de qualité. Ensuite collectivement je pense qu'on partage toutes les mêmes objectifs, on veut toutes aller au même endroit, c'est ce qui fait qu'on a tendance à travailler toutes dans le même sens.

Pas spécialement [de réunions]. En plus les conditions actuelles font que c'est compliqué de se retrouver. On se voit au club, mais c'est comme dans tous les groupes je pense, il y a des affinités, des filles qui sont plus proches que d'autres, mais dans l'ensemble on s'entend toutes bien. A partir du moment où on est toutes dans le même état d'esprit, le même objectif sur le terrain, je pense que c'est ce qui fait que l'équipe fonctionne.

 

CDF - Toi personnellement tu es passée de l’amateur au pro on va dire, comment as-tu vu l’évolution de l’équipe ? Tu sentais que ça se consolidait d'année en année ?

A. L. - Oui oui clairement, et c'est dû aux moyens que le club a bien voulu déployer, c'est dû au projet qui est de plus en plus attirant pour les joueuses étrangères, ou les joueuses d'autres clubs et c'est dû aux résultats et la renommée de la D1. C'est un championnat qui est réputé.

Bordeaux attire de plus en plus les projecteurs, et tant mieux pour nous. Je pense que c'est ce qui fait [cette réussite], c'est un ensemble de choses, qui font que le projet se consolide.

 

"Il y a des choses qui l'étonnent un peu sur la

manière de fonctionner à la Française"

 

CDF - L'arrivée de Khadija Shaw (en juin 2019, ndlr) a grandement participé à cette amélioration de la qualité de jeu et des résultats aussi on peut dire ? (Elle est l'actuelle leader des buteuses avec 17 réalisations à J14, ndlr)

A. L. - Oui oui je pense que ça soit l'année dernière, où en plus elle avait une très bonne complicité sur le terrain avec Viviane [Asseyi], ou que ça soit cette année effectivement où elle explose les records (sourire). 

C'est une très bonne joueuse, qui est arrivée en provenance du championnat universitaire américain, elle était très convoitée, c'était une première expérience dans un championnat avec des équipes professionnelles, et en plus en Europe. Il lui a fallu un petit temps d'adaptation, pour la vie ici, parce que c'est très différent de la Jamaïque (sourire), en termes de climat déjà. Encore maintenant il y a des choses qui l'étonnent un peu sur la manière de fonctionner à la française. Mais c'est quelqu'un qui a la volonté de travailler, qui a envie de progresser, qui a envie de battre des records aussi sur le plan personnel, et qui a envie de faire grandir sa sélection aussi. Elle est engagée aussi sur le plan humanitaire, pour justement là-bas faire développer pas mal de choses pour les jeunes filles, donc c'est vraiment positif, elle a un beau projet et de belles ambitions. Elle a fait ce qu'il faut pour s'adapter ici, pour s'imposer aussi, parce que c'est important. Elle est assez discrète, mais elle parle à tout le monde, elle rigole, mais ce n'est pas le boute-en-train du vestiaire, elle reste dans sa bulle un peu.

 

CDF - Toi aussi tu es une joueuse assez réservée on peut dire, mais tu essayes d'être un peu présente sur Instagram. Est-ce que tu penses que c’est important avec le terrain, pour peut-être garder un lien hors des terrains avec les fans ? Je sais qu'il y a des coéquipières à toi qui sont plus "virtuels" que toi. Qu'est-ce que tu en penses de cette communication ? C'est une bonne chose qu'elles le fassent tout de même ? C'est aussi le moyen de donner des vocations pour les futures générations, car les réseaux sociaux restent l'un des outils majeurs pour la visibilité ?

A. L. - Oui (sourire), mais ce n'est pas ma spécialité les réseaux sociaux. Je préfère avoir ce relationnel avec les fans de façon directe, aller les voir, aller discuter avec eux, c'est la façon dont j'ai toujours fonctionné. Mais c'est vrai qu'en termes d'images, ce n'est pas forcément ce que j'aime faire. Après j'essaye de m'y habituer, le club m'y pousse un peu, l'agent également, les gens autour me disent que ça fait aussi partie du rôle qu'on doit représenter, donc j'essaye de m'y mettre un peu (rires), mais j'avoue que ce n'est pas ce que je préfère faire.

