C'est dans un stade Charlety aux allures de Ligues des Championnes - avec des Ultras venus nombreux pour encourager leur équipe du PSG - qu'on a retrouvé les Parisiennes après leur match contre Metz, mercredi dernier. On s'attendait à un match tendu entre ces deux équipes de D1. Au vue de l'affaire des quatre points perdus par Paris dont trois sur tapis vert au profit d'Albi. Une histoire qui allait donner du grain à moudre pour les joueuses de Patrice Lair, avec une victoire nette 4-0.

 

L'affiche présentait quelques petites tensions avant même l'entame du match. Certain de la culpabilité d'Albi dans ces quatre points retirés après qu'une joueuse de Paris ait joué ce premier match de la saison sans avoir été inscrite sur la feuille de match. Une responsabilité qui n'est pourtant pas à reprocher au club selon le coach, Adolphe Ogouyon​ puisque c'est l'arbitre qui l'a signalé d'après lui. Une situation complexe, mais qui avait fait perdre la deuxième place à Paris à l'époque, pour Montpellier. Une perte difficile qui devient dès lors compliqué à récupérer et qui a joué sur la suite du championnat du club parisien, avec une défaite contre Marseille (2-0) ou encore la remontée de Guingamp (3-3) plus récemment. Autant de faits, qui donnaient une certaine ambiance dans le stade et dans la motivation des joueuses dans cette affiche de la 20e journée de D1.

 

Paris met les pendules à l'heure

C'est donc emmenées par les Ultras que les Parisiennes vont vite fait d'ouvrir le score, juste après le coup d'envoi donné par Marie-Laure Delie. Une reprise de Cristiane (4') qui vient tromper la gardienne albigeoise, Gabrielle Lambert 1-0. Il n'en fallait pas plus pour marquer l'orgueil des Parisiennes dans cette rencontre.

Entrée en fin de match contre Metz, c'est la jeune Perle Morroni (13') titularisée pour l'occasion qui va se montrer démonstrative sur son couloir gauche. Comme sur ce centre qui termine pourtant dans les gants de la portière d'Albi. Le club du Tarn, va avoir beaucoup à faire en défense, et c'est Kim Cazeau qui va être en première ligne, avec ces nombreux ballons d'Eve Perisset sorties en touches par l'Albigeoise. Albi subit sans grande surprise, mais les joueuses d'Adolphe Ogouyon sont pourtant au contact. La détermination de rendre la meilleure copie est bien présente dans le visage des joueuses du club, 8e actuellement. Paris de son côté gère son match sans trop forcer, le mois à venir est bien plus important tout de même. Delie va vouloir trouver le fond, avec cette première occasion à la 17e minute, en dehors de la surface, stoppée par Lambert, une première fois. Mais quelques instants plus tard, la Parisienne trouve la direction des filets sur ce centre de Perisset 2-0 ! Le break est là, le travail a commencé à se matérialiser plus fortement encore pour le PSG, qui veut en mettre plus. A l'image de cette tentative de Cristiane (23') puis une autre de Perisset (26') qui terminent à côté du but. Tout comme Natasa Andonova (36') qui ne va pas passer loin avec ce coup franc, qui frôle les buts de Lambert. Perisset (37') va vouloir réitérer un centre pour Delie, mais cette fois, il est moins bien frappé et termine en sortie. Paris maintient le ryhme, Albi suit mais sans avoir son mot à dire.

