Après sept mois* à la tête de Leicester City, Amandine Miquel - ancienne coach du Stade de Reims - fait le point sur son adaptation en Women’s Super League. Entre exigence physique, transition culturelle et réorganisation interne, Amandine Miquel partage une vision lucide et passionnée de son aventure anglaise. Dernière partie de notre entretien avec une technicienne engagée, lucide et ambitieuse.

 

Première partie => [Interview exclu] Amandine Miquel (Leicester City) : "L’équipe de France féminine n’a pas encore franchi un vrai cap"

Deuxième partie => [Interview exclu] Amandine Miquel (Leicester City) : « L’Angleterre a pris une longueur d’avance sur la France »

Troisième partie => [Interview exclu] Amandine Miquel (Leicester City) : « Si je n’avais pas été aussi persévérante, j’aurais abandonné depuis longtemps »

 

Une prise de poste exigeante mais attendue 

 

Arrivée à l’été 2024 à Leicester City, Amandine Miquel savait où elle mettait les pieds : “Les sept premiers mois n’ont pas été simples, mais c’était le défi que je recherchais.”

Un nouveau championnat, une nouvelle culture, un effectif à reconstruire… Le défi était de taille : “Venir en Angleterre, c’était l’opportunité de repartir de zéro, de me remettre en question et de m’adapter à un nouvel environnement. Peu importe le pays, c’est toujours un défi de redresser un club en difficulté. Mais c’est un projet similaire à celui de Reims à mon arrivée : une équipe avec un potentiel de progression, où l’objectif est d’aller de l’avant.”

« En sept mois, il y a eu beaucoup de changements que ce soit au niveau de la philosophie de jeu, du staff ou des infrastructures. » Contrairement à ce qui se pratique dans les staffs masculins, l’entraîneure française a dû s’adapter rapidement à un environnement déjà en place : “Je suis arrivée avec seulement mon adjoint (Amaury Messuwe, ndlr), dans un groupe qui comptait déjà une vingtaine de personnes.”

Résultat : des compromis, une transition progressive et une nouvelle philosophie de jeu à installer : « Ces derniers mois ont surtout été consacrés à cette transition et à la mise en place d’un fonctionnement efficace pour tous. »

 

"Un nouveau défi dans un cadre idéal" : Amandine Miquel s’épanouit à Leicester

 

L’expérience anglaise répond pleinement aux attentes d’Amandine Miquel, qui découvre un championnat particulièrement compétitif : “Le niveau en Angleterre est très élevé, et chaque match est un véritable défi. Il n’y a pas d’équipe facile à battre, mais en même temps, aucune équipe n’est imbattable, ce qui donne cette impression que tout est possible à chaque rencontre.”

Elle se réjouit également de l’ambiance dans les stades, soulignant que “l’expérience se passe très bien. Il y a une belle affluence dans les stades et une ambiance incroyable, ce qui est vraiment plaisant.”

Mais c’est surtout en dehors du terrain que le contraste avec la France lui paraît le plus flagrant : “En termes d’infrastructures et de conditions mises en place pour les joueuses, la différence avec la France est flagrante. Ici, tout est beaucoup plus structuré et optimisé pour leur bien-être.”

Un confort de travail renforcé par un encadrement plus dense et spécialisé : “Il y a un vrai soutien, avec un staff plus nombreux qui prend en charge les aspects administratifs ou logistiques, ce qui permet aux joueuses de se concentrer pleinement sur leur performance.” Pour elle, « c’est presque un paradis » pour les joueuses venant de France, tant les moyens mis à disposition sont importants.

 

Méthodes françaises vs habitudes anglaises

 

L’arrivée d’Amandine Miquel à Leicester City n’a pas été sans heurts, notamment en raison des différences culturelles dans l’approche de l’entraînement : “La structuration de la charge athlétique et l’organisation des semaines d’entraînement sont très différentes de ce qui se fait en France, voire en Europe de manière générale”, confie-t-elle.

