Pour une partie des championnats européens, le mois de septembre est celui de la reprise. Comme en D1, les matches ont débuté en Allemagne (Frauen-Bundesliga) et en Espagne (Primera Division / Liga Iberdrola) le week-end dernier, tandis que l'Angleterre (FA WSL) et l'Italie (Serie A) sont encore dans les starting-blocks. Dans chacun de ses championnats, des clubs sont parvenus à rejoindre l'élite la saison passée à l'instar de Lille et Fleury en France. On part à la découverte de ces « petits nouveaux ».

 

Everton (Angleterre) : Le malheur des uns...

 

Cette saison en Angleterre, il n'était pas prévu qu'une équipe monte en première division. Le changement de calendrier et les Spring Series devaient se faire avec des accessions/relégations bloquées pour l'année 2017 où s'opérait la transition vers un calendrier de septembre à mai, avant de revenir à la normale pour la saison 2017/2018.

 

Mais entre temps, l'équipe de Notts County avait été dissoute par ses dirigeants et la FA WSL se retrouvait à neuf équipes (au lieu de dix). Une anomalie qui ne pouvait se résoudre que par une montée supplémentaire à l'issue des Spring Series pour l'équipe qui aurait terminé première en FA WSL 2. Et à ce jeu, c'est Everton qui a profité de l'opportunité.

 

Un retour en grâce pour une équipe présente pendant une vingtaine d'années au plus haut niveau national, avant d'être reléguée en 2014. Le club de la ville de Liverpool, qui a vu passer dans ses rangs huit des vingt-trois joueuses anglaises sélectionnées pour l'Euro 2017 avec des joueuses comme Toni Duggan, Nikita Parris ou Alex Greenwood, qui ont débuté en jeunes avec Everton.

 

 

 

Madrid CFF / Sévilla FC (Espagne) : En attendant le Real...

 

Le club du Madrid CFF est la troisième formation de la capitale espagnole à jouer en Primera Division après le Rayo Vallecano et l'Atlético Madrid. Avec son maillot blanc, l'équipe peut donner des allures de Real Madrid, pourtant le club n'a aucun lien officiel avec la Maison Blanche. Le fondateur de ce club exclusivement dédié au football féminin, Alfredo Ulloa, est pourtant un fervent socio et ancien joueur (dans les équipes de jeunes) du Real.

 

Dans la presse espagnole, il dit avoir créer le club en 2010 parce que sa fille, Paola, n'avait pas la possibilité de jouer au Real Madrid. Ne pouvant se résoudre à l'envoyer jouer avec les jeunes de l'Atlético, il fonde ce club « de quartier », pensé d'abord pour des jeunes joueuses et qui a progressivement taillé son chemin jusqu'au sommet. Ambitieux le président du club donne comme objectif à son équipe de terminer dans les huit premières du classement dès la première saison et ainsi pouvoir jouer la Coupe de la Reine en juin prochain.

 

Comme son nom et son écusson l'indique, l'équipe sévillane est la section féminine du club du même nom. Le FC Séville avait déjà connu le sommet du championnat il y a quelques années, à l'époque où le club avait noué un partenariat avec le club d'Hispalis (nom romain de Séville), dont l'équipe évoluait en Superliga (l'ancien nom de la première division espagnole) au début des années 2000.

 

Le partenariat entre les deux clubs faisaient que les joueuses d'Hispalis portaient les couleurs du FC Séville et jouaient dans le centre d'entraînement du club, même si les deux entités étaient distinctes. Après avoir connues quelques belles saisons, le club descend en seconde division, et le FC Séville décide alors de rompre le partenariat et de créer sa propre équipe qui débute au niveau régional.

 

Après un premier passage en première division au début des années 2010, à une époque où le championnat se jouait à vingt-quatre équipes, le FC Séville redescend avant de remonter dès la saison suivante, alors que le championnat avait désormais adopté son format actuel, avec 16 équipes dans une poule unique.

 

Trois saisons dans le bas de tableau avant une nouvelle descente en deuxième division. Depuis, le club voisin et rival du Betis est monté en première division, avant d'être rejoint cette saison par le FC Séville, ce qui fait de la capitale andalouse l'une des quatre villes doublement représentée (Madrid comptant même trois équipes) au sommet.

