Les jours à venir vont être rythmés par les rencontres entre équipes nationales. Matches ou tournois amicaux, qualifications pour l'Euro 2022, l'année démarre avec en point de mire les Jeux Olympiques de Tokyo toujours nappés d'incertitude en raison de la pandémie de COVID-19. Un contexte sanitaire qui impacte également les rencontres internationales de la semaine, comme l'illustre ces quelques exemples.

 

Principe de précaution

La plupart des matches entre sélections au programme cette semaine ne sont pas organisés dans le cadre de compétitions officielles. C'est néanmoins le cas pour les formations qui tentent de se qualifier pour l'Euro 2022. Lorsque des équipes participent à des tournois amicaux, la nécessité est moins forte de jouer, et donc parfois de devoir déroger aux restrictions sanitaires prévues par un pays.

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Cette situation s'est posée pour la Norvège, l'Islande, le Japon ou la Zambie. Les deux premières équipes ont déclaré forfait pour le Tournoi de France, contribuant à son annulation. Les restrictions de déplacement vers les autres pays européens, et notamment la France représentaient un obstacle insurmontable, avec le risque de devoir imposer des périodes d'isolement aux joueuses de leur propre équipe nationale.

Pour la sélection japonaise, un déplacement vers les États-Unis et une participation à la SheBelieves Cup ont également été annulés. Les Nadeshiko accueilleront le tournoi olympique l'été prochain, mais leur premier regroupement en 2021 n'interviendra pas avant le printemps. Des Jeux Olympiques qui sont également l'objectif des Copper Queens zambiennes, mais dont la participation à la Turkish Women's Cup a été annulée au dernier moment, notamment face au risque de voir l'équipe zambienne retenue ou placée à l'isolement à l'étranger en cas d'infection au coronavirus.

 

Des joueuses « privées » de sélection par leurs clubs

En France, cette trêve internationale a également été marquée par les décisions de l'Olympique Lyonnais et du Paris Saint-Germain de ne pas libérer une partie de leurs internationales. Ce choix se fait en application des règlements de la FIFA qui prévoient, de manière temporaire, que l'obligation des clubs de mettre ses joueuses à disposition de leurs équipes nationales ne s'applique pas s'il existe une « période (…) obligatoire » de « quarantaine ou d'auto-isolement d'au moins 5 jours » soit à son arrivée dans le pays dans lequel son équipe nationale dispute un match ou soit au moment de son retour en club.

Une règle qui a permis de justifier la conservation de Nikita Parris (Angleterre) et de Kadeisha Buchanan (Canada) à Lyon. Même situation au PSG pour Ashley Lawrence, Jordyn Huitema (également internationales canadiennes), ainsi que les milieux de terrain brésiliennes du PSG, Luana et Formiga, alors que le Canada et le Brésil vont participer à la SheBelieves Cup aux États-Unis.

Pourtant, cette règle relève du choix des clubs. Pour d'autres joueuses de D1, également convoquées pour ce tournoi aux États-Unis, cette option n'a pas été retenue. C'est le cas par exemple d'une autre Lyonnaise, l'internationale américaine Catarina Macario, qui a bien rejoint la sélection US en Floride, tout comme la Girondine Vanessa Gilles convoquée en équipe du Canada.

Une possibilité pour les clubs qui semble donc être aussi actionnée en fonction du statut des joueuses concernées. Celles qui ont des assurances concernant leur situation en sélection, notamment en vue des Jeux Olympiques de Tokyo, peuvent être conservées par leur club. En revanche, pour les internationales qui sont encore à la lutte, pour gagner une place dans les 18, la situation est différente avec la nécessité de prouver leur valeur. Cela passe par du temps de jeu en sélection, et donc une participation aux rassemblements de leur équipe nationale respective.

 

Le cas de l'Angleterre et la crainte du variant

En Angleterre, on pouvait s'attendre à ce que de nombreuses joueuses de FA WSL ne puissent pas rejoindre leur sélections respectives. Avec la crainte de la diffusion du « variant » identifié en Grande-Bretagne, les frontières ont été largement fermées en Europe continentale pour les personnes en provenance du Royaume-Uni.

C'est le cas par exemple de Valérie Gauvin, l'attaquante française d'Everton qui ne prendra pas part aux deux matches amicaux des Bleues face à la Suisse. La Nati enregistre également de multiples « forfaits sanitaires » avec Lia Wälti, capitaine de la sélection helvétique et qui restera à Londres, de même que ses coéquipières à Arsenal, Noëlle Maritz et Malin Gut. Coéquipière de Valérie Gauvin en club, l'attaquante suisse Alisha Lehmann manquera également cette double-confrontation.

D'autres sélections sont concernées, à l'image de la Suède, avec les trois joueuses de Chelsea (Jonna Andersson, Magdalena Eriksson et Zecira Musovic), privées de voyage à Malte pour rejoindre la sélection suédoise. Les autorités de l'île s'opposent à tout voyage en provenance du Royaume-Uni. Martina Voss-Tecklenburg a également renoncé à sélectionner trois internationales allemandes évoluant en Angleterre (Melanie Leupolz, Ann-Katrin Berger ou Leonie Maier), face aux restrictions sanitaires imposées en Allemagne.

Pourtant, certaines joueuses ont pu quitter l'Angleterre et rejoindre leur sélection. C'est le cas, par exemple, pour les joueuses canadiennes, étasuniennes ou encore néerlandaises, alors que les Pays-Bas vont recevoir l'équipe d'Allemagne mardi prochain !

 

Délocaliser ou patienter

Autre effet de ce contexte pandémique, le déplacement ou le report de certains matches. Parmi les affiches programmées dans les prochains jours, la rencontre qualificative pour l'Euro 2022, entre l’Écosse et le Portugal a été déplacée à Chypre, pour contourner les restrictions de déplacement entre le Royaume-Uni et le Portugal.

Pour le Chili et le Cameroun, la qualification pour les Jeux Olympiques devait se jouer ces prochains jours, une double-confrontation intercontinentale finalement décalée au mois d'avril, là aussi pour des raisons sanitaires.

 

Photo: FIFA/Getty Images (Jordyn Huitema et Ashley Lawrence, le 20 juin 2019 à Reims, lors du match de Coupe du Monde [Groupe E] entre le Canada et les Pays-Bas)

Hichem Djemai