Sourire au lèvre à son retour en France (Roissy), Mylène Chavas a de quoi être satisfaite de son parcours en Coupe du Monde U20, puisqu'elle a décroché le titre de meilleure gardienne. Faisant preuve de beaucoup de talent à son poste, notamment face au Ghana, où elle va permettre à son équipe de garder espoir en arrêtant un penalty, avant que Clara Mateo ne se charge de l'égalisation (2-2). Au-delà de ça, elle est tout de même Vice-Championne du Monde après avoir décroché le titre de Championne d'Europe avec certaines de ces coéquipières dans cette aventure en Papouasie, quelque mois auparavant. Un phénomène qui fera probablement encore parler d'elle dans ces prochaines années et que nous sommes allés interroger à son arrivée à l'aéroport.

 

Vous avez fait un très bon tournoi tout particulièrement. Comment ça s'est passé pour vous, avec cette récompense individuelle et cette déception en terminant deuxième ?

Oui juste après la finale, c'est la déception qui prime forcément mais après y'a la nuit pour y réfléchir, on a eu tout le trajet, et au final ce qu'on retient c'est quand même qu'on est la deuxième nation donc c'est vraiment extraordinaire ! On a fait un parcours assez énorme et c'est ce qu'on essaye de retenir.

 

"ça montre la force de notre groupe"

 

En plus, en l'espace de quelques mois y'a eu deux événements, y'a l'Euro et juste après cette Coupe du Monde, en sachant qu'il manquait deux éléments essentiels de l'Euro, Perle et Marie-Antoinette donc c'était difficile d'imaginer un si beau parcours sans ces deux cadres ?
Bah le groupe était complètement différent. Voilà, on a des joueuses qui se sont ajoutées, avec une joueuse de 96. Voilà, que nous perdons Perle et Marie peu de temps avant la compétition, c'est un coup dur, mais nous avons montré de quoi nous étions capables. Elles nous ont manqué certes mais on s'en est sortie quand même et je pense que ça montre la force de notre groupe, et la force de notre collectif.

 

"on a montré de quoi on était capable."

 

Est-ce que vous pouvez nous parler du match contre le Ghana, parce que y'a votre arrêt sur le penalty et y'a le but de Clara. Est-ce que ça a changé quelque chose ?
Je pense qu'on a montré notre force, on a montré notre caractère et du coup ça nous a lancé, ça nous a fait réagir. C'est ce qu'il nous fallait pour réagir, et on a montré après de quoi on était capable et ce qu'on savait faire et on a su le faire correctement.

 

"on peut que grandir avec des matchs comme cela."

 

Y'a eu deux matchs aussi où vous avez cassé la réputation des françaises, c'était contre l'Allemagne et le Japon où en étant dominé vous avez réussi à gagner. Est-ce que ce sont des matchs qui restent important dans l'apprentissage du haut niveau ?
Bien sûr c'est des matchs pour la plupart d'entre nous qui était nouveau, c'est la découverte du haut niveau, du très haut niveau même donc je pense qu'on peut que grandir avec des matchs comme cela. Quand on sort l'Allemagne et le Japon bah c'est exceptionnel quoi.

 

"ça fait vraiment une cohésion de groupe."

 

On sait que vous jouez en D1 pour la plupart voir en D2, est-ce que ça s'est senti aussi d'avoir des vécus différents, qu'est-ce que ça a apporté au groupe ?
Je pense que ça permet le partage en fait parce que du coup, on va pas communiquer que sur notre parcours, sur notre championnat. Voilà on échange avec tout le monde et tous les week-end on suit les matchs de notre équipe. Du coup à travers ça, ceux [les matchs] des autres, ça nous fait rire, ça met une bonne ambiance et voilà c'est vraiment génial, ça fait vraiment une cohésion de groupe.

Ce week-end c'est le retour du championnat aussi, l'envie c'est de reprendre direct la compétition ou de faire une petite pause avant ?
Ça c'est à voir avec les clubs, mais là on arrive  et il y a le décalage horaire à gérer, le trajet, cela fait beaucoup de choses. On sort d'une compétition d'un mois quand même, donc c'est très long et je pense qu'il va falloir penser à récupérer avant de penser au championnat et ça sera au club de gérer ça, individuellement avec chaque joueuse.

 

Interview : Hichem Djemai

Dounia MESLI