La FIFA vient d'annoncer la liste des dix nommées pour le prix FIFA de la meilleure joueuse de l'année 2016. Un prix qui sera remis le 9 janvier prochain à Zurich lors de la cérémonie des BEST (meilleurs), le nouveau nom des trophées remis par la FIFA chaque début d'année.

 

Peu de surprises dans la liste révélée par la FIFA ce jeudi, avec dix joueuses que l'on pouvait attendre pour de telles récompenses. Parmi elles, trois championnes olympiques allemandes, Dzsenifer Marozsan, Melanie Behringer et Sara Däbritz et quatre vainqueures de la dernière Ligue des Championnes avec Lotta Schelin, Camille Abily, Amandine Henry et Saki Kumagai.

 

Les joueuses allemandes en force

L'an dernier, le trophée avait récompensé Carli Lloyd, élue meilleure joueuse de la dernière coupe du Monde et triple buteuse en finale face au Japon. Carli Lloyd, habituée des gestes décisifs lors des grands rendez-vous n'a pas eu l'occasion de faire parler sa vista, après l'élimination précoce des Etats-Unis au Brésil face à la Suède. Carli Lloyd qui est malgré tout présente dans cette liste, représentant ainsi le football étasunien dans cette liste.

Car cette année on peut imaginer que le trophée revienne à une joueuse allemande après la victoire de la victoire de l'équipe de Silvia Neid au dernier tournoi olympique. Si l'équipe d'Allemagne n'a pas été flamboyante, elle a su se hisser jusqu'à la victoire finale au terme d'un tournoi parfois chaotique.

Dans cette équipe, Melanie Behringer a souvent été la métronome du jeu allemand, par ses orientations de jeu mais aussi sur coups de pieds arrêtés. Un tournoi de grande facture, mais le public devrait plutôt se souvenir des deux buts décisifs inscrits par Dzsenifer Marozsan en finale.

Marozsan dont le public français peut désormais apprécier la grande qualité technique depuis son arrivée à Lyon, elle qui aiguille à merveille le jeu lyonnais au milieu de terrain, en plus de sa qualité de frappe sur coup de pied arrêté, autant d'atouts qui font d'elle une joueuse encore en devenir, malgré un palmarès déjà impressionnant.

La troisième joueuse allemande nommée est une belle surprise. On pouvait Alexandra Popp, l'attaquante de Wolfsburg et également championne olympique cet été. C'est finalement Sara Däbritz, championne d'Allemagne la saison dernière avec Melanie Behringer et le Bayern Munich.

Au Brésil, on a pu apprécier sa qualité technique dans le milieu de terrain allemand aux côtés de Behringer et Melanie Leupolz, une autre de ses coéquipières au Bayern. Tout comme Dzsenifer Marozsan, Sara Däbritz représente l'avenir du football allemand, elle qui a remporté la Coupe du Monde des moins de 20 ans en 2014 aux côtés de Pauline Bremer et Lena Petermann.

 

L'OL puissance quatre

Le triplé de l'OL n'est pas passé inaperçu. Avec quatre joueuses (sans compter Marozsan arrivée cet été), Lyon est logiquement bien représenté dans cette liste. Si Lotta Schelin et Amandine Henry ont depuis quitté le club, le parcours de l'OL en Champions League semble avoir été déterminant dans le choix des nommées. Saki Kumagai, seule joueuse asiatique présente dans cette liste, avait d'ailleurs réalisé une partie magnifique en finale face à Wolfsburg, dans son rôle de milieu récupératrice devant la défense.

Pour Lotta Schelin, le parcours de la Suède aux J.O a aussi pesé dans la balance. Si le jeu proposé par Pia Sundhage n'a pas forcément mis en avant ses talents de buteuse, elle a pleinement participé aux exploits de la Suède face aux États-Unis et au Brésil avant d'offrir une belle résistance en finale.

Pour Camille Abily et Amandine Henry, c'est aussi la qualité du milieu de terrain français qui est distingué malgré une sortie route prématurée aux JO. Louisa Nécib, jeune retraitée, pourrait (on l'espère en tout cas...) faire partie de la short-list pour le Prix Puskas après ses deux bijoux face au PSG et Montpellier la saison dernière. Amandine Henry qui a déjà conquis le public de Portland malgré une fin de saison décevante en play-offs.

 

Les éternelles sont là

Deux dernières nominées, Marta et Christine Sinclair font aussi logiquement partie de la liste. Marta qui avait remporté le prix à cinq reprises entre 2006 et 2010, l'aurait probablement récolté à nouveau en cas de succès à domicile à Rio. Mais l'histoire s'est écrite autrement avec la Suède puis le Canada de Christine Sinclair qui ont privé le Brésil de titre, puis de médaille.

Christine Sinclair, coéquipière d'Amandine Henry aux Portland Thorns est aujourd'hui la deuxième meilleure buteuse de tous les temps en sélection derrière Abby Wambach, mais après avoir passé Mia Hamm cette année. Elle incarne aussi la réussite du football canadien avec cette deuxième médaille de bronze après celle qu'elle avait remporté en 2012, en finissant meilleure buteuse du tournoi.

Sinclair distingué, même si le monde a pu découvrir Jessie Fleming qui a été le poumon de cette équipe canadienne pendant les Jeux. Même chose du côté brésilien, avec l'impressionnant travail fait par Formiga tout au long du tournoi olympique, non moins remarquable que les accélérations et dribbles dévastateurs de la numéro 10 brésilienne.

 

Le vote, comment ça marche ?

L'élection repose sur un corps électoral divisé en quatre parties distinctes. La première partie est composée des entraîneurs/entraîneuses des équipes nationales. C'est ensuite les capitaines des sélections nationales, puis des journalistes des pays qui comptent une équipe affiliée à la FIFA. Enfin les public peut voter via le site de la FIFA. Chacune de ces composantes représente 25 % des votes qui se déroulent entre le 4 et le 22 novembre. Les résultats seront annoncés le 9 janvier prochain à Zurich lors de la remise du trophée.

Hichem Djemai