Oui c'est une bonne chose [qu'elles communiquent sur les réseaux sociaux]. Après je sais qu'il y a plusieurs joueuses qui sont gérées par des agences de communication, donc le travail est fait en amont, et elles n'ont pas à s'en occuper, d'autres les gèrent toutes seules. Je trouve que c'est une bonne chose, mais c'est à double tranchant les réseaux sociaux, ça a toujours été un peu comme ça. Il faut faire attention à ce qu'on dit, à ce qu'on met... J'essaye de m'inspirer de ce que certaines font parfois en termes de communication (sourire), mais je pense qu'on est toutes un peu différentes là-dessus.

Il y a pas mal de gens sur les réseaux sociaux, qui nous contactent, des jeunes aussi. La difficulté pour moi par exemple qui le gère toute seule, c'est qu'on puisse s'en occuper surtout. On ne peut pas répondre à tout le monde, à toutes les demandes non plus. Moi je n'ai pas beaucoup d'abonnés donc c'est assez simple de répondre quand même, d'essayer d'avoir 5 minutes pour répondre à tout le monde. Donc oui ça peut inspirer, mais ça a ces limites, il faut que ça soit bien encadré surtout.

 

CDF - Comment vit-on cette période de covid-19 en tant que joueuse ?

A. L. - C'est un peu particulier. Je pense qu'en tant que joueuse professionnelle, on n'est pas très perturbées. Je pense que c'est plutôt en tant que personne, en tant qu'humain (rires nerveux) qu'on est un peu perturbé.

En tant que joueuse, ça nous a demandé surtout de l'organisation, on est testées toutes les semaines, on a certains protocoles au sein du club, mais au bout d'un mois on s'y fait. Après le plus gros bémol c'est de devoir jouer potentiellement s'il y a des personnes qui sont positives [au covid-19], réussir à s'adapter au niveau de l'effectif, et surtout de ne pas avoir de public. Je pense que ce dernier point est le gros bémol de cette pandémie.

 

"On a la chance de pouvoir jouer, là où justement le

football amateur est quand même à l'arrêt"

 

CDF - On sait que le mental et le moral sont primordiaux dans le sport, et donc l'absence du public pour toi est ce qui vous affecte le plus ? 

A. L. - Ah oui ! Je pense que sur l'aspect mental et le moral [ça joue l'absence du public]. Sur certains matches, on aurait aimé ou on aimerait pouvoir partager avec les fans qui nous suivent. Ça a un petit côté frustrant et justement les fans sur les réseaux sociaux continuent à nous encourager, certains viennent nous voir à travers les grilles du centre d'entraînement pour nous féliciter.

Je pense que c'est d'autant plus compliqué pour les joueuses qui en plus sont loin de chez elles. Moi j'ai la chance d'avoir des parents qui ne sont pas très loin, donc c'est quand même plus facile d'aller les voir. Certaines sont isolées parce que tout est fermé et qu'il n'y a rien à faire. Après dans l'effectif on ne le ressent pas trop [ce covid-19]. C'est pesant, mais ce n'est pas insurmontable quotidiennement. On reste vraiment focus sur le terrain.

On s'estime heureuses aussi parce qu'on n'est pas trop perturbées dans notre pratique, on a la chance de pouvoir jouer, là où justement le football amateur est quand même à l'arrêt, donc on n'a pas de raisons de se plaindre, même si c'est compliqué d'un point de vue plus individuel, plus personnel. Sur le plan collectif, avec quelques adaptations, on arrive à faire avec. 

 

CDF - Est-ce que tu peux m'expliquer en bref en quoi consiste ton "Master en psychologie clinique de la santé" et ce que tu fais actuellement ? 

A. L. - (rires) Oui. Je suis psychologue. La spécialisation en clinique de la santé, c'est ce qui touche tout ce qui est accompagnement, notamment maladies chroniques, personnes âgées, sportives également. J'ai une formation aussi en préparation mentale. C'est l'accompagnement des personnes qui ont des problèmes, plutôt des pathologies corporelles, physiques... 

Actuellement je travaille au pôle espoir de Mérignac, avec Gilles Eyquem et Margaux Aimé, en tant que psychologue et préparatrice mentale également, au niveau du recrutement et de l'accompagnement par la suite des jeunes filles sur tout leur cursus pôle, c'est-à-dire les trois années lycée.

 

CDF - Avec la pandémie justement, la psychologie est-elle devenue un axe central du bien être des populations ?

A. L. - Oui complètement. Et je trouve cela dommage qu'on ne saisisse pas vraiment les choses d'un point de vue gouvernemental et qu'on ne puisse pas en faire bénéficier davantage la population française [de l'aide psychologique].

