Les États-Unis se sont qualifiés pour les quarts de finale du Mondial après leur victoire face à l'Espagne. Un succès minimal (2-1) rendu possible avec deux penalties transformés par Megan Rapinoe. Avec cette victoire, les joueuses de Jill Ellis se préparent à rencontrer l’équipe de France le 28 juin prochain.


Dans cette Coupe du Monde, les États-Unis ont semblé survoler le premier tour avec des victoires plus ou moins impressionnantes. Un sentiment partagé par une partie des supporters de l’équipe de France, inquiets à l’idée d’un quart de finale face à l’équipe américaine.

Après ce sans-faute en phase de groupes, l’Espagne apparaissait comme un bon adversaire pour tenter de servir de premier révélateur. La Roja, une équipe qui monte et qui en phase de groupes, était parvenue à pousser l’Allemagne dans ses retranchements. En janvier dernier, l’Espagne avait longtemps tenu tête aux États-Unis, ne cédant qu sur la plus petite des marges (1-0).

 

Du tac au tac

C’est d’ailleurs la Roja qui se crée la première opportunité du match avec une reprise de Patri Guijarro aux 16 mètres dès la première minute de jeu. Le ballon passe finalement au-dessus du cadre. Le ton est donné pour une Espagne qui ne compte pas attendre son adversaire.

Pourtant, on craint aussi le pire pour la Roja qui concède un penalty dès la 5e minute. Un long ballon côté droit pour Tobin Heath, et l’attaquante américaine peut repiquer dans la surface. Leila Ouahabi est battue et Mapi Leon déséquilibre Heath, provoquant la sanction. C’est ensuite Megan Rapinoe qui se charge de le transformer et parvient à tromper Sandra Panos (7e).

L’Espagne a-t-elle déjà laissé passer sa chance ? Il n’en est rien puisque le pressing de la Roja provoque à son tour l’erreur américaine sur une situation qui semblait anodine. Une relance courte d’Alyssa Naeher vers Becky Sauerbrunn, et la défenseure américaine voit Lucia Garcia lui chiper le ballon. Il continue sa course jusqu’à Jennifer Hermoso qui peut placer sa frappe depuis les 16 mètres et envoyer le ballon dans la lucarne gauche (9e)

 

Une domination américaine qui ne suffit pas

L’Espagne reste dans le match, et profite ensuite d’un manque de réussite des États-Unis, malgré une possession plus importante du ballon. Dès la 13e minute, Rose Lavelle fait la différence dans le camp espagnol avec un splendide double contact et peut servir ensuite Megan Rapinoe, dont la frappe est détournée en corner par Sandra Panos.

C’est ensuite Tobin Heath servie sur un excellent ballon de Sam Mewis, et qui peut s’infiltrer dans la surface. Dans les six mètres, Irene Paredes s’interpose alors que Megan Rapinoe et Alex Morgan semblaient prêtes à envoyer le ballon au fond (17e). Des actions qui se multiplient avec une nouvelle reprise de Julie Ertz sur coup franc, au-dessus du cadre (25e).

Des frappes au but mais aussi des actions qui n’aboutissent pas toujours avec plusieurs ballons portés par Mewis ou Lavelle, et une dernière passe qui ne parvient pas à servir les attaquantes américaines dans de bonnes conditions. Du côté espagnol, le pressing est parfois couronné de succès, notamment par l’intermédiaire de Lucia Garcia qui n’hésite pas à aller chercher très haut les ballons.

C’est aussi un défi physique au milieu de terrain, une zone où c’est malgré tout Julie Ertz qui fait souvent la loi. Avant la mi-temps, Jorge Vilda fait le choix de faire entrer Nahikari Garcia à la place de Vicky Losada, ce qui permet à Jennifer Hermoso d’avoir plus de liberté en deuxième attaquante, comme déjà testé lors de la phase de groupe.

 

L’Espagne s’accroche avant de partir à la faute

À la mi-temps, le score est toujours de 1-1 et l’Espagne semble plus que jamais dans le match. Du côté des États-Unis, on retrouve les mêmes qualités, avec notamment une bonne utilisation des côtés, surtout à gauche avec Megan Rapinoe, Crystal Dunn et Sam Mewis, qui combinent régulièrement.

