A 17 ans, Clara Degor avait la responsabilité de défendre les buts d'Hénin-Beaumont face à Lyon et quelques unes des meilleures attaquantes de la planète. Très sollicitée, elle a répondu avec un match plein, malgré le résultat final. Un enthousiasme sur et en dehors du terrain, qui traduit une envie de se frotter le plus régulièrement à ce haut-niveau incarné aujourd'hui par l'Olympique Lyonnais.

 

« On s'en doutais, mais on avait quand même un peu l'espoir, tout peut se jouer sur un match. Après, voilà, on a encaissé les buts sans jamais baisser la tête, on était toujours là à se battre malgré qu'on savait qu'elles était plus fortes physiquement que nous mais on a jamais lâché et jusqu'à la dernière minute on était là. C'était une bonne expérience en tout cas, pour moi et pour celles qui venaient avec les 17 ans et pour celles pour qui c'est leur dernière saison et qui sont contentes de vivre ça.

 

Qu'est-ce que ça fait de jouer face à quelques unes des meilleures attaquantes du monde ?

 

(Rires) Ça fait très bizarre. Très contente au début parce que c'est des filles que je voyais à la télé forcément comme ça, au début ça m'a fait un peu froid dans le dos, j'étais assez contente et puis après dès la première minute de jeu, j'étais dans le match, j'étais à fond et je me suis dit que j'allais pas leur montrer que j'étais contente, et que j'allais les voir après la fin du match. Mais voilà, j'ai pas lâché et même si je suis face à Alex Morgan, je vais pas la laisser marquer pour autant et jusqu'au bout, j'étais là, et c'est tout.

 

Et d'être capable de faire des arrêts, gagner des faces-à-face, ça doit avoir un effet incroyable ?

 

Ça fait très plaisir d'arrêter des frappes d'Alex Morgan, de Camille Abily où même Eugénie Le Sommer, forcément mais le résultat, il fait un peu mal, même si derrière je fais beaucoup d'arrêts, 10-0 c'est quand même un sacré score. J'ai vécu le moment à fond et je sais très bien que vivre ce genre de matches, on a pas tous la chance, et du coup je l'ai pris avec plaisir.

 

Vous finissez par cette défaite, mais un très beau parcours

 

Oui après on s'y attendais pas, arriver jusqu'en demi [avec] le match contre Soyaux. On l'avait joué à fond, et on a jamais baissé les bras, toujours ensemble et c'est ce qui nous a permis de ce genre de matches.

 

Jouer à 17 ans à domicile devant autant de monde, qu'est-ce que ça fait ?

 

Je vous avoue que j'étais stressée au début. C'est vrai qu'à 17 ans, tout le monde rêverait d'être à ma place, de jouer ce genre de matches. Je suis l'une des plus jeunes de mon équipe. Certaines filles de mon équipe ont déjà joué en D1 et donc qui ont déjà dû faire face à ce genre de matches et moi c'était mon premier. La pression au début mais je m'en suis bien sortie, directement concentrée et je voulais pas qu'elles marquent. Mais bon...

 

Ce genre de matches, on y prend goût ?

 

Oui, là j'ai envie d'aller rejouer le match et de faire ça toute une carrière. C'est formidable de jouer ce genre de matches, d'avoir du niveau devant soi, c'est comme ça qu'on progresse (…) Et c'est vrai que jouer des matches où on gagne 7-0 et là on perd 10-0, forcément moi j'ai pris du plaisir, ça m'a fait du bien d'avoir beaucoup d'occasions et de faire face à ce niveau. C'est toujours bien. (...) Moi qui n'arrivais pas à gérer mon stress, là je l'ai géré quand même plutôt bien »

 

La fin de saison avec l'objectif des barrages et de la D2

 

« Pour l'instant, on va essayer de rester premières , rester invaincues en Interrégion pour espérer remonter en D2. C'est ce qu'on souhaite tous dans l'équipe. Après les barrages, ça va être les matches un peu plus compliqués parce que forcément, on est tous un peu en examens au mois de juin, donc c'est les barrages qui tombent à ce moment-là. Mais on va le faire parce que notre objectif premier depuis le début de saison c'est la remontée en D2 et je pense que pour l'instant, on est bien parties pour »

 

 

photo : Lors du quart de finale remporté face à Soyaux

Hichem Djemai