Ce décalage a été d’autant plus marqué chez les internationales, habituées à des méthodes plus proches des standards français. “Le staff et les joueuses locales sont formés avec une approche spécifique et ont du mal à comprendre une méthode différente.” Trouver un terrain d’entente a donc été l’un des premiers grands défis de son mandat.

Mais au-delà des ajustements nécessaires, la coach française souligne avec enthousiasme la qualité des installations du club : “Honnêtement, ce que nous avons ici pour les filles est d’un très haut niveau.“ Forte de ses expériences dans plusieurs clubs masculins français durant son BEPF, elle affirme : “Nos infrastructures sont au moins équivalentes, voire supérieures à celles de la majorité des clubs de Ligue 1.”

Elle va même plus loin : “Quant à la Ligue 2, il n’y a même pas de comparaison possible : nous sommes clairement mieux équipés. Certains clubs de l’élite française envieraient probablement ce que nous avons ici.” Un cadre idéal pour construire un projet ambitieux et durable.

 

Un football plus athlétique, un niveau global correct, mais perfectible

 

Si les infrastructures anglaises impressionnent, la qualité des joueuses laisse à Amandine Miquel un sentiment plus nuancé : “Concernant la qualité des joueuses, c’est assez mitigé. Le niveau global est bon, mais je ne suis pas certaine qu’il soit supérieur à celui de la France.”

Elle observe une nette différence dans l’approche physique du jeu, influencée par la place prépondérante accordée à la musculation. Si les joueuses anglaises impressionnent par leur puissance physique, Miquel nuance : “Il y a sans doute un aspect plus athlétique ici, notamment en raison de l’importance accordée à la musculation. En revanche, sur le plan technique et tactique, je ne pense pas que ce soit meilleur qu’en France.”

Elle pointe également du doigt certaines spécificités réglementaires du championnat anglais, les limites du système de quotas anglais, qui impose la présence de huit joueuses locales ou formées localement dans les effectifs. Une mesure qui, selon elle, n’est pas toujours bénéfique pour l’homogénéité et la compétitivité des équipes : “Je ne suis pas convaincue que ce soit forcément une meilleure approche.” Une réalité qui pousse l’entraîneure française à s’interroger sur la pertinence du modèle anglais en matière de développement des talents.

 

Le pressing à l’anglaise, un changement de cap : la patte Miquel

 

L’adaptation des joueuses de Leicester à la philosophie de jeu d’Amandine Miquel n’a pas été simple. La technicienne a dû amener son équipe à passer d’un jeu basé sur un pressing très haut et une possession de balle constante à un style de jeu plus orienté vers la transition, comme elle l’avait mis en place à Reims. Le cœur du projet repose sur l’adaptation des joueuses à une philosophie claire et structurée : “Elles étaient habituées à un pressing constant, à vouloir la possession. Nous, on mise sur l’organisation, le bloc médian, et l’efficacité en transition.”

Une évolution perceptible et efficace : “La première étape a donc été de trouver des joueuses adaptées à ce style de jeu, afin d’avoir des joueuses non seulement capables de jouer la transition sur le plan athlétique, mais qui aiment défendre en bloc médian, sans chercher absolument à presser haut tout le temps ou à vouloir la possession. Cela n’a pas été facile à leur faire assimiler. Elles n'étaient pas contre l'idée, mais ici en Angleterre, le jeu se base beaucoup sur un pressing incessant, on presse sans vraiment réfléchir, ce qui est plus simple à organiser tactiquement. Cependant, nous pensons que ce n’est pas aussi efficace.” explique-t-elle.

Cela a commencé dès le mercato d’hiver et se poursuivra cet été, avec l’objectif de recruter des joueuses capables de défendre en bloc médian et d’éviter un pressing incessant, stratégie qui ne correspond pas à l’approche tactique prônée par Miquel.

