Avec un jour de repos en moins, et une demi-finale qui s’est jouée en prolongation, les Pays-Bas ont eu un temps de récupération plus court que leurs futurs adversaires en finale, les États-Unis. Cela aura-t-il une incidence cet après-midi (17h) sur la pelouse du Parc OL ? Une question qui s’ajoute au possible forfait de Lieke Martens, et plus généralement une sélection où les titulaires habituelles ont été très sollicitées depuis le début du tournoi.
Les Pays-Bas abordent cette finale de Coupe du Monde en ayant déjà réalisé un bond en avant gigantesque : une première Coupe du Monde en 2015, la victoire à l’Euro 2017, et désormais un sommet mondial ce dimanche face aux États-Unis. Pourtant, avant cette finale, les questions sont nombreuses sur la capacité des Néerlandaises à rivaliser avec les championnes du monde en titre.
L’inquiétude autour de Lieke Martens
Une préoccupation qui n’a pas trait à la qualité de jeu développé par les Pays-Bas, parvenus à enchanter l’Europe il y a deux ans et qui continuent d’impressionner sous les ordres de Sarina Wiegman. Jill Ellis la sélectionneuse des États-Unis a d'ailleurs loué en conférence de presse une « équipe formidable » avec « beaucoup de joueuses talentueuses ».
La première inquiétude concerne Lieke Martens, l’une des figures de cette équipe oranje, et qui est aujourd’hui très incertaine pour la finale. Décisive face au Japon, elle s’était alors blessée au pied lors de la célébration de son deuxième but sur penalty face aux Nadeshiko.
Depuis, l’état de santé de l’attaquante du FC Barcelone a été au centre des attentions. Elle avait joué sous anti-douleurs l’ensemble du quart de finale face à l’Italie, mais avait dû sortir dès la pause en demie face à la Suède. À l’approche de la finale, Sarina Wiegman n’est pas en mesure de dire si son attaquante pourra jouer, avec une décision que sera prise au dernier moment, le jour du match, comme la sélectionneuse néerlandaise l’a expliqué samedi en conférence de presse.
Une profondeur de banc moins importante que les États-Unis
L’éventuel forfait de Martens pour la finale amène également à interroger l’un des traits de cette équipe néerlandaise qui repose sur une rotation plus restreinte que les États-Unis, son adversaire en finale. Au sein de la sélection Oranje, 10 joueuses ont participé à l’ensemble des matches avec 6 joueuses de champ qui comptent plus de 500 minutes depuis le début du tournoi (sur les 570 disputées par les Pays-Bas). À l’inverse, 5 joueuses de champ n’ont pris part à aucune minute de jeu, alors que Renate Jansen n’en a joué que 3 depuis le début du tournoi.
C’est donc une rotation qui repose sur une quinzaine de joueuses, là où Jill Ellis a pu en utiliser une vingtaine. Une méthode déjà éprouvée par Sarina Wiegman lors de l’Euro 2017, mais qui amène nécessairement des questions avant cette finale. Parmi les interrogations récurrentes des journalistes, la référence à ce premier quart d’heure où les Américaines marquent systématiquement depuis le début du tournoi, après avoir généralement imposé un rythme d’enfer dès le coup d'envoi.
=> [Coupe du Monde 2019] États-Unis: Des Américaines en habituées des finales mondiales
Une situation qui amène aussi les observateurs à rechercher les autres « Lieke Martens » de l’équipe, autrement dit les autres titulaires néerlandaises blessées ou qui ne pourraient pas évoluer à 100 % en cas de titularisation dimanche. C’est la défenseure Stefanie van der Gragt qui a récemment été au cœur des inquiétudes avant que Sarina Wiegman n’évacue le sujet hier en conférence de presse, estimant que van der Gragt serait en pleine possession de ses moyens pour le match.
Beerensteyn et/ou van de Sanden ?
Autre question pour la coach oranje, celle qui concerne le côté droit de l’attaque néerlandaise. Critiquée depuis le début du tournoi, Shanice van de Sanden s’était retrouvée sur le banc en demi-finale face à la Suède au profit de Lineth Beerensteyn. L’entrée de van de Sanden pour la fin du match et la prolongation de ce match avait participé à faire basculer la rencontre en faveur des Oranje. Une prestation qui pourrait la ramener dans le onze de départ néerlandais, alors qu’elle est par ailleurs la seule Lyonnaise présente pour cette finale de Coupe du Monde sur la pelouse du Parc OL.
Un dernier problème peut-être plus stimulant que les autres, dans la mesure où Lineth Beerensteyn fait partie des joueuses qui ont progressé depuis le dernier Euro et postule désormais à une place de titulaire en sélection, comme elle a pu le faire notamment lors des qualifications pour le Mondial. Une option qui peut permettre à Sarina Wiegman de réorganiser son secteur offensif, notamment si Lieke Martens doit déclarer forfait pour la finale.
C’est d’ailleurs l’un des éléments marquants de cette finale, où seront réunies deux des meilleures lignes d’attaque de la planète. À ce jeu, pas de raison que les Américaines soient les seules à faire trembler les filets.
Photo: Getty Images / FIFA
Hichem Djemai