Il y a quand même des minorités qui sont en grandes difficultés, je pense aux étudiants ou aux personnes isolées, et je trouve dommage qu'on ne leur donne pas plus, ou que nous en tant que professionnel, on ne nous donne pas plus la possibilité de les recevoir ou de nous en occuper, mais de façon accessible pour eux. C'est effectivement un gros sujet d'actualité. Il y a des plateformes, mais c'est toujours compliqué d'avoir quelqu'un au téléphone.

Je pense que des gens qui sont dans ces cas-là on besoin de relationnel, et en tant que psychologue on n'est pas remboursés, donc c'est un petit peu compliqué pour les gens qui ont peu ou pas de moyens de venir nous voir, sur du moyen ou long termes. C'est délicat, mais c'est important [de résoudre cette problématique]. Ce qui manque surtout pour ces gens-là c'est du lien social, donc appeler un numéro c'est déjà une très bonne chose, mais peut-être que si ça ne fonctionne pas autant, c'est parce que les gens ont besoin de voir quelqu'un de façon physique.

 

"Il risque d'y avoir des décompensations [psychotiques],

des gens qui craquent."

 

CDF - Certains spécialistes du secteur médical ont affirmé que la santé mentale des populations serait plus gravement affectée, que la crise sanitaire elle-même. Est-ce que tu partages cet avis ?

A. L. - Oui je pense que les personnes qui ont déjà certaines pathologies, qui sont déjà peut-être un peu fragiles [seront d'autant plus fragilisées]. Il risque d'y avoir des décompensations [psychotiques], des gens qui craquent. Et effectivement pour certaines populations qui subissent plus que d'autres la pandémie, ça risque d'être très très compliqué de sortir de la crise.

Pour avoir discuté avec certains commerçants, notamment des restaurateurs, ce n'est pas tant l'aspect financier, puisque certains ont des aides, ils arrivent à sortir la tête de l'eau, mais sur l'aspect mental, psychologique, de ne pas pouvoir faire son travail, voir des gens, certains sont en difficulté surtout par rapport à cela surtout.

 

CDF - Est-ce que la période de plusieurs mois sans foot a joué sur votre reprise ou récupération de votre côté en tant que joueuse ? 

A. L. - Complètement ! Moi la première, parce que moi qui ai des problèmes de dos régulier, d'avoir été confinée, je me suis retrouvée à devoir faire de la rééducation, en tout cas de la réathlétisation pendant plusieurs mois, parce que j'ai eu le dos coincé.

Pour le coup sur le plan physique, ça a nécessité pas mal de réadaptation. Je suis étonnée qu'on n'ait pas eu plus de casses que cela au sein du club [chez les joueuses], mais ça a nécessité une grosse réathlétisation. Même si on avait des programmes à faire, des exercices, on n'habite pas toujours à la campagne pour pouvoir aller courir un peu en forêt, parfois on est en appartement. Cette période de covid, quand elle a commencé surtout, a été compliquée à gérer pour les préparateurs physiques et pour les staffs des différents clubs.

 

"Si on n'a pas la concentration et d'autres aspects,

le travail physique [...], ne servira à rien."

 

CDF - Est-ce qu'on peut dire que la préparation mentale est tout aussi importante, voire plus importante peut-être que la préparation physique aujourd'hui ?

A. L. - Je pense que ça dépend à qui tu poses la question (sourire), mais en l'occurrence pour ma part, je dirais que oui (rires).

Il y a des bases physiques effectivement qu'il faut avoir, mais si on n'a pas la motivation, si on n'a pas les objectifs, si on n'a pas la concentration et d'autres aspects, le travail physique qu'on pourra faire et tout le travail tactique, ne servira à rien.

Il y a une grosse base mentale, qui est encore trop peu utilisée et travaillée à mon sens. On devrait inculquer quelques notions déjà aux plus jeunes, et c'est ce qu'on essaye de faire du coup dans les pôles. Mais même de façon générale, je pense que ça devrait faire partie de l'apprentissage des jeunes joueurs et jeunes joueuses et ensuite amener des notions de travail, de préparation physique etc Ce sont des outils assez accessibles et simples, qu'on peut effectivement apprendre tout petit, et il y a justement des écoles qui commencent à faire de la méditation, pour la concentration par exemple et c'est génial pour la gestion émotionnelle, surtout dans le sport de haut niveau, il y a un gros travail à faire et commencer tout petit, ça serait effectivement le top !

 

Photo : Quentin Salinier

Dounia MESLI