L'équipe de France U19 vient de remporter son 4e titre dans la catégorie U19 après ceux de 2003, 2010 et 2013. Gagner un titre en jeunes, c'est souvent la promesse d'une carrière au haut niveau, même si rien n'est encore assurée à cet âge. Parmi la génération 2003, certaines joueuses ont arrêté leur carrière, d'autres prennent part aujourd'hui aux Jeux Olympiques à l'instar d’Élise Bussaglia, Sarah Bouhaddi ou Élodie Thomis. Qu'en est-il des générations 2010 et 2013 ? Petit tour d'horizon...

 

Sur les 36 joueuses qui avaient disputé et remporté les Euro U19 en 2010 et 2013, elles sont 34 à jouer encore aujourd'hui à un haut niveau, en France ou à l'étranger. Amélie Barbetta et Cindy Berthet sont les deux joueuses qui ont arrêté leur carrière dans les années qui ont suivi leur titre en 2010. On pourrait ajouter Pauline Crammer (2010) qui a récemment décidé de suspendre sa carrière le temps de sa grossesse, même si dans son cas, elle compte retrouver les terrains après la naissance de son enfant.

 

La D1 avant tout

Pour la plupart, les joueuses de ces équipes évoluent en France en D1 ou en D2. Elles sont huit à évoluer en D2 à l'instar de Léa Le Garrec (2010 - Saint-Malo), Adeline Rousseau et Alexandra Atamaniuk (Dijon) ou Charlène Gorce (2013 - Toulouse). Pour la plupart, elles ont connu la D1 avant d'évoluer en D2, suite à des descentes ou des changements de clubs. C'est parfois des moyens de relancer sa carrière après une blessure, un moyen de se rapprocher de sa famille ou pour des motifs professionnels.

En D1, on retrouve la majorité des championnes U19 2010 et 2013. Les équipes les mieux représentés sont Montpellier (MHSC – 6) et Juvisy (7). Parmi les championnes d'Europe U19, La joueuse la plus expérimentée en D1 s'appelle Kelly Gadéa (2010), qui compte plus de 170 matches dans l'élite. La défenseure centrale qui vient de quitter le MHSC ne devrait pas avoir de difficultés à trouver un nouveau club.

Parmi les joueuses les plus expérimentées, Anaïg Butel (2010 - Juvisy), Marion Torrent (2010 - MHSC) ou Camille Catala (2010 - Juvisy), On pourrait aussi citer la stéphanoise Rose Lavaud. Parmi la génération 2013, deux joueuses compte déjà plus de 100 matches en D1, il s'agit de Clarisse Le Bihan (MHSC) et Griedge Mbock (OL), deux joueuses qui ont débuté leur carrière à Saint-Brieuc (devenu EA Guingamp).

Derrière les « centenaires », elles sont 17 à compter plus de 50 matches en D1. Parmi elles, Inès Jaurena et Aissatou Tounkara (Juvisy), Mélissa Godart (2010 - Metz) ou Aminata Diallo (2013 - PSG).

 

Les expatriées: entre relance et rêve américain

Parmi ces joueuses, elles sont quelques unes à avoir tenté l'aventure à l'étranger. Une partie des joueuses quittent la France pour vivre une expérience universitaire aux États-Unis, un système qui permet de vivre une expérience alliant les études et continuer le football dans un cadre compétitif de bon niveau, dans l'antichambre du football (soccer) professionnel aux États-Unis.

La première à avoir tenté avec succès l'expérience, c'est Inès Jaurena (2010), qui a joué avec l'équipe de l'université de Florida State entre 2009 et 2012 avant de revenir jouer en D1. Dans la génération 2013, elles sont deux à avoir rejoint les universités américaines : Tanya de Souza (Mississippi State) et Aurélie Gagnet (Kansas).

Parmi les expatriées, il y a aussi les joueuses qui tentent une expérience, à la recherche de temps de jeu ou pour relancer une carrière. C'est le cas par exemple de Marina Makanza (2010) partie en Allemagne à Fribourg ou de Pauline Crammer (2010) qui a rejoint Anderlecht (Belgique) après plus de 100 matches (50 buts) en D1.

Lindsey Thomas (2013) a joué une saison (réussie) en Suisse (FC Bâle) avant de revenir à Montpellier pour la saison à venir. Dernier exemple en date, celui de Ghouthia Karchouni (2013) qui vient de signer un contrat avec les Boston Breakers, club de bas de tableau en NWSL américaine.

 

Équipe de France : autoroutes et chemins de traverses

Parmi ces 36 joueuses, elles sont quelques unes à s'être faites une place en bleue. Elles sont d'ailleurs trois, toutes de la génération 2013, à faire partie de la liste des 18 pour les JO au Brésil. Il s'agit de Kadidiatou Diani (Juvisy), Claire Lavogez (OL) et Griedge Mbock (OL). On pourrait rajouter Clarisse Le Bihan et Sandie Toletti (MHSC), réservistes pour les Jeux et elles-aussi championnes d'Europe U19 en 2013. Leur coéquipière en club, Laetitia Philippe (2010) fait également partie des réservistes.

Cette génération de joueuses nées en 1994-1995 représente l'avenir de l'équipe de France, d'abord parce qu'elle s'est montrée très performante en jeunes, remportant l'Euro U19 2013, mais aussi la Coupe du Monde U17 en 2012 et finit troisième de la Coupe du Monde U20 en 2014. Parmi les joueuses qui ont pris part à ces trois tournois, Kadidiatou Diani, Sandie Toletti ou Griedge Mbock.

Au total, elles sont 14 à avoir porté au moins une fois le maillot bleu avec les A. Parmi elles, des joueuses ont pris part à des tournois majeurs comme Camille Catala (JO 2012) ou Anaïg Butel (Coupe du Monde 2015). Elles sont quelques unes à avoir une ou plusieurs sélections mais sans lendemain. On en retrouve quelques unes en équipe de France B à l'image de Léa Rubio (2010 - Nîmes) ou Marina Makanza (Juvisy).

Elles sont quelques unes à avoir connu d'autres titres avec l'équipe de France. Parmi les joueuses qui ont remporté la Coupe du Monde militaire en 2016 ou le titre mondial universitaire en 2015, on compte quelques anciennes championnes d'Europe U19. Léa Rubio avait été la capitaine de l'équipe de France lors des Universiades disputées en Corée du Sud accompagnée d'Inès Jaurena, Aminata Diallo ou Lindsey Thomas. Léa Le Garrec, Caroline La Villa (2010 - Lille) ou Faustine Robert (2013 - Guingamp) ont elle fait partie de l'équipe de France militaire vainqueure cette année.

Pour toutes les joueuses qui ont goûté à la victoire en équipe nationale, la perspective de jouer une Coupe du Monde à domicile en 2019 reste une source de motivation pour s'imposer au haut niveau et attirer l'attention du sélectionneur. C'est en tout cas dans ces trois générations de championnes d'Europe (2010, 2013 et 2016) que le sélectionneur devrait puiser pour construire son équipe à l'avenir, en rêvant de nouveaux titres.

Hichem Djemai