Patrice Lair fait tourner son effectif

En seconde période, Perisset cède sa place à Lawrence. Les Parisiennes continuent leur jeu avec autant de construction, face à une équipe un peu moins physique que Metz, mais peut être un peu plus vive dans ses gestes. Veronica Boquete (45') va aller droit au but, feinte la défense d'Albi, mais sa frappe est trop croisée. Chaque Albigeoise est bien présente sur les duels, l'abnégation du club albigeois est remarquée. Comme ce centre de Lawrence (48') qui va être dégagé d'une tête de Gouineau. Encore une occasion menée par Diallo (51'), et une combinaison avec Delie, mais elle sera contrecarrée par la portière Gabrielle Lambert. Ce corner de Cristiane quelques secondes après cela, qui ne trouve personne, même pas Delannoy au second poteau.
Albi a pourtant plus d'espaces, avec une équipe parisienne qui laisse des ouvertures à son adversaire, pour concentrer son jeu au milieu ou devant. Milica Mijatovic (52') va avoir une bonne remise de Pilar Khoury, mais Grace Geyoro écourte l'action. Khoury (53') va de nouveau avoir le ballon au pied, et tenter une frappe de loin, qui a presque lobé Loes Geurts, mais le ballon survole la cage de Paris. Albi n'est pas sans reste. A l'instar de Manon Rouzies (54') également pour contrer cette grosse frappe de Cristiane. Les albigeoises encaissent, mais font preuve de solidarité. 
Dix minutes après l'entame de cette seconde période, Delie va doubler sa mise et offrir le troisième but de Paris. Une bonne combinaison entre Perle Morroni et Formiga, l'internationale française transmet un centre devant le but, et Delie vient dévier comme elle sait si bien le faire le cuir pour battre Lambert 3-0.
Les lacunes techniques et tactique d'Albi sont frustrantes, car l'envie est bien là. Tout juste avant l'heure de jeu, Albi dispose peut être de plus de possibilités dans cette dernière demi-heure, avec une équipe parisienne qui ne fait que maîtriser, sans trop pousser.

Albi se montre plus entreprenant
A l'heure de jeu, Pilar Khoury va céder sa place et on va alors retrouver une attaque à trois emmenée par Mijatovic en pointe. Albi ne se contente pas de défendre on a l'impression et c'est un fait qui s'apprécie. Mais Ashley Lawrence (63') va alourdir le score, sur une passe de Cristiane, la Canadienne reprend tout juste à la limite du hors-jeu le ballon, sur sa droite et d'une frappe cadrée, peu puissante mais piégeuse va avoir raison de Lambert 4-0.

En fin de match, c'est Perle Morroni qui va continuer à amener l'animation sur le flanc gauche, mais les Parisiennes sont moins visibles et disponibles, bien cadrées par les Albigeoises. Mais Paris continue à avoir des occasions, comme cette frappe qui va être claquée par Lambert (66'), tout juste. Même ce tir d'Ouleye Sarr sur corner va trouver la transversale. Ou encore une bonne occasion à la 73e minute, d'une combinaison entre Cristiane et Morroni. La Brésilienne transmet à Morroni sur sa gauche mais difficile de cadrer. La jeune internationale a les dents longues. A l'inverse Sarr (74') a plus de mal, même cette occasion en or, ne va pas trouver le fond, avec une frappe totalement dévissée. 
Les dernières minutes vont être intenses, mais pourtant plus équilibrées au vue des occasions de part et d'autre. Paris lève peut être le pied, mais le jeu était pourtant plus construit, mieux huilée avec Boquete, bien plus présente dans le jeu.
Lawrence entrée à la pause va s'acharner sur le couloir droit pour créer l'ouverture devant le but, avec ce centre par exemple à la 76e minute, mais dégagé par Manon Cazes, très rassurante dans la défense d'Albi à seulement 21ans. 
Et Albi à son occasion par l'intermédiaire de Mijatovic (77'), mais la Serbe hésite à frapper, et le ballon est dégagé, frustrant. Cette dernière aura une autre opportunité sur un coup franc bien placé à gauche du but parisien, au niveau du point de corner. Mais la frappe est repoussée de la tête par Sarr à un mètre du premier poteau, dégagé hors de la surface de réparation. Le ballon revient sur Kim Cazeau (83'), qui se précipite sur l'occasion, mais l'Albigeoise aura du mal à bien frapper le cuir, qui termine en six-mètres. 
Paris répond avec ce corner de Boquete bien frappé, mais cette tête de Delannoy (86') sera captée par la portière d'Albi. C'est le club du Tarn qui va alors s'offrir la dernière occasion sur ce bon coup franc des 25 mètres, pour Manon Rouzies (87'), qui ne fait que tutoyer les cages de Geurts !

 

Au coup de sifflet final, Paris confirme sans surprise la victoire du match aller, avec une certaine agressivité, dans son jeu. Albi a tenté avec beaucoup de détermination et d'abnégation de tenir une cadence soutenue, mais l'écart est bien compliqué à réduire d'un club avec une structure comme Paris, à un club amateur comme Albi. Les Parisiennes se sont mises dans les bonnes conditions pour leurs prochaines échéances, alors que les Albigeoises vont encore devoir faire un effort pour s'assurer de leur maintien.

 

Photo : Mica GB M PhootoRafettes

Dounia MESLI