 

Le défi du maintien en élite et l’adaptation aux spécificités de la Women's Super League

 

En Angleterre, une charte collective a été mise en place, rendant le maintien en élite particulièrement exigeant. Leicester a dû batailler pour rester dans l’élite, un défi qui met en lumière la réalité de la ligue anglaise. Amandine Miquel évoque notamment un aspect fondamental du système : “Il y a aussi le système de points pour l’obtention du visa, qui oblige les joueuses étrangères à avoir un certain niveau d’expérience pour signer en Angleterre.”

Ce système est censé prioriser les joueuses anglaises, mais, selon elle, son effet peut parfois être contre-productif : “Je pense que l’objectif est de protéger les joueuses anglaises, mais en réalité, l’effet est parfois inverse. Cela conduit à intégrer dans les effectifs certaines joueuses anglaises qui n’ont pas forcément le niveau requis, simplement pour respecter la règle des huit joueuses locales ou formées en Angleterre.”

Ainsi, cette règle semble amener un certain déséquilibre dans la composition des équipes, ce qui soulève des interrogations quant à son efficacité réelle pour améliorer le niveau global de la compétition.

L’adaptation des méthodes d’entraînement aux spécificités de la Women's Super League a demandé quelques ajustements, mais Amandine Miquel explique que cela ne s’est pas avéré problématique. Elle a noté que les joueuses n’étaient pas forcément habituées à des méthodes plus complexes : “Dès qu’on ajoute des règles spécifiques, qu’on modifie la forme du terrain ou les conditions pour marquer, il y a un temps d’adaptation nécessaire.”

Pour Miquel, cette approche, plus structurée et tactique, fait partie de ce qu’on apprend en France, mais ce n’est pas dans les habitudes des joueuses anglaises. Par chance, l’adaptation a été facilitée par un effectif majoritairement composé de joueuses étrangères : "Si cela avait été un effectif 100 % anglais, cela aurait sans doute été plus compliqué", précise-t-elle.

 

Blessures, surcharge et remise en question

 

Depuis son arrivée, Amandine Miquel a dû faire face à plusieurs défis, notamment liés à l’adaptation de l’équipe à une nouvelle approche physique et organisationnelle. Le premier obstacle majeur a été le nombre élevé de blessures, qui semblait être la conséquence directe d’un décalage entre l’approche du terrain et les habitudes des joueuses en salle.

La surcharge de travail, surtout en lien avec la charge athlétique, a également joué un rôle dans ces blessures : "Ça a été un processus long et progressif, et on commence seulement à sortir un peu la tête de l’eau. L’Angleterre est le pays où il y a le plus de blessures aux ligaments croisés dans le football féminin, et ce n’est sans doute pas un hasard", explique Miquel, soulignant les défis de cette adaptation.

Cependant, la qualité des terrains n’a pas été mise en cause par Miquel : "La qualité des terrains ne peut pas être en cause, c'est impossible", explique-t-elle, soulignant que partout où l’équipe a évolué, les installations étaient d’un niveau très élevé.

"Il doit forcément y avoir un facteur qui joue", précise-t-elle, suggérant que la source des blessures pourrait résider dans l’intensité de la charge de travail ou dans les méthodes des staffs médicaux antérieurs.

Pour contrer cela, plusieurs ajustements ont été effectués dans l’organisation de la semaine d’entraînement. L’un des changements notables a été la suppression des deux jours de repos habituels, et notamment du "moins 3" avant les matchs, pour une meilleure préparation sur le terrain. L’intensité des séances de musculation a été réduite au profit d’un travail tactique plus poussé, soutenu par des supports visuels : "Cela a pris du temps, plusieurs mois, car nous avons voulu que ces évolutions se fassent progressivement, sans créer de choc brutal."