Mais difficile pourtant de se rapprocher du but de Sandra Panos malgré quelques frappes de Tobin Heath (55e), Rose Lavelle (60e) ou Sam Mewis (65e). L’Espagne peut même croire à l’exploit avec notamment cette tentative croisée de Patri Guijarro (63e) dans la surface et proche de tromper Alyssa Naeher.

Alors que le jeu ne suffit pas à faire pencher la balance du côté américain, un peu de réussite permet aux coéquipières d’Alex Morgan de reprendre la tête. Dans la surface, Virginia Torrecilla accroche légèrement Rose Lavelle et Katalin Kulcsar siffle un nouveau penalty, une décision confirmée après consultation de la VAR.

C’est de nouveau Megan Rapinoe qui s’en charge et là-aussi, la capitaine américaine peut tromper Sandra Panos (75e). Un coup du sort pour la Roja qui semblait plus que jamais au contact dans cette partie. Les minutes défilent et l’Espagne a aussi pensé obtenir un penalty dans les arrêts de jeu, après un contact entre Mewis et Paredes (90+5), mais le match s’arrêtera finalement sur cette victoire des États-Unis.

 

Un sommet France-USA comme promis

Difficile à digérer pour une équipe d’Espagne qui s’est rapprochée du très haut niveau à l’occasion de ce Mondial. Un tournoi marqué notamment des prestations de qualité face aux deux meilleures sélections de la planète, l’Allemagne et les États-Unis. Un pallier de franchi mais qui aujourd’hui n’ a pas suffi pour créer l’exploit.

Pour les joueuses de Jill Ellis, l’aventure continue avec le sommet attendu entre la France et les États-Unis, une affiche qui fait rêver les fans de football féminin depuis le tirage au sort de la Coupe du Monde en décembre dernier. Un choc programmé le 28 juin prochain (21h) à Paris sur la pelouse du Parc des Princes.

 

Les réactions d’après-match :

=> Vicky Losada (Espagne) : « Aujourd’hui, nous méritions mieux »

=> Jorge Vilda (Espagne, sélectionneur) : « Nous avons fait jeu égal avec la meilleure équipe du monde »

=> Crystal Dunn (États-Unis) : « C’était un match plein de notre part »

=> Jill Ellis (États-Unis, sélectionneuse) : « Ce match va nous être très utile pour la suite »

 

Photo: Getty Images / FIFA
 


Feuille de match

 

Lundi 24 juin 2019, 18hReims (Stade Auguste-Delaune) – Coupe du Monde 20191/8e de finale

Espagne - États-Unis 1-2 (1-1)

Affluence : 19.633 spectateurs

Arbitre : Katalin Kulcsar (Hongrie)

Buts : Jennifer Hermoso (9e) pour l’Espagne ; Megan Rapinoe (7e [sp] et 75e [sp]) pour les États-Unis

Avertissements : Irene Paredes (85e) pour l’Espagne ; Megan Rapinoe (37e) pour les États-Unis


Les équipes :

États-Unis : 1-A. Naeher – 5-K. O’Hara, 5-B. Sauerbrunn, 7-A. Dahlkemper, 19-C. Dunn, 8-J. Ertz, 16-R. Lavelle (9-L. Horan, 88e), 3-S. Mewis, 17-T. Heath, 15-M. Rapinoe [cap.] (23-C. Press 90+5), 13-A. Morgan (10-C. Lloyd 85e).

Banc : 2-M. Pugh, 6-M. Brian, 11-A. Krieger, 12-T. Davidson, 14-E. Sonnett, 18-A. Harris, 20-A. Long, 21-A. Franch, 22-J. McDonald.

Sélectionneuse : Jill Ellis

 

Espagne : 13-S. Panos – 7-M. Corredera, 4-I. Paredes (cap.), 16-M. Leon, 3-L. Ouahabi, 12-P. Gujarro, 14-V. Torrecilla (9-M. Caldentey, 84e), 6-V. Losada ( 22-N. Garcia 32e), 10-J. Hermoso, 17-L. Garcia, 11-A. Putellas (21-A. Falcon 78e)

Banc : 1-L. Gallardo, 2-C. Jimenez, 5-I. Andres, 8-M. Torrejon, 15-S. Meseguer, 18-A. Bonmati, 19-A. Sampedro, 20-A. Pereira, 23-M. Quinones.

Sélectionneur : Jorge Vilda

Hichem Djemai