 

 

Werder Brême / FC Köln (Allemagne) : Retours d'ascenseurs

 

En Allemagne c'est une histoire d'habituées. En effet, le Werder de Brême comme le FC Cologne (Köln) évoluaient en Bundesliga, il y a deux saisons. Deux équipes qui ont fait l'ascenseur, ne restant qu'une seule saison dans l'élite.

 

Pour le Werder de Brême, cette double montée est l'aboutissement d'une histoire récente, avec une équipe créée dans les années 2000 et qui a gravi les échelons depuis le niveau régional. Il y a trois ans, le Werder avait du sa montée au désistement de l'équipe qui avait terminé en tête du championnat, faute de moyens pour rejoindre la première division. La saison dernière, le Werder a été la meilleure équipe de 2. Bundesliga sur l'ensemble des deux groupes.

Une création récente pour le Werder alors que du côté de Cologne, l'équipe féminine est le produit d'une absorption d'un club de la région, basé dans le quartier de Brauweiler situé à Pulheim une ville limitrophe de Cologne. Avant de s'associer avec le club de Cologne, Brauweiler avait connu quelques belles années dans les années 1990, remportant notamment la finale du championnat en 1997.

 

Après deux descentes d'affilée et un retour à l'échelon régional, le club de Brauweiler parvient à remonter en deuxième division avant de s'associer officiellement avec le FC Cologne. Le club a toujours joué la montée en première division, mais a du attendre ces dernières années pour accéder au plus haut niveau. Pour de bon ?

 

Sassuolo / Chievo Verone / Empoli / Pink Bari : Associations tout azimut en Italie

 

En Italie la dynamique semble lancée. Après le succès de la Fiorentina, nombreux sont les grands clubs masculins italiens qui semblent s'intéresser enfin au football féminin. Toutes les équipes promues cette saison sont associées par différents biais à des clubs professionnels masculins de Serie A ou B.

 

Parmi elles, la plus symbolique est peut-être celle entre le club de Reggiana et Sassuolo. Une annonce faite en septembre 2016 au Mapei Stadium de Reggio Emilia, le stade où évolue l'équipe masculine de Sassuolo et surtout où s'était joué quelques mois plus tôt la finale de la Ligue des Championnes entre Lyon et Wolfsburg.

Une absorption qui n'était pas allée sans résistance de la part d'une partie des supporters de Reggiana estimant que la disparition de Reggiana au sein de Sassuolo, était une manière de les dépouiller de leur histoire riche de plusieurs titres nationaux dans les années 1990. Après une saison de transition, l'an dernier en Serie B, l'équipe s'appelle désormais Sassuolo et évoluera sous ses nouvelles couleurs en Serie A. Avec Sassuolo, le Chievo Vérone est l'autre club présent en Serie A aussi bien chez les hommes que les femmes, après l'acquisition de l'équipe de Valpolicella, promue cette saison et qui avait noué un partenariat avec le Chievo depuis quelques années. Un rapprochement qui promet une belle rivalité avec l'AGSM Vérone, l'autre club de la ville et l'une des meilleures équipes actuelles de Serie A.

 

Une histoire similaire pour Empoli, qui a absorbé l'équipe féminine basé dans la ville voisine de Castelfranco di Sotto en 2016 alors que cette formation évoluait en Serie B. Le club d'Empoli qui obtient cette montée en Serie A alors que l'équipe masculine descend dans le même temps en Serie B...

 

Dernier promu cette saison, le Pink Bari a déjà connu la Serie A. Le club a passé deux saisons dans l'élite entre 2014 et 2016. Repêché une première fois à l'issue de la saison 2015 suite à la rétrogradation du club sarde de Torres, Bari n'a pas fait mieux lors de sa deuxième saison et a dû finalement descendre définitivement en 2016. Un simple-retour au final, pour un club féminin autonome mais qui porte les couleurs du FC Bari, le club pro masculin de la ville et qui évolue en Serie B.

 

Hichem Djemai