La nutrition a également été revue, avec l’ajout d’une nutritionniste à plein temps et une révision complète des menus de la cantine, spécifiquement adaptés aux besoins des joueuses. Ces changements ont permis d’amorcer un vrai tournant dans l’approche de l’équipe, même si Amandine Miquel admet qu’il reste encore des ajustements à effectuer.

Des semaines d’entraînement restructurées, moins de musculation, plus de tactique, l’arrivée d’une nutritionniste, une cantine spécifique pour les joueuses… Mais, au final, les progrès sont évidents : “Il a fallu tout ajuster, mais on arrive à un fonctionnement qui nous ressemble davantage.” L’impact est réel, même si “tout n’est pas encore parfait”.

 

Une adaptation constante face aux défis physiques de la WSL

 

La Women's Super League impose une exigence physique élevée à ses joueuses, un paramètre qu’Amandine Miquel a rapidement pris en compte à son arrivée à Leicester : "La plupart des joueuses jouaient déjà au niveau", précise-t-elle, mais l’équipe manquait d’un vrai socle défensif structuré. Cela a guidé les priorités de la première moitié de saison, d’autant que les blessures en attaque ont fortement limité les options offensives : "Il ne restait plus que des joueuses défensives", raconte-t-elle, ce qui a permis de concentrer les efforts sur le repli défensif et la solidité collective.

Face à une pénurie d’attaquantes puis même d’excentrées, le groupe a dû faire preuve d’adaptabilité, avec des milieux ou des latérales repositionnées plus haut sur le terrain. Comme beaucoup en WSL, Leicester a souffert de nombreuses blessures : “On a traversé une période sans attaquantes ni excentrées. On a dû improviser, adapter, s’ajuster en permanence.” Une surcharge ? Des méthodes inadaptées ? “La qualité des terrains n’est pas en cause. Il faut sans doute regarder du côté des charges ou des approches médicales.” explique-t-elle.

Cette flexibilité s’est aussi accompagnée d’une réflexion approfondie sur la charge de travail hebdomadaire : "On aurait peut-être pu mieux coordonner notre façon d'entraîner, notre service médical et la partie musculation”, reconnaît-elle. La gestion de l’usure physique s’est affinée au fil des semaines à travers de nombreuses réunions avec le staff.

Une logique de micro-ajustements a été mise en place, comme dans une recette qu’il faut parfois entièrement rééquilibrer : "Si le gâteau n'était pas réussi, il a fallu reprendre tous les ingrédients et ajuster les proportions.” Un processus rigoureux pour répondre aux impératifs d’un championnat aussi exigeant que la WSL.

 

Redonner de la solidité à l’équipe

 

Il n’a pas été facile d’imposer ce changement. En Angleterre, le jeu se base beaucoup sur un pressing incessant, souvent organisé sans grande réflexion tactique. Mais Amandine Miquel reste convaincue que cette approche n’est pas aussi efficace. La première moitié de saison a été placée sous le signe de la reconstruction défensive comme précisé.

Objectif atteint pour Miquel et son staff : "Nous avons réduit de moitié le nombre de buts encaissés pour l'instant", note-t-elle avec satisfaction, soulignant l’amélioration défensive de l’équipe. "L’an dernier, l’équipe avait encaissé 47 buts en 22 matchs, et cette saison, nous avons déjà réduit ce nombre à 26, avec encore 5 matchs à jouer." Un travail en profondeur, facilité par une philosophie claire : “Nous privilégions un jeu de transition, plus adapté à notre effectif.”

Toutefois, il reste encore des axes à perfectionner, notamment dans la capacité à s’adapter collectivement aux changements de positionnement en cours de match : "Si l’adversaire modifie son approche et que ce n’est pas exactement ce qu’on a travaillé pendant la semaine, elles ont du mal à s’ajuster toutes ensemble", reconnaît Amandine Miquel. Cette difficulté entraîne des espaces ouverts sur le terrain, ce qui nécessite un coaching constant, même en cours de match, pour maintenir la cohésion.

