L'analyse de Corinne Diacre tout juste après la victoire contre le Chili (1-0). Des débuts prometteurs pour la nouvelle selectionneuse de l'équipe de France A, mais qui reste prudente sur la suite. Elle sait que tout reste à construire en vue de la Coupe du Monde 2019, en France. 

 

Le principal est là avec la victoire mais il y a encore certaines choses à corriger avant d'affronter l'Espagne lundi ?
Corinne Diacre - Oui après tout n'est pas parfait, on le savait, c'est ce que j'avais dit aux filles. Par contre, il y a eu des intentions. Oui il y a des petites choses à corriger même beaucoup de choses mais tant mieux, heureusement (esquisse un sourire) sinon je n'aurai rien à faire là. Les filles n'avaient pas l'habitude d'être ensemble, certaines on honorait leur première sélection donc je trouve qu'elles ont plutôt bien gérer cette appréhension. Mais voilà tout n'est pas parfait, y'a encore des choses à peaufiner et encore cette finition [devant le but] à travailler. On le sait. Tout ceci dit (geste de la main de la droite vers la gauche) on gagne le match, on ne prend pas de but. Je ne vais pas dire qu'il faut se contenter du minimum mais malgré tout on a gagné ce soir, un match international. 

 

Vos joueuses ont voulu aller de l'avant, parfois il manquait des petites choses mais ont les a senti désireuses et patientes de temps en temps pour arriver à leur fin ?
Oui on les a senti volontaires, avec l'envie de bien faire. On savait qu'on ne réussirait pas tout ce soir. Ce qui m'a bien plu c'est les entames de périodes, on a été assez cohérentes, présentes dans les duels. Mais effectivement vous l'avez vu comme moi, on a eu un nombre d'occasions, de centres, qui n'ont pas trouvé preneur, il faudra bien analyser ce match et travailler pour corriger tout ça. Lundi ca va être un peu juste puisqu'on joue dans trois jours.

 

Comment vous avez modifié le jeu de votre équipe, on a entendu que vous aviez dit à la TV que vous vouliez axé la stratégie sur les côtés ?
En seconde période, on a très bien utilisé la largeur, par contre on a abusé de centres. On aurait dû à ce moment là varier notre jeu, d'aller peut être un petit peu plus dans la percussion, mais c'est déjà pas mal. Je l'ai déjà dit tout à l'heure, y'a beaucoup de jeunes qui ont démarré ce match là, qui n'avait aucune sélection. Déjà les "anciennes" ont fait le boulot, elles ont très très bien accompagné les jeunes.

 

Vous avez donné le brassard de capitaine à Laura Georges, plutôt qu'à Wendie Renard.

J’avais envie d’apporter du changement. Comme je l'ai expliqué à Wendie, elle fait toujours partie des cadres de cette équipe bien évidement. Je voulais simplement qu'elle se recentre un petit peu plus sur ses prestations individuelles en s'occupant un petit peu moins des autres, et plus d'elle. Donc voilà Laura a eu le brassard ce soir et lundi, [face à l’Espagne] ce sera une autre.

 

Ce 4-2-3-1 dans lequel vous avez évolué ce soir...
Pas du tout

C'était un 4-3-3 ?
Plus ça (acquiesce) plus offensif, mais 4-1-4-1 défensivement effectivement (léger sourire).

 

Avec Eugénie Le Sommer sur le côté, est-ce vous avez parlé avec elle, peut être qu'elle se sentait plus à l'aise dans l'axe ?
Moi je la préfère sur le côté, après c'est moi qui décide. Ce que je lui ai surtout dit c'est de ne pas se mettre de frein. C'est une joueuse qui est capable d'avoir du jeu dans la percussion, des appels dans la profondeur et elle peut jouer sur le côté mais ça ne l'empêche pas de prendre des actions dans l'axe et j'ai trouvé très intéressante aussi ce soir.

 

Vous avez mis des cadres dans l'axe, est-ce qu'il faut s'appuyer sur des joueuses d'expériences à ces postes là ?
Ecoutez il va y avoir quelques changements. Les filles faut que je les vois et pour ça il n'y a rien de mieux que des matches internationaux. Il va y avoir un turn over et il faut instaurer forcément une concurrence saine. Il y a eu des prestations satisfaisantes ce soir, c'est pas pour ça que ces joueuses-là vont rejouer lundi. Il faut aussi faire attention à l'état de fraicheur, c'est pour ça qu'on a souhaité ménager Amandine Henry qui a eu un début de semaine difficile de retour des Etats-Unis, qui s'est sentie très fatiguée.

 

On a vu de notre côté, quatre attaquantes (Le Sommer/Gauvin/Asseyi/Catala), c'est une façon de suivre le succès des Pays-Bas lors de cet Euro avec leur système en 4-3-3 ou c'est une manière de tester plusieurs joueuses offensives en même temps ?
Non ce système en 4-3-3, je l'affectionne particulièrement, maintenant je ne me refuse pas d'essayer un autre système de jeu lors de nos matches internationaux. Voilà aujourd'hui j'ai trouvé que c'était ce qui convenait le mieux à mes joueuses.

Dounia MESLI