Ce week-end face aux États-Unis, l'Afrique du Sud a montré un visage solide et combatif. Bien organisées, les Banyana Banyana (les filles) ont posé des difficultés aux championnes du monde, qui ont dû se contenter du plus petit écart avec une victoire 1-0. Sur le terrain, l'une des joueuses symboles de cette combativité sud-africaine, c'est la capitaine Janine Van Wyk, auteure d'une performance remarquée et dont le parcours n'en est pas moins étonnant. Découverte...
Déjà présente lors des Jeux Olympiques à Londres, l'Afrique du Sud ne veut pas jouer le rôle de faire-valoir. Conscientes de l'écart de niveau qui les sépare des meilleures sélections, l'Afrique de Sud a néanmoins montré qu'elles pourraient poser des problèmes aux équipes qui voudraient les prendre de haut.
Janine van Wyk était présente à Londres avec la sélection sud-africaine. Un tournoi qui se solde par une élimination au premier tour, mais où les Banyana Banyana accrochent les championnes du monde et futures médaillées d'argent japonaises. Une dixième place, devant le Cameroun, autre équipe africaine présente aux J.O.
La responsabilité du brasard
Depuis, Janine van Wyk a endossé le brassard de capitaine, jusque-là portée par sa coéquipière Amanda Dlamini. Une passation de brassard qui a lieu en 2013 lors du tournoi de Chypre. Un choix fait par Joseph Mkhonza à l'époque sélectionneur et qui n'a pas été remise en cause par la nouvelle coach, la Néerlandaise Vera Pauw.
Un honneur qui s'explique par la relation de confiance entre Van Wyk et Mkhonza. Un lien personnel qui s'est noué à l'époque où Janine Van Wyk évolue en jeunes. Après des années dans des équipes de garçons, elle cherche à rejoindre une équipe féminine. A Johannesburg, la seule équipe féminine se trouve dans le township de Kwa-Thema, à l'est de la ville.
L'équipe des Spring Homesweepers compte parmi ses dirigeants Joseph Mkhonza, lui même originaire de ce township. Pour Janine Van Wyk, seule joueuse blanche de sa catégorie à l'époque et dans une Afrique du Sud tout juste sortie de l'apartheid, l'expérience se révéla finalement positive et elle progresse alors dans les différents échelons jusqu'à la sélection nationale.
À la tête de son propre club
Capitaine de l'Afrique de Sud, Janine van Wyk est aussi à 29 ans la joueuse la plus capée (127 sélections). Elle a récemment dépassé Portia Modise au nombre de sélections. Cette dernière reste la joueuse la plus prolifique de l'histoire de la sélection sud-africaine.
Van Wyk est une capitaine sur le terrain mais peut-être encore plus en dehors. En effet, le club où elle évolue porte ses initiales JvW, et pour cause c'est elle qui l'a créé en 2013 ! le JvW FC évolue en première division de la province du Gauteng. En Afrique du Sud, il n'y a pas de championnat féminin national, les vainqueurs des championnats provinciaux disputent des play-offs pour déterminer les championnes d'Afrique du Sud. En 2015 c'est le Mamelodi Sundowns F.C. qui a remporté le titre national.
Une expérience à l'étranger ?
Dans « son » équipe, on compte cinq joueuses internationales, dont Janine Van Wyk et Amanda Dlamini à qui elle a repris le capitanat de l'équipe nationale. Au départ pensé pour servir d'école de football et organiser des tournois pour de jeunes joueuses, le club attire désormais quelques unes des meilleures footballeuses du pays, dans une perspective de professionnalisation du football sud-africain.
A l'initiative du club, Van Wyk a aussi investi personnellement dans un club qui se veut comme une marque laissée par la joueuse, sa pierre à l'édification du football féminin en Afrique du Sud. Une manière aussi de préparer sa reconversion pour Van Wyk, qui envisage déjà de devenir coach, après une fin de carrière qu'elle espère couronnée d'une expérience à l'étranger, en Europe ou aux États-Unis. Une opportunité qui pourrait se présenter à l'issue des Jeux, avec le monde du football féminin tournée vers le Brésil et le tournoi olympique.
Hichem Djemai