Parmi les équipes qualifiées pour le tournoi olympique, la plupart des sélections se présentent avec leurs meilleures joueuses sur la ligne de départ. Pourtant, la phase de groupes va débuter avec quelques absentes de marque. Tour d’horizon...

 

Dans cet article, il n’était évidemment pas l’occasion de parler des équipes qui auraient mérité (ou non) de figurer parmi les 12 sélections qualifiées pour ce tournoi olympique. De nombreuses joueuses de premier plan observeront les débats devant leur écran, avec plus ou moins de décalage horaire suivant leur pays d’adoption.

Avec les sélections progressivement révélées ces dernières semaines, c’était l’occasion de découvrir les choix des différents sélectionneurs, avec parfois quelques surprises, mais aussi des joueuses blessées et privées à ce titre de participation aux Jeux.

 

Coup dur et coup de poker

Les deux cas de figure se retrouvent par exemple dans l’équipe de Grande-Bretagne, avec le forfait de Chloe Kelly, mais aussi l'option d’Hege Riise de ne pas retenir Jordan Nobbs. Touchée au genou droit, début mai, Chloé Kelly a été victime d’une blessure au ligament croisé antérieur, ce qui a immédiatement officialisé le forfait de la jeune attaquante de Manchester City.

Avec les Cityzens, ou la saison précédente avec Everton, Chloe Kelly apparaît actuellement comme l’une des joueuses anglaises en pleine ascension, parmi les meilleures passeuses cette saison en FA WSL, et déjà régulièrement décisive à 23 ans. Des performances remarquées, et une complémentarité avec Lauren Hemp, qui faisait des deux étoiles montantes une force supplémentaire pour la sélection britannique.

De son côté, Jordan Nobbs manquera également les Jeux, une décision prise par Hege Riise au moment de constituer sa liste pour Tokyo en mai dernier. Nobbs absente des 18, sans être également retenue comme réserviste. Alors que les listes ont été ensuite élargies à 22 joueuses (en incluant les 4 réservistes), Hege Riise avait choisi de nommer de jeunes joueuses comme réservistes, des "remplaçantes" qui devaient dans tous les cas faire partie du voyage vers Tokyo, même si les sélections étaient restées à 18 joueuses, comme initialement prévu.

Ce qui l'a alors emporté pour la sélectionneuse norvégienne de la Grande-Bretagne, c'est peut-être la conviction qu’elles ne seraient pas amenées à jouer au Japon. Une expérience qui pouvait, dans ces conditions, se révéler enrichissante pour des joueuses peu expérimentées, moins quand on fait partie des cadres de l'équipe d'Angleterre. Milieu de terrain sous les couleurs d’Arsenal, Jordan Nobbs compte parmi les milieux de terrain anglaises les plus talentueuses, et dans ce secteur de jeu, c’est l’expérimentée Jill Scott qui semble lui être passée devant, elle qui compte parmi les quatre joueuses britanniques déjà présentes aux Jeux Olympiques de Londres en 2012.

 

Les Jeux Olympiques sans sa meilleure buteuse

Les choix du coach, Cristiane en a également fait les frais du côté du Brésil. Pia Sundhage, la sélectionneuse suédoise de la Seleçao, a pris la décision de ne pas retenir l’attaquante brésilienne de 36 ans, meilleure buteuse de l’histoire aux Jeux Olympiques (14 buts). Déjà au panthéon du football brésilien, Cristiane doit laisser sa place, avec une ligne d’attaque qui s’organise autour du duo Marta-Debinha.

L’absence de Cristiane est d’autant plus marquante que sa blessure lors des derniers Jeux Olympiques, avait fait partie des facteurs qui ont été mis en avant pour expliquer l’échec du Brésil en 2016, dans sa quête d’or à domicile lors des Jeux de Rio. Elle intervient aussi à un moment où l’attaque brésilienne est peut-être moins dépendante de Cristiane, dont le dernier but avec la Seleçao remonte à décembre 2019.

Dans certaines sélections, l’inclusion des réservistes permet à certaines joueuses de réintégrer la sélection au dernier moment. C’est le cas au Brésil avec Andressa Alves ou pour l’équipe canadienne avec Jordyn Huitema et Sophie Schmidt.

 

Le Japon fait place aux jeunes

Le Brésil n’est pas la seule sélection privée de l’une de ses joueuses les plus expérimentées. C’est le cas également du Japon, avec la non-sélection d’Aya Sameshima, défenseure avec plus d’une centaine de sélections au compteur et déjà présente en 2011 lors de la victoire du Japon en Coupe du Monde.

Titulaire lors de la dernière Coupe du Monde, elle ne fera pas partie d’une sélection nippone tournée vers ses jeunes générations, avec 16 joueuses âgées de 25 ans ou moins, et seule une poignée de joueuses comptant plus de 50 sélections. Une dimension qui avait notamment été mise en avant par Asako Takakura dans son choix de ne pas retenir Aya Sameshima.

 

Privé de ses piliers

La Suède va également devoir faire sans ses habituelles défenseures centrales Linda Sembrant et Nilla Fischer (dans une équipe qui joue plus régulièrement avec une défense à trois). Les deux joueuses avaient été titulaires lors de la Coupe du Monde 2019, compétition au cours de laquelle les Suédoises étaient parvenues à se hisser sur la troisième marche du podium. Mieux encore, elles étaient également associées en 2016, lorsque la Suède a remporté la médaille d’argent aux Jeux Olympiques de Tokyo.

Ici, Peter Gerhardsson n’a pas eu à choisir, Linda Sembrant s’est blessée au genou droit en mai dernier, alors que Nilla Fischer et sa compagne attendaient un deuxième enfant, né il y a quelques jours. Des absences qui vont compter, alors que les deux joueuses cumulent plus de 300 sélections en équipe de Suède !

Dans la dernière ligne droite, Les Pays-Bas vont devoir composer avec l’absence de sa joueuse la plus capée en sélection. Moins de 48 heures du premier match face à la Zambie, Sherida Spitse (188 sélections) a été contrainte de déclarer forfait pour les Jeux après s’être blessée au genou lors d’un entraînement. La milieu de terrain de l’Ajax est l’une des cadres de l’équipe néerlandaise, capitaine lors de l’Euro 2017, remporté à domicile par les Pays-Bas.

Positionnée devant la défense, son association avec Jackie Groenen et Daniëlle van de Donk avait fait du milieu de terrain néerlandais l’un des meilleurs de planète, basé sur la complémentarité entre les trois joueuses. Elle avait également été la meilleure passeuse de la Coupe du Monde 2019, distillant d’excellents ballons à ses coéquipières sur les coups de pied arrêtés. Un défi supplémentaire pour Sarina Wiegman et ses protégées au moment de débuter dans leur premier tournoi olympique.

 

Photo: Getty Images (L'attaquante brésilienne Cristiane, le 9 juin 2019, lors du match Brésil-Jamaïque à l'occasion de la Coupe du Monde en France)

 

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Hichem Djemai