Malgré ces défis, Amandine Miquel se réjouit des progrès réalisés par ses joueuses : “Sincèrement, presque toutes ont progressé", confie-t-elle. La cohésion autour de la philosophie de jeu devient de plus en plus évidente au sein de l’équipe. Elle nuance cependant lorsqu’il s’agit de joueuses au parcours déjà très abouti : "Certaines, comme Janice Cayman, qui ont déjà une énorme carrière, je ne pense pas qu’on puisse les faire évoluer beaucoup plus…" Mais dans l’ensemble, l’équipe a gagné en maturité tactique et en cohérence avec le projet mis en place.

 

Janice Cayman, capitaine d’expérience et pilier du vestiaire

 

Si certaines joueuses sont encore en phase d’apprentissage, d’autres reflètent déjà une forme de maturité et de stabilité. Dans ce projet, une joueuse incarne la stabilité : Janice Cayman : “C’est notre première capitaine. Elle apporte énormément, par son expérience, sa polyvalence et son attitude irréprochable.” Un modèle pour les plus jeunes, dont le parcours riche — notamment en Ligue des champions avec Lyon — fait d’elle un atout essentiel pour le groupe : "C’est une joueuse importante dans le groupe, grâce à son expérience dans différents pays et équipes, elle apporte beaucoup de stabilité à l’équipe, ainsi que sa polyvalence”, souligne Amandine Miquel, qui s’appuie sur elle au même titre que sur trois autres cadres pour porter son projet.

“C’est une joueuse qui a traversé des moments difficiles, mais aussi vécu des expériences de très haut niveau. Elle nous permet de combler les postes manquants dès qu'on a des blessures", grâce à une polyvalence précieuse. Déjà utilisée à plusieurs postes, Cayman est autant un soutien tactique qu’un relais humain sur le terrain.

En dehors, elle transmet calme, exigence et expérience à ses coéquipières : "Elle sait transmettre les bonnes attitudes aux autres joueuses, qu’elles soient jeunes ou plus expérimentées, et elle aide tout le monde a être dans le bon rythme pendant les matches.” Si son évolution personnelle n’est plus une priorité pour Miquel — "Je ne suis pas sûre qu’on puisse encore les faire progresser davantage" —, son rôle de guide est aujourd’hui fondamental dans l’équilibre du vestiaire.

 

Miser sur la formation pour bâtir l’avenir

 

Amandine Miquel accorde une place centrale à la formation dans son projet à Leicester : "Énormément, énormément”, insiste-t-elle, soulignant les spécificités du modèle anglais. Leicester mise aussi sur l’avenir : “Le championnat U21 est fermé, sans pression de résultats. Cela permet de se concentrer sur le développement des joueuses. Il y en a deux qui ont été appelées au cours de la saisons et qui vont surement intégrer le groupe professionnel cet été, une joueuse de 16 ans et l’autre de 17 ans.”

Un environnement idéal pour se concentrer pleinement sur le développement individuel : "Contrairement à la France, il n'y a pas de pression. Cela permet de vraiment se concentrer sur le développement des joueuses.” Le lien entre les jeunes et l’équipe première est renforcé par la proximité géographique : elles s’entraînent sur le même site, ce qui favorise une réelle intégration.

Certaines profitent même des nombreuses absences pour s’entraîner régulièrement avec les professionnelles : "Il y en a deux qui ont été appelées au cours de la saison et qui vont sûrement intégrer le groupe professionnel cet été, une de 16 ans et l'autre de 17 ans.” Une preuve concrète de la passerelle existante entre formation et haut niveau.

 

À Leicester, Amandine Miquel construit pas à pas une équipe solide, structurée, et en pleine évolution. Avec exigence, méthode et vision, l’ancienne coach de Reims confirme sa capacité à s’imposer sur la scène européenne.

 

*Interview réalisée le 28 mars 2025

 

Photo : Leicester City

Dounia MESLI