A quelques jours du derby face à Juvisy, Patrice Lair, l'entraîneur du Paris Saint-Germain nous a livré ses impressions sur ce match et sur les enjeux pour le PSG sur les semaines à venir. Un mois de mars à venir que le coach parisien considère déjà comme décisif pour la fin de saison.

 

« Un derby, un match comme les autres, c’est à dire le plus sérieusement possible. On a bien réagi après le non-match de Montpellier. On s’est remis sur une bonne série avec les matches de championnat et les matches de Coupe. On a marqué, on a pas pris de pions donc j’espère que ce sera la même chose samedi à Bondoufle. »

 

Montpellier, un accident ?

« Je l’espère mais je suis pas surpris. Je suis pas surpris que à un moment donné on ait un petit peu lâché. Y’a eu quelques petites histoires au niveau du club et après c’est vrai que même sur la phase aller on a eu un maximum de réussite. On aurait pu perdre des points, faire des matches nuls. On aurait pu être battu par Lyon, on a fait l’inverse. Non, au niveau capital point, je suis même au-dessus de ce que j’avais prévu.

« C’est important, y’a un match important l’après-midi à Montpellier entre Montpellier et Lyon. Nous, ça peut nous permettre de rester au coude à coude avec l’Olympique Lyonnais si on fait une bonne performance. C’est intéressant de voir notre réaction après le match de Montpellier voir où on en est exactement et puis bon le mois de mars arrive. »

« Le mois de mars va être capital au niveau européen, au niveau du championnat, au niveau de la Coupe de France aussi, quinze jours après, on jouera encore contre Juvisy. Et contrairement à certaines personnes du club, j’étais pas mécontent de jouer Juvisy en quart-de-finale parce que ça va nous permettre d’avoir une bonne opposition avant la Ligue des Champions et de nous mettre dans un match où il va y avoir un petit combat athlétique aussi et nous préparer au Bayern de Munich. »

 

Un derby et deux modèles différents

« Oui, c’est vrai, on fait souvent la différence entre le monde professionnel et le monde amateur. J’ai connu ça aussi. Ca reste un bon match parisien, c’est un derby. Pour nous [il faut] être au dessus. On y est niveau budget, maintenant il faut le prouver au niveau du terrain. Au match aller, on a gagné 3-0 en faisant un bon match. J’espère que samedi soir on fera la même chose pour pouvoir continuer à être dans une série performante. »

 

Le rapprochement de Juvisy avec le Paris FC, une bonne chose ?

« C’est bien. Si ça peut donner d’autres moyens à Juvisy de pouvoir progresser et aussi au Paris FC d’avoir une section féminine, je pense que c’est une bonne chose pour avoir la meilleure équipe possible. Plus il y aura d’équipes costauds dans ce championnat, plus ce sera intéressant, plus ça fera venir les gens au stade. Vous aussi au niveau des médias, ça vous laissera des matches de haut niveau. Je pense que c’est bien et puis c’est une bonne équipe. Juvisy, y’a beaucoup d’internationales jeunes et un peu plus anciennes aussi. Juvisy a toujours eu une bonne équipe et a toujours prouvé dans le football féminin. »

(…)

Juvisy, en recherche de confiance, est parvenu à mettre en difficulté Montpellier et même rivaliser avec Lyon. Ce n’est pas forcément le bon moment de les jouer ?

« Oui, mais c’est aussi à nous de montrer notre force. Je pense que si on est capable de battre cette équipe deux fois sur quinze jours, c’est la meilleure des façons de se préparer pour la ligue des Champions, aussi pour montrer nos ambitions sur le championnat, la Coupe de France. On est engagés dans les trois compétitions, on va essayer de montrer aussi qu’on a progressé. On est parti de loin au mois de juillet, bon là on commence à ressembler à quelque chose. Mais on va essayer de continuer notre montée progressivement et pas avoir un petit couac comme il a pu y avoir à Montpellier. C’est d’avoir une équipe capable de se remettre en question à chaque match et de prouver qu’on est capables de rivaliser avec les meilleures équipes européennes. »

 

Formiga a joué son premier match dimanche face à Tours. De l’extérieur on a l’impression que vous commencez à préparer la transition au milieu de terrain entre Amandine Henry et Formiga.

« Vous savez, je prépare un petit peu le départ d’Amandine, avec beaucoup de regrets parce qu’elle nous apporte beaucoup aussi bien dans le vestiaire que sur le terrain. En plus, elle parle beaucoup aux jeunes. Les jeunes autour, je pense qu’elles s’améliorent. Bon une autre fille d’expérience autour avec Formi qui est une très bonne joueuse.

A 38 ans, même sur un match facile comme dimanche dernier à Tours, elle a montré beaucoup de qualités dans l’abattage, dans le replacement, dans l’impact et dans la finition aussi parce qu’elle a marqué un superbe but du pied gauche. Non, c’est vraiment un plus et je pense qu’on s’est pas trompé en faisant venir cette joueuse-là. Notre recrutement est assez intelligent. Natasa aussi, elle a eu un petit pépin physique après le match de Saint-Étienne, là ça va mieux. Elle postule pour le match de samedi soir. »

 

L’apport d’Amandine Henry au PSG

« Amandine Henry, elle apporterait dans toutes les équipes au monde. Je pense qu’aujourd’hui c’est l’une des meilleures joueuses. Aussi bien dans son positionnement, dans son jeu long, dans cette puissance de casser les lignes. C’est une joueuse exceptionnelle. Bon c’est dommage de pas pouvoir la garder plus longtemps. Y’aurait que moi, je mettrai un billet et je rachèterai le contrat. Mais bon, c’est pas moi qui détient les finances. Je vais beaucoup la regretter et vite me projeter pour la récupérer très rapidement. »

 

Son retour à Portland, vous avez déjà une date ?

« Moi, je suis toujours optimiste. Elle partira après notre qualification, après le Bayern. C’est pareil, faut montrer qu’on est ambitieux et ce serait dommage qu’elle parte avant. Après c’est aussi des histoires entre les deux clubs, je veux pas rentrer là-dedans. Après si Amandine est là, c’est super, si elle est pas là, je ferai jouer d’autres joueuses. Comme ce week-end, y’a de jeunes joueuses qui ont regagner du temps de jeu et j’essaye d’intéresser tout le monde même si tout le monde n’est pas titulaire. »

Hichem Djemai